55. outrages et vérités

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Harry avançait d'un pas déterminé vers sa meilleure amie qui était tranquillement en train d'étudier. Il avait sur le visage un air purement tourmenté et était venu le moment pour lui de faire s'en aller le poids qu'il transportait. 

— Hermione, déclara t'il, je peux te parler ? 

La brune releva la tête et, croisant le regard de son meilleur ami, savait que quelque chose clochait. À vrai dire, ça faisait plusieurs jours qu'elle se doutait qu'il était tracassé. 

— Oui. 

Ils se retrouvaient dans un couloir près de leur salle commune.

— Promet moi que tu ne vas pas fuir, commença le garçon. 

Hermione le dévisagea.

— Euh... Ouais ? 

— Promet le moi. 

Elle soupira et ils firent la promesse sacrée : la promesse du petit doigt. 

— Tu peux me dire ce que tu faisais avec Malefoy, l'autre soir ?

Hermione déplaça lentement une mèche de cheveux derrière son oreille, le coeur qui battait à pulsions rapides, car ils sentaient la tension monter d'un cran. Le sujet était devenu sensible tant elle l'avait ouvertement esquivé.

— T'es sûr que...

— Oui, je veux savoir. C'est fini les cachoteries. 

Le ton un point autoritaire qu'il prenait avec elle commençait à énerver Hermione, qui, croisant les bras sur sa poitrine, fronçait les sourcils. 

— Ce n'est pas ce que vous disiez, toi et Ron, au début de l'année, quand je vous parlais de Malefoy ! 

Harry fronça les sourcils.

— Je ne vois pas le rapport. 

— Oh ! s'exclama t'elle avec impatience. Tu ne vois pas le rapport... Figure toi que je le vois moi. Beaucoup trop.

— Hermione... soupira Harry.

— J'ai pas fini, alors laisse moi parler, trancha t'elle. Vous m'avez clairement imposé de la fermer quand je vous ai parlé des manigances de Drago Malefoy à Poudlard ce soir là. J'ai porté ça pendant... Tout ce temps ! Et le pire est que je le porte encore. Toute cette histoire que j'ai dû affronter sans vous est devenue une part de moi, que ça te plaise ou non, Harry. 

— Mais qu'elle histoire, Hermione ! Qu'elle histoire ? répliqua t'il. 

— L'histoire que Malefoy est un mangemort ! explosa t'elle, presque essoufflée.

Il y eu un long silence où Harry et Hermione se regardaient dans le blanc des yeux. 

— Mais...

— Je l'ai vu, Harry. Sur son bras, s'adoucit t'elle. Elle voyait sur le visage de son meilleur ami qu'il tentait, comme un enfant, de fuir une réalité qui ne lui plaisait pas. Harry passa une main sur son visage et lâcha un long soupir. 

— La vérité, c'est que je le sais depuis un petit moment déjà. 

— Qu... Quoi ? balbutia Hermione. 

— Depuis cet été. 

— Pardon !? s'écria t'elle. 

— Dumbledore m'a interdit d'en parler à qui que ce soit. J'ai eu beaucoup de mal à le cacher, surtout à toi et Ron. J'avais la terrible envie, quand ce connard prétentieux passait à côté de moi dans les couloirs avec son air arrogant, d'hurler qu'il était l'un des leurs. J'ai essayé de vous le faire comprendre subtilement dans le train à la rentrée, mais vous ne me croyais pas. Dumbledore a apprit que j'avais essayé de vous le faire comprendre et il m'a fait comprendre que je ne pouvais pas le dire, vraiment pas. Il ne m'a toujours pas dit pourquoi. Et... Quand tu as voulu nous parler des manigances de Malefoy, je n'avais pas d'autre choix que d'esquiver le truc. Mais si j'avais su que ça allait briser ainsi notre amitié, jamais, au grand jamais...

— Harry, arrête. C'est fini maintenant. Je suis là et tu n'as plus besoin de me le cacher, car je l'ai compris. 

Harry la prit dans ses bras et soupira de soulagement. Ils restèrent silencieux pendant quelques instants. 

— Comment tu l'as su ? Je me doute que ce n'est pas moi et Ron qui t'avons empêchée de mener une enquête sur ce que trafique Malefoy dans l'obscurité. 

Hermione avala sa salive avec difficulté. 

— C'est compliqué. 

— Je croyais qu'on allait tout se dire ?

— Il y a des choses que je n'arrive même pas à me dire à moi même. 

Harry regarda sa meilleure amie dans les yeux, et ses yeux brillaient dangereusement. Il pouvait ressentir, dans le reflet des bougies aux mur et au plafond, cette puissance sombre qui baignait ses larmes. Des frissons parcoururent le garçon.

— Alors ne dit rien. 

À bout de force, Hermione laissait s'échapper (couler) des larmes qui n'avaient attendu que cet instant de vérité pour s'effacer sur ses joues. Harry la laissait reposer sur son épaule, avec en tête l'envie de retrouver Malefoy et de le détruire violemment pour qu'il finisse en miettes. 

— Il y a toujours une chose que je peux faire pour te dire sans parler, une chose que je fais bien souvent cette année et que je maitrise plutôt bien... chuchota la brune. 

— Qu'est-ce que c'est ? 

— Écrire. 


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