66. du sang sur les mains

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Lorsque la folie qui avait prit possession de l'esprit d'Hermione s'en alla, et que la véritable Gryffondor reprit forme, l'atmosphère pleine de vengeance et d'envie de meurtre disparu d'un coup, comme la flamme d'une bougie à laquelle un coup de vent aurait éteint la lueur incandescente.

Hermione avait du mal à respirer. Elle sentait chacun de ses muscles engourdis à souhait. Elle avait mal au crâne. Elle regarde autour d'elle et observa l'obscurité dominante avec un goût amer dans la bouche. La brune paniquait intérieurement, elle avait du mal à se souvenir de ce qu'elle venait de faire. Elle revoyait sa conversation avec Zabini, et, peu à peu, les souvenirs se recollaient.

Mais quand Hermione se revit, elle, lancer et prononcer le sortilège de la mort et voir l'éclair vert aveugler ses yeux, elle croyait rêver (ou cauchemarder). L'odeur du sang gagna ses narines et une nausée incontournable la prît. Lentement, elle baissa les yeux sur le cadavre baigné de sang d'Antonin Dolohov.

— C'est pas possible... murmura t'elle, la voix tremblante. Sa gorge était sèche.

Hermione porta ses mains sur son ventre comme pour se protéger de cette affreuse nausée, et la sentie s'intensifier quand le sang chaud situé sur la robe qu'elle portait entra en contact avec des doigts glacés.

— Mon dieu... souffla t'elle en observant ses mains pleines de sang. Le sang de la personne qu'elle venait de tuer. Hermione sentit ses membres trembler et ses oreilles bourdonner. Elle trébucha et fini par terre, le dos maintenu par le mur derrière elle. Elle sentie des larmes couler sur ses joues alors qu'elle recroquevillait ses genoux contre sa poitrine et plongeait sa tête en avant. Elle entoura ses jambes de ses bras et tenta de se réchauffer et de se calmer alors que ses sanglots s'intensifiaient.

— Ouvre toi putain de porte de merde ! s'exclama une voix à l'extérieur qui la fit sursauter. Hermione releva la tête et chercha sa baguette des yeux, tout en cherchant en elle la force de se défendre en cas de danger.

Les gonds de la porte voltigèrent en l'air et la masse en bois qu'était la porte de cette endroit miteux tomba avec fracas sur le sol. Malefoy entra dans la pièce.

— Granger, s'exclama t'il en la trouvant.

— Oh mon dieu, Malefoy, j'ai tué... je l'ai tué... sanglota t'elle alors que le Serpentard se précipitait vers elle. Quand il fut tout près d'elle, la Gryffondor se jeta dans ses bras comme si ça allait faire disparaître absolument tout ce qui venait de se produire.

Drago l'attrapa par la taille et l'aida à se remettre debout. Pour la première fois depuis très longtemps, son visage exprimait clairement une expression. Il était inquiet. Inconsciemment, il la serra dans ses bras alors qu'elle pleurait silencieusement sur son épaule. Il sentit son doux parfum calmer les battements de son cœur et le garçon ne put s'empêcher de lâcher un soupire de soulagement, juste avant que la situation lui revienne en esprit.

— Comment ça "je l'ai tué" ? répéta t'il de sa voix rauque.

— Dolohov, répondît Hermione a voix basse.

Drago attrapa la jeune fille par les épaules et la recula afin de voir son visage. Elle était clairement épuisée, et son maquillage avait coulé. Ce constat donna l'envie au Serpentard de retrouver la personne qui avait causé ce désastre chez elle et le tuer de ses propres mains.

— Qu'est-ce que tu racontes ? siffla t'il en plongeant son regard dans le sien.

— Avant, il y a eu Ginny, c'est à cause d'elle que je me suis retrouvée dans Pré-au-lard, cette salope... Mais je crois qu'elle s'est faite embobinée par Zabini, car...

— Par Blaise ? s'exclama, outré, le blond.

— C'est lui qui m'a attachée à cette chaise dans cette endroit horrible. Il m'a dit que Dolohov allait venir me poser des questions, m'interroger... Puis il est partit. Après, c'est lui... C'est ce... C'est lui qui a tué mes parents, tu me l'as dit. Il est venu et... et...

— Et ? souffla Drago qui sentait une rage dangereuse se réveiller en lui.

— Il m'a torturée.

— Putain, jura t'il en plongeant son visage dans ses mains.

Hermione se tourna vers le cadavre du mangemort et se remit à trembler.

— J'ai du mal à me souvenir, du mal à trouver la raison du pourquoi, mais j'ai réussi à me détacher. Je...

Drago s'approcha d'elle et ouvrit de grands yeux en reconnaissant le vieil ami de son paternel, mort et plein de sang.

— Je crois que je l'ai tué... murmura Hermione en plaquant ses mains à sa bouche, choquée par elle même.

Drago s'accroupît et examina longuement le cadavre, laissant Hermione se calmer dans son coin. Quand il se releva, la jeune fille aperçu cette lueur des ténèbres dans les yeux polaires de celui qu'elle aimait. Elle interpréta immédiatement que ce qui allait suivre allait être maîtrisé par le côté le plus sombre qui résidait en Malefoy.

Elle voulu disparaître, car elle savait que c'était à cause d'elle que les démons de Malefoy s'étaient éveillés.

Il s'approcha d'elle et attrapa son visage dans le creux de ses mains. Hermione retint sa respiration.

— Granger, tu vas m'écouter et faire ce que je t'ordonne de faire sans broncher, d'accord ? murmura t'il d'une voix horriblement calme.

Elle hocha faiblement la tête.

— Tu vas te débarrasser du corps de Dolohov. Je sais que tu es forte en sortilège, tu trouveras un moyen. Après ça, tu effaceras toute trace de sang, que ce soit sur toi ou dans cette pièce. Lorsque tu auras terminé, tu te rendras à la fête et tu iras au bar, à l'endroit exact où tu étais tout à l'heure. C'est clair ?

— D'accord, mais... Où vas-tu aller, toi ?

Malefoy lâcha son visage d'un geste mesuré.

— Je vais aller régler quelques malentendus.

Le sourire un peu fou sur ses lèvres insinua à Hermione que l'abysse dans lequel Malefoy était coincé à cet instant allait tout aspirer sur son passage. Elle avait peur.

Quêtes de CœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant