Chapitre 2.I : Les deux étrangers d'Opaltys

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Ainsi, mes chers compagnons, que souhaitez-vous réellement ? Souhaitez-vous vraiment que la guerre qui dure entre nous depuis cent-onze ans s'éternise ? Je ne pense pas. Il est désormais temps de mettre fin à l'époque des Douze, et de tout recommencer à zéro, sur les ruines de l'ancien monde. Ensemble, toujours plus fort.
Extrait du discours d'Iliana Taureau, an 777.

𝓤n rayon de soleil se glissa entre les lourds rideaux et, tel un sournois serpent de lumière, caressa le visage de Téo, la réveillant. Bâillant à s'en décrocher la mâchoire, elle papillonna des paupières, avant de se frotter les yeux. Bien qu'elle venait à peine de les ouvrir, elle réalisa une chose : la tempête était terminée.

Cette constatation la ravit. Malgré le froid prégnant, elle repoussa ses chaudes couvertures, avant de sauter de son lit, et de courir pieds nus jusqu'à la fenêtre. Elle ignora volontairement le parquet glacé, bien qu'elle réalisait qu'elle aurait mieux fait de se chausser. Qu'importe. Elle se hissa sur le bord de la fenêtre, et ses deux tresses passèrent par-dessus ses épaules. Elle les renvoya dans son dos, avant de fixer son regard sur la neige qui lui faisait face.

Il ne neigeait plus, mais une belle et grosse couche de poudreuse recouvrait le jardin de l'orphelinat, faisant disparaître le moindre brin d'herbe. Nous allons bien nous amuser aujourd'hui, songea-t-elle. Depuis la journée où elle avait passé son test, une semaine s'était écoulée, et la neige était tant tombée qu'aucun Merveilleux n'avait eu le droit de mettre « ne serait-ce qu'un cheveu au dehors » (du coup, Téo avait ouvert sa fenêtre pour jeter un de ses cheveux dehors).

Durant cette période, les cornes de Téo avaient continué à sortir, et avaient enfin percé son cuir chevelu. Elles lui causaient encore occasionnellement quelques douleurs, rien d'insupportable. Mais surtout, plus personne ne pouvait les voir, car elle avait pu reprendre sa forme de camouflage. Désormais, ses cornes pousseraient bien plus doucement, bien au chaud.

Téo leva un sourcil, avant de plisser les paupières. Elle n'en était pas certaine, mais il lui semblait apercevoir une, ou peut-être deux personnes, bravant la neige dans les rues de la Cité d'Argent. Quel courage ! Ou quelle imprudence... Téo haussa les épaules, et laissa les voyageurs à leur folie, avant de sauter de son rebord et d'aller s'habiller.

La perspective d'une bataille de boules de neige était bien plus attrayante.
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Publié le 13/03/2021
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Corrigé le 22/06/2021 grâce à MarieSomville

L'Astriale - Les Ombres de l'Hiver T1 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant