Chapitre 7

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Le week-end est passé et ça m'a fait du bien. Surtout après mon vendredi chargé. C'est épuisant pour moi dès qu'il se passe un peu trop de choses. Je suis passée par toutes les émotions. Tout d'abord il y a eu cette matinée avec ce contrôle en sciences et Alwin qui m'a soudainement sauvée, puis après les cours j'étais allée boire un café avec Sandra dans un petit endroit calme pas très loin de chez elle. Enfin, pour terminer la journée j'étais allée voir Irène, ma psychothérapeute. Comme à chaque fois, notre rendez-vous était assez épuisant émotionnellement.

Je lui ai raconté ma semaine, sans pour autant lui parler d'Alwin. Je ne veux en parler à personne. J'ai peur des réactions de mes proches et même d'Irène. Elle ne peut pas donner son avis, ni me dire ce que je dois faire mais je ne me sens toujours pas de lui en parler. Peut-être même que je ne lui en parlerais jamais.

Tout dépendra du futur, on pourrait devenir amis, ou alors je pourrais m'être totalement trompée sur son compte. Je n'ai aucune idée à quoi va m'amener ce que je fais.

Les cours viennent de se terminer, je suis un peu désespérée à propos de celui qui m'a sauvée de deux heures de colle. J'aurais souhaité le remercier pour avoir réussi à faire changer d'avis madame Saumur. Sauf que, depuis vendredi, je n'ai pas réussi à l'aborder. J'ai presque l'impression qu'il faisait tout pour m'éviter. Pendant le vendredi après-midi je n'avais pas le temps de l'approcher qu'il se volatilisait. Et ce lundi c'était la même chose. Je n'arrive pas à savoir pourquoi, je n'ai rien fait de mal.

Alors je me retrouve dehors, laissant mes pas me guider. Je ne prends pas le chemin de d'habitude et me retrouve dans un petit jardin urbain, avec un style plutôt moderne. Je regarde tout autour de moi. Il y a des fleurs, des plantes, des arbres, et parmi la végétation des insectes volent, abeilles, bourdons, papillons. La scène est très jolie, apaisante. Je relève la tête et voit une silhouette à quelques mètres de moi.

Le hasard... Je me rapproche de cette personne que je cherche à aller aborder depuis plus d'une journée. J'accélère mon pas. Mes pieds guident mon corps jusque lui. Lorsque je suis à un petit mètre derrière lui je prends mon courage à deux mains et l'appelle.

- Alwin ?

Il se retourne et j'entends un léger soupir franchir ses lèvres.

- Thémis.

Je viens me mettre à son niveau.

- Qu'est-ce qu'il y a encore ?

- Je voulais te dire merci.

Il tourne sa tête vers moi et me dévisage.

- Merci. De m'avoir aidé en SVT vendredi. Ça a...

- Ecoute, je m'en fous de tes remerciements. Je t'ai aidée, c'est très bien. De rien, si t'en as envie mais franchement me suivre pour me dire ça... Tu ne trouves pas que ça fait légèrement trop ?

- Je ne t'ai pas suivi. J'ai juste marché et je ne sais comment, je t'ai rattrapé. Je ne suis pas quelqu'un de psychopathe.

Il hoche la tête. A l'intérieur de la mienne se passe des milliers de choses. Pourquoi est-il aussi étrange ? Pourquoi reste-t-il aussi distant alors que je ne veux que le remercier ?

- Cela fonctionné. Madame Saumur m'a laissé repartir sans rien. Elle ne veut juste que ça ne recommence pas sinon j'aurais bien les deux heures de retenue.

- C'est super, dit-il d'un ton maussade. Je suis super heureux pour toi, que ça ait marché.

Nous continuons de marcher l'un à côté de l'autre. Je ne sais pas trop vers où l'on va mais peu importe.

Cicatrices LunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant