52. quand potter débarque

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Les Gryffondor étaient enflammés ce soir. La table était particulièrement agitée et un brouhaha de feu s'en élevait et la faisait contraster avec les autres tables des maisons de Poudlard. Peut-être à cause du nombre de points qu'ils avaient et par conséquent du fait qu'ils risquaient de gagner la coupe des Maisons cette année ? De toute manière, ça importait peu à Hermione qui grignoter faiblement son dîner en écoutant distraitement les discussions de Neville, Dean et Seamus sur la manière violente dont Ron avait quitté Lavande en fricotant avec Pansy Parkinson après s'être remit sur pied, ou la main de son meilleur ami qui était collée à celle de la cadette Weasley sous la table de bois, qui elle pouffait de rire pour un rien. 

Elle sentait un regard peser sur elle à l'autre bout de la salle et elle savait parfaitement à qui il appartenait. La brune l'ignorait avec difficulté et sa curiosité la titillait de plus en plus, au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient. C'était comme résister à un aimant. Elle jeta un coup d'œil furtif vers la table des Serpentard. 

Il avait les mains jointent et le regard rivé tout droit sur elle, ses paupières ne clignait à aucun moment, ce qui le rendait un peu effrayant. Malefoy n'affichait aucune expression. Neutre. 

Mais ce n'était qu'une apparence. Elle savait mieux que quiconque qu'il était tout sauf neutre.

Elle leva les yeux au ciel et se tourna vers ses camarades et amis en prenant le temps de finir sa boisson. Sa jambe claquait répétitivement contre le sol de pierre et elle ne pouvait s'empêcher de se mordre la lèvre, elle qui était encore amochée d'il y a quelques heures, lorsqu'elle s'était enfermée dans la salle de bains. Hermione repoussa ce souvenir désagréable de son esprit et pris une grande inspiration. 

D'un coup, elle se leva, faisant se retourner plusieurs élèves dont Harry qui lui lança un regard interrogateur. Elle l'ignora en prenant la fuite vers la sortie. Quand la porte se referma sur elle, la brune avança rapidement le plus loin possible de cette endroit, cette personne.

C'est sans surprise qu'au bout d'une minute ou deux, une main attrapa son poignée avec force, et elle s'arrêta. À ce contact, elle sentit des frissons la parcourir sans qu'elle ne puisse les éviter. Lentement, Hermione se tourna vers le Serpentard qui la dépassait toujours en taille d'une bonne dizaine de centimètres, ce qui le rendait davantage impressionnant. Mais ce sentiment fut très rapidement remplacé par la colère et la rage qu'elle contenait depuis qu'elle avait fait le lien avec l'hydromel, Ron, Dumbledore... Des larmes vinrent briller dans ses yeux alors qu'elle affrontait son regard impassible.

— C'était toi... pour l'empoisonnement de Ron, articula t'elle avec difficulté. 

— C'était pas lui qui était sensé la boire, répliqua t'il comme si c'était une bonne justification. 

— Comment... as... tu... osé ! s'exclama t'elle en ponctuant chacun de ses mots par de faibles coups qu'elle offrait à Malefoy dans un objectif désespéré de le heurter. Le faire souffrir comme elle souffrait pour lui (à cause de lui).  

Il la laissait se déchainer sur son torse sans rien dire, sans rien faire, comme s'il considérait que ça l'aiderai à se sentir mieux. Il regrettait avoir fait ce qu'il avait fait, et se demandait pourquoi inutilement en ignorant la petite voix dans sa tête qui disait que la voir souffrir devenait douloureux pour lui aussi. Mais Malefoy n'avait aucun regret que le maudit Weasmoche ai bu l'hydromel qu'il avait prit plaisir à empoisonner. Par contre, son plan pour éliminer Dumbledore avait (encore) échoué. Il devait se grouiller de trouver une solution, ou alors Rogue allait foutre son vieux nez dans ses affaires. Malefoy sortit de ses pensées et attrapa les poings serrés de la brune dans les siens avec une douceur qu'il aurait voulu qualifier de violente, et, impuissante, la belle Gryffondor s'effondrait contre lui. Elle pleurait silencieusement, son parfum était partout dans l'air. Il la sentait trembler contre lui et ne put s'empêcher de poser une main sur le dos de la jeune fille. Elle semblait tellement triste et déroutée qu'elle ne devait même pas se rendre compte de la situation qui était en train de se produire, alors il en profita. Malefoy passa son pouce sur le tissu du pull d'Hermione d'un geste qu'on pourrait qualifier d'affection, à première vu. 

Hermione sentait la main de Malefoy posée sur elle, et accueilli ce sentiment de bonheur qu'elle éprouvait tout en étudiant les papillons qui volaient dans son estomac. Ils durent rester ainsi pendant plusieurs minutes, et quand il rompit le silence épais et plein de secrets qui régnait, elle voulu le frapper à nouveau, juste pour avoir briser la paix intérieur qu'elle venait d'acquérir. 

— Je ne comprends pas pourquoi tu réagis comme ça alors que je t'avais prévenu pour l'hydromel, déclara t'il. 

Elle soupira contre son costume noir. 

— En menaçant de me tuer ! rétorqua t'elle. 

— Tu sais parfaitement que je ne l'aurais pas fait. 

Un sourire rapide se dessina sur ses lèvres avant que la vérité lui crache au visage. 

— Et puis ce n'est pas comme ça que ça marche dans la vie, Malefoy. 

Il ne répondit pas. 

— Je t'en supplie, arrête tout ça. Arrête d'essayer de tuer Dumbledore. Tu n'es pas obligé...

Hermione sentit Malefoy se raidir d'un coup et s'écarter d'elle.

— Tu ne comprends pas, je veux le buter. Je veux qu'il souffre comme il a fait souffrir le nom des Malefoy en envoyant mon père à Askaban. Je veux qu'il meurt.

La cruauté pourtant indubitable dans ses paroles rendait l'atmosphère pleine d'une haine incontrôlée et pendant une fraction, Hermione eu une immense peine pour lui. Mais ce sentiment s'en alla aussi vite qu'il était apparut. 

— Oh, ricana t'elle froidement, ton père mérite tellement ce qui lui arrive ! 

Malefoy attrapa violement la brune et la cogna dans le mur derrière eux, le souffle rapide et la colère. Toujours la colère. Hermione tentait de se défaire de son emprise, la peur lui rongeant le corps alors qu'elle sentait l'avant-bras du garçon se rapprochait de sa gorge. 

— C'est à cause de lui et de votre foutu famille de mangemorts que j'ai failli mourir à la fin de l'année dernière au ministère ! C'est à cause d'eux que mon meilleur ami a cette épée de Damoclès sans arrêt au dessus de la tête ! 

Malefoy la lâcha d'un seul coup et jura en se passant la main dans les cheveux alors qu'Hermione toussait et reprenait une respiration à peu près convenable. 

— Et ça y est, on en revient toujours au sujet Potter. C'est fou comme le monde est petit. Potter, la perfection, c'est ça ? 

Il la dévisageait. Elle lui rendit un regard noir, et croisa ses bras contre sa poitrine. 

— C'est sûr que comparé à toi, il est bien plus que parfait, beaucoup...

La main du Serpentard s'abatis sur la joue de la Gryffondor qui ne pu terminer sa phrase. Hermione essuya les larmes de douleur qui coulaient sur son visage et se précipita sur le garçon pour lui rendre son coup, et puis plus rien. Silence. Ils se regardaient dans les yeux, sans rien dire, les joues en feu (malgré tout pas autant que leurs cœurs). 

— Je te déteste, murmura Hermione. 

Alors, à la clarté des lumières, elle vit une ombre obscure passer dans les yeux de Malefoy, en même temps qu'un sourire fou, dément, devenu étrangement familier dessinait son visage. Elle sentit son coeur s'accélérer de peur. C'était comme si avec cette ombre était apparut une nouvelle tempête, encore plus tumultueuse que l'habituelle, dans le corps du blond.  

— C'est moi que tu déteste, ou c'est toi ? Après tout, tu es loin d'être une bonne personne, Granger. Tes amis t'ont abandonnée, tu vis dans le mensonge et par ta faute et ton manque d'investissement dans ta quête pour la paix et la victoire, le cher Dumbledore va sûrement mourir de mes mains.

— Tout ça, c'est entièrement ta faute, tremblait Hermione. C'est à cause de toi et de l'emprise que tu as sur moi qui est en train de me détruire. 

Malefoy se rapprochait d'elle, lentement, un peu comme un serpent dans les hautes herbes.

— Si tu es si certaine de ça, alors pourquoi tu reviens sans cesse me retrouver près de la Salle sur Demande, dans ce couloir du septième étage ? murmura t'il sombrement. 

Hermione leva les yeux vers lui et l'affronta, comme si c'était la dernière fois qu'elle aurait l'occasion de le faire. 

— Parce que je suis tombée amoureuse. 

Alors, Harry Potter apparaissait à l'autre bout du couloir.

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