Le petit groupe de Gryffondor qui se connaissait depuis leur première année était positionné devant une tapisserie brodée sur un mur un peu caché à l'extrémité de la salle commune des rouges et ors. Cette tapisserie était le passage qui les guiderait à la soirée.
— Vous avez le mot de passe ? demanda Neville en examinant avec intérêt le portail magique.
— C'est un truc pourri, du genre "Blaise et Terry sont les rois de Poudlard", fit Ginny.
Et elle eut raison, car la tapisserie se mit à s'enflammer doucement, laissant place à un tunnel sombre et un peu humide. Les jeunes allumèrent leur baguettes magiques d'un Alohomora et se lançaient, amusés, dans la pénombre qui représentera bien assez tôt la décadence de leur âge.
— Ginny, t'es trop forte, félicitait Ron.
La rouquine ne répondait pas et avançait, l'air toujours aussi préoccupée. Hermione la sonda du regard et soupirait en repensant à ce qu'elle lui avait dit. C'était insensé, car Ginny était la première à vouloir faire la fête et ne pas prendre de responsabilité... À moins que ça n'ai rien à voir avec ça, et qu'Hermione se trompait sur toute la ligne... La brune haussa les épaules et ignora le problème en se répétant qu'elle aurait tout le temps pour le résoudre une autre fois.
Au fur et à mesure qu'ils avançaient dans le passage et que le son flouté, enfoui de la musique d'ambiance qui provenait de l'extrémité du passage, autrement dit de la soirée, se rapprochait d'eux en leur transmettant cette sensation de liberté et de belle folie, les jeunes Gryffondor riaient et discutaient, des sourires aux lèvres. Hermione avait les mains dans celles de Ron et d'Harry et un bonheur insouciant l'enveloppait confortablement. Elle avait le coeur qui battait de paisibilité et d'euphorie mêlé à une sorte d'excitation. Ses cheveux flottaient sur ses épaules dans un mouvement sensuel et le collier orné de cristaux qui était sur son cou brillait aux reflets des points de lumières. Elle était vivante.
Ils arrivèrent devant l'entrée, la musique était bien plus forte et des dizaines de voix (et rires) se faisaient entendre derrière la vieille porte en bois sombre du bar de Zabini. Hermione regarda l'heure. Il était vingt et une heure passé, tout le monde devait déjà être là, supposait t'elle.
Et elle supposait bien. Quand le célèbre Terry Boot ouvrit le passage et que Neville eut finit de marteler la porte pour qu'on leur ouvre, l'immense salle apparut dans son champ de vision. Hermione ouvrait de grands yeux en entrant lentement, menée par les pas de ses amis, dans l'espace qui devait comporter plus d'une centaine d'élèves. Il y avait tout le long d'un mur de briques un bar en chêne où un groupe de Serpentard s'occupaient à faire des cocktails sorciers, des néons aux couleurs intenses étaient disposés magiquement partout sur le haut plafond, donnant des reflets sombre sur les élèves de cinquième et sixième année. Au milieu de la pièce, une quarantaine d'étudiants, filles aux robes délicates et garçons aux chemises entre ouvertes, dansaient à en perdre haleine. Les tympans en feu à cause de la puissance du bruit, Hermione avançait avec Ron et Harry jusqu'au bar. La brune voyait son ami jeter des regards partout dans la salle à la recherche (surement) d'une Serpentard aux cheveux de jais. Harry, lui, "commandait" trois whisky pur feu au capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard, un air malicieux collé au visage.
— Qu'est-ce que tu as ? questionna Hermione qui attrapait le verre qu'un Serpentard lui tendait avec un clin d'œil. Elle le remercia et vit Ron faire signe à une silhouette d'un violet électrique qui étaient attablée à une table au loin.
— Tu ne trouves pas que Ginny est différente ce soir ? chuchotait Harry à l'oreille d'Hermione, prenant soin de ne pas mettre Ron dans la discussion. Il avait ses yeux rivés sur la piste, où Hermione vit la dernière des Weasley danser avec Parvati et Luna.
— Euh... Peut-être, répondit t'elle en repensant encore une fois au comportement de celle-ci.
Pansy Parkinson, accompagnée, arrivait près d'eux.
— Salut toi, ricanait t'elle en attrapant le col de la chemise de Ron et lui donnait un baiser sur la joue. Ron posait une main sur sa taille et Hermione les vit s'éloigner plus loin. Elle espérait que son ami allait passer une bonne soirée, après la discussion qu'ils avaient eu quelques jours auparavant.
— Granger et Potter, ce sacré duo, déclara Blaise Zabini en s'approchant, accompagné d'une fille qu'Hermione reconnu rapidement. C'était Kayha Andrew, une Serpentard aux traits marocains. Elle était l'une des plus belles filles de la maison des verts et argents, et une grande amie de Parkinson. Elle portait une robe de satin vert à faire tomber le monde entier à ses pieds. Zabini avait une main autour de la taille de la jeune fille, l'autre tenant un verre de whisky pur feu.
— Zabini, c'est toi le maitre des lieux, de ce que je sais ? demanda Harry. Hermione termina son verre et le reposait sur le bar.
— Ouaip.
— Je tiens à te féliciter. C'est vraiment réussi, ce soir.
Les deux garçons normalement opposés se serraient la main comme de vieux amis. Hermione cligna des yeux en se demandant si c'était réel. Puis elle se rappela du but de la soirée.
— Granger, je dois dire que tu changes de d'habitude, remarqua le métisse.
— Je dois dire que toi aussi, répliquait t'elle avec un sourire entendu. Mais le sourire que lui rendit le Serpentard sonnait bizarrement, et ça, Hermione ne l'avait pas raté.
La montre d'argent sur le poignée de Kayha émit un bruit distinct et elle et son prince charmant échangèrent un regard long et plein de sous entendus qu'Harry et Hermione décidèrent d'éviter.
Au même instant, Ginny s'efforçait d'ignorer le regard pesant de Parkinson qui était pratiquement assise sur Ron. Celle-ci agitait en l'air son poignet, où la même montre que celle de Kayha était accrochée. La rouquine leva la main et lui offrit un doigt d'honneur. Le regard de Parkinson s'assombrit, et maintenant que la rouquine déniait la regarder, la Serpentard tapota sur son poignet et donna un coup de tête vers la double porte qui menait à l'extérieur du bar. À contre coeur, Ginny acquiesça, et dans un mouvement sensuel, Parkinson emmenait le frère de la Gryffondor plus loin dans la salle. Ginny levait ses yeux devenus humides vers Hermione. Camouflée par la foule et par les néons, cette dernière n'aurait pas pu apercevoir l'instinct animal qui avait prit place chez la Weasley.
— Hermione, pourquoi est-ce que tu n'es pas parti quand tu en avais encore l'occasion... murmura t'elle en écrasant une première larme qui coulait le long de son nez.
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Quêtes de Cœurs
FanfictionHermione Granger avait décidé de mener cette quête pour sauver le monde, et Drago Malefoy avait compris trop tard que pour sauver le monde de la brune, il devait lui offrir son cœur.