Chapitre 14.II

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𝓔n cette chaude nuit de Loniner, la Grande Lune, pleine, brillait d'une lueur bleutée, tandis que la Petite Lune formait un croissant d'argent, les deux éclairant la plupart des pièces de l'aile ouest de l'Académie des Opales, tous les chandeliers étant éteins depuis bientôt une bonne heure. Pas un bruit ne se faisait entendre, et il n'y avait pas âme qui vive.

  Pourtant, une silhouette, munie d'un bougeoir, se glissait parmi les ombres de la salles des tableaux. Tel un fantôme, elle ne produisait pas un son, passant par les zones de lumières et celles bien plus sombres, qui ne laissaient voir qu'une minuscule flamme.

  Cette silhouette se dirigeait vers la sortie. Brandissant ce qui ressemblait à une broche, elle s'apprêtait à en glisser la pointe dans un trou qui était invisible dans l'ombre, quand la Porte des Secrets fut déverrouillée de l'autre côté. Se jetant dans un coin sombre su couloir, et soufflant sur le bougeoir, elle ne bougea pas d'un pouce, tandis que la porte dévoilait deux des Mentors de la confrérie.

  Chouette et Fennec venaient tout juste de rendre visite à Nylo et Téonary, l'une voulant absolument voir l'état de son Apprentie, l'autre devant expliquer dans les détails ce qui s'était déroulé pour qu'une enfant de cet âge finisse par devoir dormir à l'infirmerie. D'après ce que la silhouette avait pu entendre, Téonary dormait d'un sommeil profond, et la guérisseuse (qui l'avait veillé pendant un moment) leur avait dit qu'elle ne devait rien avoir de trop grave.

  La silhouette attendit patiemment que les deux Mentors se soient éloignés, avant de rouvrir la porte. Elle fut contente de constater que celle-ci ne grinçait pas tandis qu'elle la tirait, mais elle le fut moins en s'apercevant que la lumière lunaire n'éclairait presque pas les couloirs, et qu'elle n'avait rien pour rallumer son bougeoir.

  Toutefois, la silhouette connaissait assez les lieux pour se repérer même avec ce peu de lumière. Le seul problème était que, comme la plupart des Espions, elle ne connaissait pas assez l'infirmerie, qui n'était réservée qu'aux blessés assez graves et à la maîtresse des lieux – qui, visiblement, ne dormait pas.

  La silhouette pénétra doucement dans le laboratoire-salle de classe de la guérisseuse. En tendant l'oreille, et en apercevant de la lumière sous une porte, elle devina que Nylo devait se trouver dans son bureau.

  Or la silhouette avait besoin de se rendre dans la chambre de la guérisseuse, car ce qu'elle cherchait y était, et la chambre se trouvait de l'autre côté du bureau. Heureusement, elle se souvint qu'on lui avait dit qu'il était possible de passer de l'infirmerie à la chambre de Nylo, car cette dernière souhaitait pouvoir rejoindre ses blessés au plus vite si nécessaire.

Gardant une main au mur, son pied buta bien vite ce qui ressemblait à une porte entr'ouverte. Elle s'immobilisa immédiatement, espérant que ce bruit n'avait pas alerté la guérisseuse. Heureusement pour la silhouette, elle l'entendit seulement grogner dans son bureau.

  La silhouette tendit l'oreille pendant une dizaine de minutes, et constatant qu'il n'y avait plus un bruit dans le bureau, elle s'engagea discrètement dans l'infirmerie, faisant attention à ne pas faire grincer les planches du sol.

  Une fois dans l'infirmerie, la silhouette se figea : elle voyait de la lumière tout près d'un lit. Elle s'approcha doucement de ce dernier, avant de se pencher vers le lit avec beaucoup de précautions.

  Une bougie brillait sur la table de chevet, près du lit. Et dans le lit qui n'était pas si loin de ce meuble, dormait profondément une fillette, en position fœtal, avec un bandage sur le visage, dont la chevelure blonde était étalée sur l'oreiller. La silhouette l'observa quelques instant, avant de se diriger prudemment vers la bougie — c'était le moment de rallumer son bougeoir.

  Toutefois, la silhouette fit grincer une planche. Elle s'empressa de se tourner vers l'enfant qui, perturbée dans son sommeil, grommela quelque chose d'inintelligible, avant de se tourner dans l'autre sens ; si bien qu'elle se retrouvait face à la silhouette, immobile.

  Cette dernière ne put s'empêcher de détailler le visage enfantin de la fillette. Endormie ainsi, elle paraissait encore plus jeune qu'elle ne l'était déjà, et si innocente qu'il aurait été cruel de souiller une âme si pure. Et pourtant, c'était ce que les Espions allaient faire.

  Face à cette sombre conclusion, la silhouette ne put s'empêcher de frissonner, dégoûtée et triste, avant de s'empresser d'allumer son bougeoir. Puis elle s'éloigna rapidement du lit, apeurée de ce qu'elle venait de comprendre.

  Toutefois, une fois près de la porte de la chambre de la guérisseuse, elle entendit de nouveau des pas. La silhouette pivota vers la source de bruit, et vit une lumière se glisser sous la porte de l'infirmerie, à l'opposée de l'endroit où elle se trouvait. Comprenant que Nylo allait venir voir l'état de la fillette endormie, la silhouette se réfugia dans la chambre de la guérisseuse.

  L'oreille collée à la porte, elle retint sa respiration, écoutant le déplacement de Nylo. Si jamais celle-ci se décidait d'entrer dans sa chambre, la silhouette devrait se dépêcher de ressortir par le bureau, laissant tomber sa recherche.

  Puis elle entendit la porte de l'infirmerie se refermer, les pas retourner dans le bureau. La lumière passa sous la porte. La silhouette soupira, puis sourit.

  Maintenant, elle n'avait plus qu'à fouiller la chambre, et poursuivre ses recherches.
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Publié le 05/06/2021
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Bonjour bonjour !

Je viens écrire une note en fin de chapitre pour deux choses.

La première : il y a deux jours, j'observais mes playlists pour L'Astriale, et je me demandais une chose. Voulez-vous que je vous partage les playlists correspondant à Téo, Kan, Jillan et Synolab ? D'une certaine façon, ça peut vous aider à mieux les connaître.

La deuxième : pour celles et ceux ayant lu LHD5E, j'ai publié dimanche dernier un bonus, faisant intervenir un personnage de LHD5E, mais également un de L'Astriale. Je ne le partage pas ici, parce qu'il s'agit d'une sorte « d'introduction » pour L'Astriale, mais vous êtes prévenus si ça vous intéresse.

Je vous jure, ce n'était pas prévu. C'est juste que je me suis fait la réflexion que ces deux personnages se ressemblaient sur certains détails, et qu'ils me ressemblaient un peu en conséquence.

Voilà, c'est tout ! À la semaine prochaine !

Marie-E. Blue

L'Astriale - Les Ombres de l'Hiver T1 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant