Quêtes de Cœurs

62. prélude d'un point de non retour

Elle était scintillante, brillant dans la pièce aux lumières tamisées. Hermione était l'étoile qui éclairait davantage que les autres dans l'obscurité d'un ciel nocturne. Sa robe un peu trop serré car trop petite (appartenant à Ginny) pour elle mettait en valeurs sa silhouette, les fines bretelles d'un noir velours donnait l'impression que sa peau était d'autant plus douce et lisse. Elle avait les cheveux entièrement lisse (jusqu'à la dernière mèche, comme l'avait assuré Padma Patil), lui donnant un air... différent. En bref, Hermione n'était plus vraiment celle qu'elle était, et c'était la sensation la plus euphorique qu'elle avait connu jusque là, dans toute sa vie. Ne plus être.

Ginny, qui elle respirait la passion et ce petit côté sauvage, même en ayant fourni aussi peu d'efforts, était assise sur son lit et se rongeait les ongles, l'air préoccupée. Ses jambes étaient repliées sur sa robe de satin rouge et ses talons aiguilles s'enfonçaient dans la couette aux motifs gryffondoriens. 

— Dis moi ce qui te tracasse, questionna doucement Hermione en s'installant près d'elle.

— Tu ne devrais pas y aller. 

Hermione fronça les sourcils. Ginny ne la regardait même pas. Elle avait les yeux rivés sur ses ongles presque saignant. 

— Mais... Attend, quoi ? 

— Tu ne devrais pas aller à la fête. 

Hermione était abasourdie 

— Pourquoi ? Je veux dire, pourquoi tu dis ça ? Je sais qu'en temps que préfète c'est totalement fou et incohérent, mais...

— Les filles, arrêtez de bavarder, et dépêchaient vous de sortir de ce dortoir ! Que la fête commence ! s'exclama Lavande Brown en ouvrant la porte et prenant la sortie, suivie de Parvati, Padma et Luna. Sans répondre, Ginny se leva, attrapa sa baguette magique qu'elle noua gracieusement à ses cheveux pour former un chignon, et prit la direction de la porte. Hermione attrapa elle aussi sa baguette et balaya l'air de la main, comme pour mettre cette discussion en dehors de son chemin. Elle prendrait le temps de s'en occuper plus tard, car, pour le moment, il n'y avait qu'une chose à faire : s'amuser. Le discours au fort goût de "on n'a qu'une vie" de Ron avait clarifié les choses, radicalement.

En descendant les marches de l'escalier menant à la salle commune, Hermione trouva des yeux ses deux meilleurs amis, tous les deux vêtus de jeans et de chemises décontractées. Elle se sentie un peu gênée quand ils posaient sur elle des regards impressionnés.

— Wow. Tu es très jolie ce soir ! remarqua Harry quand elle arrivait près d'eux. 

— Vous êtes très beau gosses aussi. Bon, on y va ? J'en peux plus d'attendre ! 

— Pareil, j'ai attendu ce moment toute la semaine, renchéri Ron. 

Harry passa ses deux bras autour des épaules de ses meilleurs amis afin de les avoir tous les deux près de lui, et, l'allure enflammé, prononça une phrase d'une voix forte afin que Dean, Seamus, Neville, Ginny et les autres filles qui se joignaient à eux entendent en même temps qu'Hermione et Ron : 

— Que la partie commence !

Pour Hermione, c'était une partie en tête à tête avec le diable qui commençait.