Quêtes de Cœurs

23. routine du soir

Hermione laissa Ron disparaitre de sa ronde une nouvelle fois, sans trop y prêter attention. Elle avait quelque chose de bien plus préoccupant en tête.

Sans trop de difficultés, elle trouva la trace de Malefoy près du septième étage. La brune ne savait pas si elle devait foncer dans le tas la tête la première et lui dire ce qu'elle attendait de lui, ou le coincer à l'intérieur de la salle comme la fois précédente. Mais sa maladresse répondit à sa place quand elle se mit inconsciemment à réfléchir à voix haute alors qu'elle le suivait dans les couloirs.

— Encore toi ! s'exclama à voix basse le Serpentard.

— Et oui, et ne fais pas comme si tu ne t'y attendais pas, je t'en prie ! répliqua t'elle en lui lançant un regard noir.

— Ne parle pas si fort ! trancha t'il en s'approchant d'elle tout en lançant des regards aux alentours.

— Qui pourrait nous entendre appart Ron, de toute manière...

— Je suis certain que ce débile de Weasley pourrait balancer même si sa famille était dans la cible du Lord, soupira le blond en faisant la grimace.

— Ne sous-estime pas Ron comme...

— Tu entends ça ? coupa Drago en se retournant.

Des bruits de pas venant en direction du couloir adjacent se firent entendre et Hermione sentit le bras de Malefoy l'attraper et la pousser en direction du mur, derrière une des armures de chevaliers. Il mit une main sur sa bouche pour l'empêcher de parler et Hermione lui lança un regard noir pour lui faire comprendre qu'elle n'acceptait pas du tout qu'on l'empêche de s'exprimer. Un sourire moqueur étira les lèvres de Drago qui passait sa tête par dessus l'épaule de la statue pour regarder Rusard passer d'un couloir à l'autre.

— C'est bon, il est partit. Tiens, tu devrais faire pareil ! déclara t'il quand le concierge fut partit. Hermione fronça les sourcils, ne pouvant s'empêcher d'être vexée. Elle regarda Malefoy partir et décida de finalement le suivre.

— Qu'est-ce que tu fabriques dans la Salle sur Demande, toutes les nuits ?

Malefoy soupira et ne prit pas la peine de répondre.

— Tu ne dors jamais ? questionna t'elle en remarquant ses cernes.

Ils arrivèrent au niveau d'un mur vierge et Malefoy fit apparaitre la salle sans se préoccuper de la brune et ses questions.

En entrant dans la cathédrale aux objets abandonnés, Drago s'adossa contre un vieux pupitre en bois sombre, croisa les bras sur sa poitrine, une mèche blonde retombant sur son front et lança un regard ennuyé à la Gryffondor.

— Vas-y, je t'écoutes. Dis-moi ce que tu veux.

Hermione fronça les sourcils et comprit rapidement que le Serpentard avait deviné qu'il se cachait quelque chose derrière toutes ces questions intrusives.

— Puisque c'est comme ça... Voilà. J'ai un marché à te proposer.

— Tu es sûr de toi ? Je ne marchande pas pour le plaisir Granger.

— Je m'en doute bien.

— C'est quoi ton marché, reprit t'il.

— Mon silence en échange de tes explications. Je veux savoir ce que tu manigance.

Malefoy se mit à rire froidement.

— À quoi ça te servirai ? Tu ne pourras rien raconter à Potter ou à l'autre vieux.

Hermione ressentit un pincement au cœur. Qu'est-ce qu'il pouvait être cruel même sans le vouloir ! Sa complicité avec Harry lui manquait terriblement...

— J'ai besoin de savoir, et je sais que je ne peux rien dire à personne, tu me l'a bien fait comprendre la dernière fois !

Ils échangèrent un regard où l'une avait une folle envie de lui arracher les yeux tandis que l'autre semblait plus s'amuser qu'autre chose.

— Mettons les choses aux clairs Granger, reprit le blond qui commençait à s'impatienter. Tu es... tellement insignifiante que je dois plisser les yeux pour t'apercevoir, tu m'emmerdes pas mal ces temps-ci et tu me fais tellement pitié que j'ai facilité à t'épargner. Je lis en toi comme dans un bouquin ouvert et ta solitude complète la moitié de l'histoire. Tu te sens tellement seule que tu a peur de t'oublier toi même alors tu te raccroches au gosse de riche égocentrique qui t'embêtais en première année et fouiner ton nez dans ses affaires est ta seule préoccupation depuis la rentrée. Tu te rend compte aussi que la vraie vie approche et que tu n'avais pas réfléchi un seul instant à ce que tu allais faire en quittant Poudlard tellement tu étais plongée dans ton monde à caractères scolaires. Sauf que moi, je ne suis pas là pour te servir de passe-temps, Sherlock, alors me ferais-tu le plaisir de... Disparaitre définitivement ? 

À peine Malefoy eu terminé son monologue qu'Hermione courrait vers la sortie.