50. larmes, miroir et prise de conscience

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Bien sûr qu'elle avait compris. C'était encore, toujours et à jamais Drago Malefoy. Il était encor responsable de ses malheurs. Hermione pénétra dans le dortoir et se dirigea vers la salle de bains d'un pas rapide, ne pouvant plus cacher le masque qui la marquait au fer rouge depuis tout ce temps, qui manquait actuellement de se briser en mille morceaux. Elle claqua la porte et y jeta un sort qui allait la bloquer contre tous les Alohomora qu'on pouvait y lancer. Quand le charme fut lancer, elle laissa tomber sa baguette qui rebondit à plusieurs reprises sur le carrelage crème. Elle s'appuya (s'aggripa) au rebord du lavabo, le bout de ses doigts blanchit par la puissance de son geste contre le marbre rosé. Elle tenta, en vain, de reprendre une respiration convenable, ses yeux, près à tout moment à lâcher un torrent de larmes. Elle se regarda, en tête à tête avec soi-même, dans le miroir qui longeait le mur principal de la salle de bains, et alors qu'elle repensait à sa vie, les premières larmes glissaient sur ses joues pâles. Tu es responsable de l'empoisonnement de Ron, tu te rends compte ? Tu es monstrueuse. Se disait t'elle. Tu aurais dû examiner avec plus d'attention le conseil étrange de Malefoy et de son foutu hydromel. Tout est de ta faute. Hermione fronça des sourcils, supportant de moins en moins les arrières voix dans sa tête. Désormais, il ne te reste plus qu'à admirer l'enfer qui se propage et grandit partout autour de toi, sans pouvoir rien faire. Même Dumbledore va y passer, tu te souviens ? Tu as décidé de fermer ta gueule pour ce connard de Malefoy, maintenant, tu subis ton choix. Elle cligna des yeux et de nouvelles larmes coulèrent. Ce connard de Malefoy, oh, oh que oui, elle se sentait capable de tout faire pour lui. Il était cette ombre noir et abyssale qui lui murmurait de se jeter dans le vide pour le rejoindre. Et, elle songeait de plus en plus à l'écouter, à abandonner sa quête pour sauver le monde magique de Voldemort, sa quête pour la paix, sa quête pour Harry. Une quête pour tout le monde sauf toi. Hermione resserra ses doigts contre le lavabo et ceux-ci prenaient une teinte bleuâtre. Son coeur s'émiettait tel un cadavre en décomposition depuis ce soir de septembre (ou d'octobre ? elle ne saurait dire) où ses deux meilleurs amis l'avait abandonnée. Le pire dans tout ça, c'est que t'aurais pu parler à Dumbledore. Tu n'avais rien à craindre de Malefoy. Tu t'es convaincue toute seule que tu devais te taire et suivre Malefoy sans rien dire, car, la vérité, c'est que tu avais besoin de quelque chose de nouveau. Une nouvelle quête. Hermione se mordit la lèvre violement. Hermione Granger, la petite miss je-sais-tout, qui en fait ne sait rien. Tu ne sais même pas ce que tu veux faire après Poudlard, ta vie, ton existence n'a pas de sens. Tu pensais que la vie n'était que travail acharné et essayer d'être la meilleure dans chaque domaine ? Et cette année, inconsciemment, tu t'en ai rendue compte et c'est ça qui t'a détruite. Tu aurais dû réfléchir à tout ça plutôt qu'à lire l'énième manuel de potions qui te passais sous la main. Elle avait mordu sa lèvre tellement fort qu'un filet de sang était apparut. C'est drôle, car Malefoy t'avais cernée, tu sais, dans cette Salle sur Demande, quand il t'avais dit mot pour mot : "Tu te sens tellement seule que tu as peur de t'oublier toi même alors tu te raccroches au gosse de riche égocentrique qui t'embêtais en première année et fouiner ton nez dans ses affaires est ta seule préoccupation depuis la rentrée. Tu te rend compte aussi que la vraie vie approche et que tu n'avais pas réfléchi un seul instant à ce que tu allais faire en quittant Poudlard tellement tu étais plongée dans ton monde à caractères scolaires." Il avait tout compris depuis le début, et tu avais décidé de ne pas prêter attention à ces propos, mais, désormais, tu te dis qu'il a raison et que tu es fautive. Tu déteste ça, mais tu ne peux t'en prendre qu'à toi même. Hermione déclencha violement le robinet et se rafraichit le visage, se concentrant du mieux possible pour arrêter de penser aussi sombrement, les lèvres tremblantes. Il avait raison. Le visage de Malefoy apparaissait dans son esprit. Elle clignait des paupières tellement fort que s'en était douloureux. L'odeur de la pomme verte traversa sa mémoire et elle sentit son estomac se serrer d'une sensation de chaleur qu'elle ne pouvait plus nier désormais. Cette image et cette odeur ensemble lui paraissait comme un paradis diabolique, déroger une règle et sombrer dans un péché qu'elle pourrait savourer en même temps de se détruire, de s'oublier. Alors, Hermione laissait son esprit s'évader dans cette abyme d'un bonheur noir et glissait le long du miroir et du lavabo, les mains bleues et les lèvres rouges, les yeux noirs de maquillage coulé et les yeux vidés. Alors Hermione sentait son coeur chavirer dangereusement, un sourire un peu fou dessiné au visage. 

Alors, Hermione tombait amoureuse. 

Quêtes de CœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant