69. blaise et pansy, œil pour œil, dent pour dent

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Lorsque Drago se réveilla, il ne se trouvait pas dans l'habituel pièce émeraude du dortoir des Serpentard. Il était avachi sur un petit muret contre une fenêtre de la salle de classe inhabitée du deuxième étage, Hermione Granger endormie dans ses bras musclés. Pour la première fois depuis très longtemps, Drago avait le coeur paisible. Il regarda son visage aux traits détendus et cru voir là la plus belle chose qui lui fut arrivée dans toute sa vie. Il voulu passer sa main dans ses cheveux, mais des taches aux couleurs brunes tracées sur ses mains dans des formes asymétriques apparurent sous ses yeux, et il se ravisa.

Il avait tabassé Blaise, à cause de sentiments qu'il avait pour Granger. C'était le truc le plus insensé au monde à ses yeux, et pourtant, il ne regrettait absolument pas ce qu'il avait fait. Il avait seulement peur que ça remonte à son paternel, là, il pourrait vraiment s'inquiéter. Il devait retourner à son dortoir, trouver ce connard de Zabini et lui faire comprendre qu'il ne devait pas parler.

Avec toute la douceur dont il était capable, il déposa sa bien-aimée sur le muret. Il prit soin de ne pas la réveiller et avant de partir, prit la veste noir qui avait accompagnée sa chemise blanche toute la soirée (désormais tachée de sang, génial) et la déposa sur Hermione. Il se rappela une seconde le moment où ils s'étaient embrassés, et n'avait plus qu'une envie : le refaire. Mais il était trois heure et demie du matin, alors ça allait devoir attendre.

Silencieusement, il se dirigea vers les cachots. Sur le passage, il croisa plusieurs petits groupes d'élèves, tous quasiment bourrés, rentrer de la fête. Il ignora les regards curieux qui étaient fixés sur les traces de sang de sa tenue, et traça sa route.

Toujours dans le plus grand silence, il prononça le mot de passe de sa salle commune.

— Il est là, déclara une voix lorsqu'il fut entré.

Il se tourna vers les canapés, et vit Blaise et Pansy, tous deux debout, des verres de whisky pur feu à la main, leur regard rivé sur lui.

— Attrapa le, déclara Pansy alors que Drago appréhendait ses deux camarades.

Sans qu'il n'ait le temps de dire quoique ce soit, Zabini attachait ses mains derrière son dos à l'aide d'un lien qu'il créa avec sa baguette magique. Drago tenta de se débattre, mais c'était peine perdue. Zabini était bien meilleur que lui en sortilège, même s'il avait du mal à l'admettre.

— Blaise, ne me dit pas que tu l'as dit à Pansy, grogna t'il.

— Je le savais déjà, imbécile. Je suis la plus grosse commère de cette putain d'école, j'te rappel, s'énerva Parkinson. Sa robe violette électrique était tachée d'alcool et son rouge à lèvre avait du être maltraité.

— Détachez-moi, ordonna t'il d'un ton sec.

— Sinon quoi ? Tu vas nous casser la gueule au nom d'Hermione Granger ? ricana Zabini qui avait le visage recouvert de bleues affreux.

— T'as déjà assez l'air d'une épave comme ça, mon pote, se moqua le blond.

En guise de réponse, Zabini lui envoya un coup de poing en plein dans l'arcade. Le métisse fulmina tandis que Drago ricanait. Pansy, elle, levait les yeux au ciel comme si elle avait à faire à des gamins.

— Ecoutes, Drago, tout ce qu'on veut te dire c'est que, qu'elle que soit la relation que tu entretient avec Granger, tu dois l'arrêter. On s'inquiète pour toi.

— Et toi, on en parle de ton petit couple avec Weasley ? répliqua Drago en ignorant le sang qui coulait de sa tempe le long de sa joue.

— C'est différent...

— En quoi ?

— Eh bien... Ron est un sang pur. Granger, c'est...

— Je sais ce qu'elle est. Et Weasley est un traitre à son sang.

— Vous devriez stopper vos relations tous les deux, déclara Zabini. Vous savez parfaitement que c'est de la folie.

— Toi, ta gueule, déclarèrent fermement Drago et Pansy d'une même voix.

Zabini leva les yeux au ciel.

— Drago, on est désolé, mais on fait ça pour ton bien. Soit tu coupe les ponts avec elle, soit on va devoir l'éliminer nous même.

Son sang ne fit qu'un tour. Sans pouvoir rien faire, Drago les sentaient venir prendre l'entier contrôle de ses sens. Ca coulait dans ses veines, partout dans son corps et son esprit, il sentait les ténèbres qui l'habitait prendre le dessus sur sa conscience. Un sourire fou se dessina sur ses lèvres.

— Pourquoi est-ce que tu souris comme ça ? s'exclama Parkinson, inquiète.

— Pansy, c'est exactement le sourire qu'il a eu tout à l'heure, lorsqu'il m'a fait ça, murmura Zabini, montrant son visage abimé, tranché par la frayeur qui montait.

Drago eu un rire fou, un rire qui glaça le sang de ses deux camarades mangemorts. D'un seul geste, d'un seul effort, il brisa le lien qui le maintenait bloqué et se libéra. Il s'approcha des deux d'un pas lent, toujours ce sourire du démon sur les lèvres.

— Il est complétement taré, murmura Pansy.

Drago les attrapa tous les deux par le cou, une main pour chacune de leur gorge. Zabini et Pansy eurent des exclamations alors que le blond resserrait sa poigne sur eux.

— La règle du jeu est simple : si vous la toucher, je vous butes. Est-ce que vous imprimez ça ?

Les larmes aux yeux, Pansy hocha la tête du mieux qu'elle pouvait. Blaise parvint à marmonner un petit "oui". D'un geste, Drago les lâcha et les observa tousser en riant joyeusement.

— C'était super sympa de parler avec vous, mes chers amis. J'espère que notre petite discussion pour fera réfléchir avant de m'attacher stupidement à une chaise.

— Drago, c'est une sang de bourbe, remarqua Blaise entre deux quintes de toux.

— Je sais. Bonne nuit, répondit simplement le Serpentard avant de monter au quatre à quatre les escaliers menant aux dortoirs.

En se couchant dans son lit, il se demanda sérieusement s'il ne devrait pas porter plus d'attention à cet étrange phénomène qui se produisait de plus en plus souvent dans son abdomen.

Quêtes de CœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant