C'était le milieu de la nuit à Poudlard, mais dans le dortoir des lionnes de Gryffondor, tout le monde n'était pas complétement endormi. Les bruits d'une fenêtre qui s'ouvre maladroitement perturbèrent le sommeil d'Hermione qui finit par ouvrir un à un ses yeux cernés.
La première chose qu'elle remarqua, c'était le lit vide de Ginny à côté du sien. Elle sentit son coeur s'accélérer et dégagea d'un coup la couette écarlate qui la couvrait. Mais en apercevant la fenêtre qui était près de la porte de leur salle de bains grande ouverte et la Weasley assise sur le rebord de celle-ci, Hermione se calma.
Lentement, la brune se leva de son lit et se dirigea vers la source de son éveil. Même si elle était silencieuse, elle se doutait que Ginny l'avait remarquée. C'était justement le fait qu'elle reste muette qui le lui avait indiqué. Mais Hermione n'avait aucunement l'intention de jouer au même jeu qu'elle, c'est ainsi qu'elle brisa la tranquillité nocturne.
— Que fais-tu ?
Ginny tourna son regard dans celui de son ancienne amie.
— Je ne trouves pas sommeil, répondit elle.
Avant, la brune aurait été ravie de ce fait. C'était tout ce que la part blessée et colérique de son âme avait désiré. Mais, sans savoir quoi, quelque chose avait changé. Peut-être qu'Hermione s'était rendu compte que toutes ces envies sombres et ténébreuses qui l'habitaient depuis plusieurs mois n'étaient pas elle. Alors, elle s'installa à côté de la Weasley, les mains contre la pierre froide du muret.
— Pourquoi ? demanda t'elle.
La rouquine soupira.
— Je crois que chercher et chercher sans ne parvenir à aucune réponse, aucun résultat à fini par me rendre folle.
Folle. Ce mot que l'on prenait visiblement bien trop à la légère, remarqua Hermione.
— Tu n'es plus la Hermione que tu étais, il y a quelque chose qui a changé en toi, et ça depuis la rentrée. Le truc, c'est que je ne sais pas si c'est le régime de Voldemort qui arrive, la mort de tes parents, les garçons qui peuvent être vraiment idiots, le soir où... où tu t'es faite torturée ou quelque chose encore que je ne sais pas qui t'a changée.
— C'est peut-être tout ça en même temps, soupira la brune.
— Ce n'est pas possible, il faudrait avoir une force de conviction hors du commun pour pouvoir continuer à vivre ! s'exclama Ginny.
— Crois moi, ce n'est pas parce que je suis assise là et que je respire l'air frais que j'ai encore la moindre envie de vivre, répliqua sombrement Hermione.
Un silence s'abattit. Ginny observait avec attention la brune, l'expression de son visage partagée entre la peine, la compassion et l'effroi. Hermione l'ignora, refusant d'apercevoir la rude nuance de pitié dans son regard bleu. Elle fixa la forêt interdite au loin, ses pensées divagants.
— Oh mon dieu, Hermione, qu'est-ce qui est arrivé à ton cou... s'exclama soudainement la Weasley. Hermione fronça les sourcils et se figea lorsque les souvenirs de sa ronde précédente lui revinrent en tête. Elle sentit les doigts de Ginny écarter ses mèches de cheveux de la peau de son cou pour observer les traces de doigts violâtres et les trous représentants les ongles des mains qui lui avait affligé ça. Ginny étouffait ses exclamations de dégoût et d'inquiétudes en répétant sans arrêt ses "oh mon dieu" qui finirent par rendre Hermione malade. Celle-ci se leva d'un coup et partit dans la salle de bains, suivie par la Weasley.
D'un geste tremblant, Hermione écarta ses cheveux d'un côté de ses épaules et examina l'état de la peau de son cou dans le miroir. Elle passa le bout de ses doigts sur les marques en sentant son estomac se soulever en même temps que des larmes couler le long de son nez.
Ce fut comme un déclic dans sa tête. Sur son cou, tatoués à l'encre de la folie, la vrai, c'était le poison qui l'intoxiquait jusqu'au bout du coeur, au bout de tout. Dans le retour pitoyable du miroir qui lui représentait sous ses yeux la facette la plus faible et méprisante qu'elle n'avait jamais vu d'elle auparavant, Hermione sanglota de plus belle, parce qu'il n'y avait plus que ça à faire, de toute façon. Elle était dans une situation bien au delà du danger.
— Viens là, murmura du plus doux qu'elle pouvait Ginny en s'approchant de la brune. Elle la prit dans ses bras et Hermione s'effondra. Tendrement, comme elle savait le faire de mère en fille, Ginny passa sa main dans les cheveux d'Hermione.
— Hermione, peu importe les risques que tu cours à le faire, tu dois aller voir Dumbledore et lui parler.
De toute façon, Hermione jugeait qu'elle n'avait plus le choix, désormais.
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Quêtes de Cœurs
FanfictionHermione Granger avait décidé de mener cette quête pour sauver le monde, et Drago Malefoy avait compris trop tard que pour sauver le monde de la brune, il devait lui offrir son cœur.