86. soir

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Elle avait la boule au ventre rien qu'à l'idée de se rendre à la Salle du Demande ce soir, mais elle savait aussi que si elle n'y allait pas, elle allait le regretter. C'est ainsi qu'Hermione se retrouva à nouveau en face de Malefoy, assise sur la chaise en bois de l'immense pièce singulière. Elle n'osait même pas le regarder. La brune était partagée entre le regret d'avoir trahi la confiance du Serpentard, la peur que ses démons viennent la torturer et l'envie de l'embrasser et de tout laisser derrière elle dans un coin . 

— Ca ne va pas ? demanda Malefoy après avoir refermé la porte, voyant le comportement étrange de la Gryffondor. 

Doucement, elle écarta ses cheveux pour dévoiler son cou qui était encore douloureux. Malefoy eu un mouvement de recul et son expression devint impassible comme il savait si bien le faire. 

— C'est toi qui m'a fait ça, tu sais ? trembla t'elle devant l'immobilité du blond. Celui-ci approcha son bras de la peau abîmée de la brune, mais Hermione ne put s'empêcher de reculer, apeurée, sur la chaise. Il laissa retomber son bras et passa sa main sur son front, ennuyé. 

— Je ne voulais pas te faire mal comme ça, déclara t'il en s'adossant contre la table à côté ce la chaise. 

— Mais tu l'a fait. Enfin, quelque chose en toi l'a fait... murmura Hermione. 

— Comment ça ? 

— Cette après-midi, je suis allée voir Dumbledore, réussi à articuler la brune. Malefoy fronça les sourcils et se tourna complétement vers elle. 

— Granger, ne me dit pas que... 

— Si. Je lui ai parlé de ta mission. 

— Putain, trancha t'il en passant une main dans ses cheveux et balançant sa tête en arrière.

— Mais... Il était déjà au courant. Il sait tout de ta mission et ça depuis le début de l'année... enchaîna la Gryffondor. 

— Déconne pas, ne te fous pas de ma gueule comme ça Granger, répliqua t'il, sa voix trahissant son stress imminant.

— Malefoy, je ne te mens pas. Tu m'as toi même dis que je ne savais pas mentir. 

Ils échangèrent un long regard plein de sous-entendus. 

— Il t'as dit quelque chose d'autre le vieux ? demanda t'il. 

— Hum... Il m'a parlé d'une forme de magie noire qui rend les gens dangereux et hors de contrôle. 

Il fronça les sourcils

— Tu penses que je suis dangereux ? s'impatienta t'il. 

Hermione baissa les yeux et resta silencieuse. Malefoy soupira.

— Cette forme de magie dont il m'a parlé, c'est ce que tu as. J'en suis sûre.

— Mais même si c'est le cas, qu'est-ce que je peux faire pour que ça s'arrête ? À défaut de raconter des histoires, est-ce qu'il en donne les solutions, le bon Albus Dumbledore ? s'énerva t'il. Hein ? Tu ne saurais pas...

— Drago, écoutes moi, respire, je suis là, la coupa t'il en attrapant une des mains du Serpentard, le voyant s'affoler. Malefoy remarqua que c'était la première fois qu'elle l'appelait par son prénom, et ce fait l'apaisa directement. Il se concentra sur sa respiration en serrant la main d'Hermione dans la sienne. 

— J'ai été choisi, déclara t'il d'une voix sombre. 

— Comment ? 

— Je n'ai pas le choix. Je n'ai jamais eu le choix, depuis le début. 

— Drago, on a toujours le choix, contra t'elle. 

— Pas quand c'est Le Seigneur des Ténèbres qui vient te voir chez toi et te dessiner une tête de mort sur le poignet, Hermione, répliqua t'il sarcastiquement.

Elle se mordit la lèvre pour s'empêcher de répondre. Il marquait un point.

— Mais je t'aime, tu le sais ça ? reprit t'il. 

— On est...

— Je sais qu'on est loin d'être parfait, mais je t'aime. 

Hermione eu un sourire, mais celui-ci disparu aussi vite. 

— Mais où est-ce que ça peut bien aller, nous ? Ecoutes, je t'aime aussi. Vraiment. Mais après ce que tu... Après ce qui s'est passé hier soir, je ne peux... je ne peux juste pas. 

— Je n'ai jamais voulu en arriver à là hier soir, je ne sais même plus pourquoi ils sont venus, je ne sais même pas ce qui me met dans cet état, ce qui créé la colère, toujours cette colère que je n'arrive pas à cerner...  

Hermione sentit des larmes lui picoter les yeux et s'approcha du garçon pour se mettre contre lui et tenter de l'apaiser. Jamais auparavant elle ne l'avait vu aussi vulnérable, s'en été troublant. La brune remarqua qu'il tremblait, et eu envie de tout casser en comprenant qu'elle était inutile et qu'elle ne pouvait pas l'aider. Elle enfonça ses ongles dans la paume de sa main qui ne tenait pas celle de Malefoy et jura intérieurement. 

— Je crois que ça m'arrive depuis que je suis gamin, déclara t'il. Mais avant, c'était moins puissant, moins violent et surtout moins sombre. C'est comme ça depuis... Depuis cette année. 

— Tu veux dire, depuis que Voldemort a fait ça, répondit Hermione en posant sa main sur son avant-bras avec douceur. Il hocha la tête et elle le prit dans ses bras. Pendant plusieurs minutes, ils restèrent immobiles, mais ensemble, seul les battements de leurs cœurs unis rompant le silence.

— Mais tu as raison, je suis dangereux, fit Malefoy en relançant la discussion et se relevant avec difficulté.

— Oui, mais tu m'aimes, tenta Hermione qui sentait que quelque chose de déplaisant allait se produire. 

— C'est justement pour ça que l'on ne doit plus se voir. On ne peut pas rester ensemble, Hermione, tu le sais très bien.

Elle ne retenait plus ses larmes et rattrapa le Serpentard qui se dirigeait vers la porte de sortie. 

— Je ne veux pas que tu me quittes, supplia t'elle en sanglotant, la main posée faiblement sur le mur devant lui, comme si ça l'empêcherai de partir. 

— C'est le soir. Vas te coucher

Il sortit sans difficulté, et avant de disparaitre, il murmura d'une voix à peine audible qu'elle parvint tout de même à entendre : 

— Endors-toi et oublie nous. 

Quêtes de CœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant