Chapitre 4

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J'adore les cours de Grec. Ce sont les moments de la semaine où je suis la plus heureuse. Le prof est de plus en plus agréable avec moi depuis une semaine. Le premier jour, il était d'une humeur fracassante mais je l'en excuse.

J'attends devant son bureau qu'il termine de parler à la personne devant moi. Monsieur Leroux m'a demandé de venir le voir à cette fin de cours pour me parler.

- Je suis allé voir la CPE pour toi. Tout va être réglé ne t'inquiète plus pour ça. Je l'ai prévenue de faire attention avec ce genre de sujets, que ça pouvait être très délicat.

- Merci beaucoup.

- Je voulais te montrer quelque chose Thémis.

Monsieur Leroux fouille dans son sac puis en sort un livre qu'il me tend.

- Tiens, j'ai bien vu que tu étais toujours motivée pour la spécialité et même en option. Alors j'ai ce nouveau livre.

J'esquisse un sourire et opine. Je passe ma main sur la couverture rigide du livre, elle est magnifique, c'est un livre relié. C'est un beau pavé, je pense qu'il doit faire environ huit cents pages mais je vais me faire un plaisir de le dévorer.

- Lis le, je te le prête, je pense que tu l'aimeras beaucoup. Ça mélange monde réel d'aujourd'hui et mythologie. C'est long mais vraiment très bien, et c'est addictif.

- Ouah, il est magnifique. Merci beaucoup. Je vais sûrement le lire très rapidement. D'ailleurs je voulais vous demander quelque chose...

J'entends du bruit et je regarde derrière moi. Alwin vient de rentrer dans la classe, il s'assied sur une table. Je pense qu'il veut parler au professeur. Je lui souris timidement, sourire auquel il répond par un petit signe de tête très discret.

- Est ce qu'on va étudier des ouvrages particuliers cette année ? Car je ne lis que ça, presque. Je ne veux pas lire des livres qu'on va étudier après en cours car même si j'adore ça, j'ai plus de mal à le relire. Et c'est aussi que mon avis ne va pas être le même.

Je ris nerveusement de la complexité de mes propos, je ne sais pas s'il a compris un mot de ce que je voulais dire.

- C'est un peu bizarre ce que je raconte, je le sais.

- Pas du tout, je comprends tout à fait ton point de vue.

Il ouvre un classeur et sort une feuille d'une pochette. Il me la donne.

- Il y a toutes les œuvres que l'on va étudier cette année. Plus ou moins. Celles qui sont en gras c'est quand on travaillera sur l'intégralité du document alors que les autres c'est uniquement quand il y a une petite partie qui y passera.

Je hoche la tête et le remercie. Je me retourne et laisse la place à Alwin qui se lève pour se mettre devant le bureau du professeur.

Je range doucement mon sac, peut être que je pourrais lui parler si je prends mon temps.

- Oui, Alwin. Madame Tasseau. On devait régler ça.

- Elle veut être en contact avec vous pour que vous lui fassiez des genres de comptes-rendus sur moi. Pas de violence, pas de mauvais comportement, de mauvaise note. Pas de problème.

- C'est parfait. Ça ira très bien de toute façon. N'est-ce pas ? Je lui ferai toujours des rapports positifs.

J'écoute d'une oreille leur discussion. Je n'aime pas faire ma commère. La vie privée d'Alwin ne me regarde pas, celle de personne ne me regarde. Alors je ferme mes oreilles et fais attention à ne pas écouter plus leur conversation.

Cicatrices LunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant