Chapitre 47

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— Donc toujours pas réponse pour l'instant ?

Alwin secoue la tête. Ni son père, ni son ami. Aucun des deux n'a répondu à son message. Je dois dire que je suis assez déçue pour l'instant. Cela fait presque deux semaines.

— Tu devrais attendre encore un peu. Ça a dû les perturber de recevoir ce mail venant de toi alors que ça fait plus d'un an que tu n'as pas échangé avec eux.

Il hausse les épaules. Je sais qu'il a perdu espoir et je ne peux pas lui en vouloir. A sa place, j'en serais surement au même point.

— Tu veux qu'on sorte vendredi prochain ? Juste après les cours.

Il secoue la tête.

— Je ne peux pas.

Je ne peux m'empêcher d'être surprise par cette annonce. A chaque fois que c'est moi qui propose, il m'assure qu'il n'avait rien à faire. Il en rit même en me disant qu'il ne risque pas d'avoir beaucoup de choses à faire.

— Tu ne peux pas ?

Il fuit mon regard.

— Non.

Il sait que je m'attendais à une réponse développée qui réponde à une autre question, sous-entendue. Qu'est-ce qu'il fait pour ne pas être disponible ?

— T'as un ami ?

J'ai un petit espoir, pendant quelques secondes que j'ai juste. Mais non. Au moment où nos yeux se croisent et restent plantés les uns dans les autres je sais que ce n'est pas ça.

— Qu'est-ce que...

— Rien que tu veuilles savoir.

Au contraire, j'ai d'autant plus envie de connaître les raisons pour lesquelles il est occupé. Je ne suis pas ce genre de personne qui ne fait pas confiance du tout à leur petit ami. Mais c'est la réaction d'Alwin qui me met des doutes. Il me cache quelque chose et ça se voit.

Je me rapproche un peu plus de lui. Je lui adresse un regard doux. Je ne veux pas qu'il se sente agressé par mon comportement. C'est tout sauf ça. J'essaye de le comprendre.

— Je me suis pris deux heures de colle.

Alors ça... Je dois dire que je ne l'avais pas vu venir. Comment a-t-il pu se retrouver avec cette sanction ? Je crois que j'ai déjà une idée mais j'espère avoir tort.

— Pourquoi ?

— Tu sais déjà pourquoi.

Il baisse la tête, comme s'il avait honte de ce qu'il avait fait devant moi.

— Tu t'es vraiment battu ? Est-ce que...

— Pas assez longtemps pour qu'on se fasse vraiment mal. Y'a juste deux ou trois coups de poings qui sont partis.

Je soupire. Il faut qu'il arrête. Ces gars le mènent par le bout du nez. Alwin leur donne ce qu'ils veulent.

— Tu vas me faire la morale.

Son ton est plein de reproches. Je ne veux pas me disputer avec lui. J'en ai assez que tout parte de travers. Je ne veux pas que lui aussi soit fâché avec moi. Mais je ne peux pas le laisser continuer et si quelqu'un doit lui dire la vérité alors c'est bien moi.

— Non. C'est juste que...

— Ok, dis ce que t'as à dire.

— Juste que tu dois arrêter de te battre avec ces gars.

— Et je fais quoi ? Je me laisse faire ?

Il est agacé alors que je n'ai à peine dit quelques mots.

Cicatrices LunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant