93. l'amour et la guerre

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Tout se passa très vite : les cries de rage d'Harry, Ron qui tente d'entrer en contact avec Parkinson, le directeur qui tombait du haut de la tour dans un éclair vert, Malefoy, Zabini et tous les autres qui partent en courant de la tour et Hermione . 

Harry et Ron se mirent à courir eux aussi pour rattraper le groupe de mangemorts, alors elle les suivit. Elle était partagée entre toute une palette d'émotions catastrophiques à une échelle bien trop élevée, tellement que ses bras en tremblaient. Sa baguette à la main, elle réfléchit. 

Il l'avait fait. Il avait tué Dumbledore. Il avait accomplit sa mission. Et le pire dans tout cela, ce dont elle venait de se rendre compte, c'est qu'il l'avait fait sans même que sa malédiction de magie noire ne soit présente. 

Malefoy avait tué Dumbledore de sang froid. 

La brune sentait cette pensée bien trop douloureuse et tenta d'ignorer les milliers de pincements dans son coeur qui venait à nouveau de se briser. Elle passa le dos de sa main sur ses yeux pour effacer les larmes qu'elle n'arrivait pas à retenir. 

Harry, Ron et Hermione avaient perdu la trace des mangemorts, mais des détonations en direction de la Grande Salle attirèrent leur attention. Lorsqu'ils arrivèrent, essoufflés, une équipe d'Aurors ainsi que d'autres professeurs combattaient contre le groupe des mangemorts. Les trois Gryffondor échangèrent un regard plein de sous entendus, et, du même élan, se mêlèrent à la masse pour combattre comme ils l'avaient toujours fait tous les trois.

Rapidement et guidée par le mépris et la folle colère qui l'habitait, Hermione se retrouva face à Malefoy. Lorsqu'il la reconnue, il baissa légèrement sa baguette magique. 

— Je n'ai pas l'intention de me battre avec toi, déclara t'il, ce qu'elle prit pour la plus grande provocation de l'année. 

— Laisse moi te faire changer d'avis, répliqua t'elle en fendant l'air de sa baguette, ses sortilèges informulés partant en s'enchainant très rapidement. Malefoy les contraient tous avec de plus en plus de difficultés, tout en se contenant pour ne pas riposter. Hermione avança petit à petit vers lui, toujours plus de sortilèges d'attaques dans son esprit, des larmes coulant sur ses joues. 

— Je n'avais pas le choix, c'était ma mission, tenta t'il. 

— Je... te... détestes, répliqua t'elle à bout de souffle.

— Je n'ai jamais voulu te blesser. 

— Tu rigoles ? Tu ne sais faire que ça Malefoy ! Blesser, détruire, abandonner, tuer... 

Sans pouvoir s'en empêcher, il lança un sort en direction d'Hermione, mais elle l'arrêta. La brune avait sentit dans son geste qu'il commençait sérieusement à perdre son self-control. 

Elle reprit ses lancées de sortilèges, toujours en pleurant, parce que Hermione ne savait plus quoi faire. Elle était au delà même du fait d'être désemparée, et sa conscience était absente. Elle n'agissait plus qu'en fonction de son coeur, pour le meilleur et pour le pire, pour l'amour et pour la guerre. 

— Expelliarmus, déclara finalement Malefoy alors qu'elle commençait à baisser sa garde, épuisée. 

Sa baguette magique lui échappa des mains et tomba dans celle du Serpentard. Hermione tenta de reprendre son souffle tandis qu'il s'approchait d'elle. 

— Granger, souffla t'il. 

Elle leva les yeux vers lui et sentit les battements de son coeur s'accélérer en apercevant le regard de Malefoy qui s'assombrissait à vu d'œil. 

— Enfuis-toi avant qu'il ne soit trop tard. Enfuis-toi avant qu'ils arrivent, déclara t'il d'un ton ferme. 

— Mais je... 

— S'il-te-plait. Je le sens, si tu restes là, je pourrais faire un carnage d'une minute à l'autre. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoique ce soit et encore plus par ma faute.

Ils échangèrent un long regard où elle voyait la magie noire prendre contrôle de l'âme du garçon qu'elle aimait. Mais il luttait, et elle le voyait bien, car il passa sa main sur ses joues en larmes d'un geste qui marquait sur sa peau tout l'amour qu'il avait pour elle. Il l'embrassa sur le front et s'écarta d'elle en lui murmurant ce dernier mot : 

— Je t'aime.

Il disparu dans la foule sanglante, et à ce moment là, Hermione sut qu'elle avait une chose à faire absolument. Mécaniquement, elle trouva et agrippa Ron et Harry, puis les trois sortirent de la Grande Salle, forcés par la brune. 

Elle referma la grande porte avec difficulté, et le brouhaha disparu d'un coup. 

Les choses avaient bougées.

Quêtes de CœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant