Chapitre 34

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J'ai décidé de montrer à Alwin le tatouage qui orne maintenant ma peau. J'accélère mes pas. J'ai hâte d'arriver et qu'il le voit. Je me dirige aussi rapidement que possible vers l'appartement de mon ami. Une fois devant son immeuble je me dépêche de monter les escaliers et d'arriver devant son paillasson.

Alwin m'ouvre la porte de chez lui avec un air amusé. Il me laisse rentrer avant de refermer derrière moi.

— Tu es sûre que ça va ?

— Parfaitement et toi ?

Il continue de me dévisager. Je retire mes chaussures et pose ma veste.

— Ça va, ça va. Fais comme chez toi. Je te sers la même chose que d'habitude à boire ?

— S'il te plait.

Je me dirige vers les canapé et m'y installe.

Alwin revient avec deux verres, dont un qu'il me tend, et s'installe à côté de moi. Son corps est tourné dans ma direction.

— Pourquoi tu voulais absolument venir ?

Je soupire. En quelques secondes j'ai perdu toute cette adrénaline. Il faut que je trouve le courage de lui dire et me lancer. Je dois lui montrer ce tatouage. Il est hors de question que je revienne sur ma décision.

Quand je lui ai demandé si je pouvais venir chez lui, j'ai été très évasive sur les raisons qui me poussaient chez lui. C'est normal qu'il se pose donc des questions.

— Je ne t'ai pas dérangé, t'es sûr ?

— Ce n'est pas comme si j'attendais quelqu'un d'autre.

— Ok. Alors, j'ai quelque chose à te faire voir. Dans mon dos.

Je me mets dos à lui. Je retire mon t-shirt doucement. Je le sens se rapprocher de moi, son souffle s'écraser sur ma nuque. Je passe plus rapidement mon haut par-dessus ma tête et je le pose devant moi.

— Sur mon omoplate gauche, je chuchote.

Il dégage les mèches de cheveux qui cachent ma peau. Délicatement ma bretelle de soutien-gorge est dégagée sur mon bras. Il découvre le tatouage, je ne vois pas sa réaction. Je sais tout de même qu'il est étonné.

— C'est un tatouage, un vrai ?

Je hoche la tête. Au contact de ses doigts je frémis, je suis presque en apnée, ma respiration est légère et retenue. La sienne aussi. Je le sens passer son doigt sur les comètes et poussières d'étoiles, puis ses doigts passent sur les étoiles composant la constellation. Il trace les traits reliant les astres lumineux. Mon corps s'affole, mon cœur bat bien plus vite que d'habitude. Le haut de mon corps est rempli de petits fourmillements.

— Pégase, murmure-t-il en passant son doigt sur le nom en bas.

Ses doigts continuent de parcourir ma peau encrée.

— Comment tu l'as payé ? Ta mère t'en a donné l'autorisation.

Je soupire et secoue la tête.

— Personne ne sait, ni Sandra, ni ma mère, ni ma psychologue. A part toi, maintenant, t'es au courant. Pour l'argent, j'ai pris dans mes économies en liquide. J'avais assez pour payer le tatouage. Je ne dépense jamais.

Je perçois qu'il hoche la tête.

— Pourquoi avoir fait ça ?

Je reste silencieuse, je n'ai aucune raison concrète, j'en avais envie, j'avais envie d'une marque sur mon corps. Ça me correspond, ça nous correspond. Pégase représente cette version améliorée de moi-même que je deviens depuis quelques mois, et ce, grâce à lui.

Cicatrices LunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant