Chapitre 52

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Ma tête est posée sur son épaule. Le passage incessant de la main de Alwin sur mon dos me détend tellement que je crois que je pourrais m'endormir maintenant.

— Raconte-moi tout, je murmure gardant mon regard rivé sur l'horizon.

— J'ai reçu des réponses. Des deux. De mon père et de Gaëtan.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je sens que ce n'est que positif, j'ai un très bon pressentiment.

— Mon père m'a appelé après avoir lu mon mail. On a beaucoup parlé tous les deux, de plein de choses. Je lui ai demandé des nouvelles de ma sœur. Apparemment elle va mieux que jamais. Lui aussi va bien, mieux qu'il y a un an. Je lui ai redit tout ce que j'avais écrit. Je lui ai parlé de toi.

Ce détail me réjouit. Cela signifie que je suis assez importante dans sa vie. Je n'en doutais pas mais là c'est une confirmation.

— Tout s'est parfaitement bien passé, commente-t-il.

Je me tourne vers lui. Un énorme sourire est collé sur son visage. Je crois que c'est l'une des rares fois où je le vois aussi lumineux et heureux. Mes doigts remontent vers ses lèvres, je dessine la forme de son sourire.

— Et alors ?

— Alors, il m'a dit qu'on devrait en discuter en face à face. C'est une manière de reprendre petit à petit contact je crois. Dans deux semaines je dois me rendre chez eux pour les revoir. Je reverrai aussi Gaëtan au passage.

Je vois très bien qu'il est joyeux, je le suis tout autant. Je suis plus qu'heureuse qu'il puisse retrouver les gens qu'il aime. Mais il est également très stressé. Ses mains tremblent légèrement. Je les attrape entre les miennes.

— Ça va aller, tout va se passer au mieux.

— Je sais mais c'est un peu terrifiant.

Rapidement un silence s'installe de nouveau. Mes paupières tombent toutes seules. Je lutte pour regarder la lune briller de cette lumière rouge. Alwin ne m'aide pas en me prenant dans ses bras. Mais du mouvement me fait sortir de mon état mi-éveillé.

Alwin se redresse sur ses avant-bras et je m'assieds. Mon souffle se coupe et mon cœur s'accélère quand je reconnais la silhouette s'approchant de nous et sa démarche particulière, boitant légèrement. Non... Ce n'est pas ce que je crois, elle n'aurait pas...

— Maman ?

Alwin se raidit à côté de moi. Comment aurait-elle pu savoir qu'on est là ? Elle s'approche et s'assoit naturellement à côté de nous. Je reste muette, ne sachant quoi dire.

— Alors cette éclipse ?

— Comment tu...

— Tu avais ta localisation encore activée. Je suis désolée d'avoir dû l'utiliser.

Je ne me fâche pas. Du moment qu'elle ne vienne pas chercher les embrouilles je ne lui en veux pas.

— Bonsoir madame, la salue Alwin.

— Alwin.

Étonnement son ton n'a rien de provocateur, elle lui répond doucement, avec calme.

— Depuis combien de temps êtes-vous ici ?

— Depuis minuit.

— Vous avez trouvé la constellation de Pégase ?

Je regarde ma mère avec interrogation. Elle agit comme si cette scène était normale. Voyant que je ne réponds pas Alwin lui désigne un endroit à ma place. Je les laisse faire alors qu'ils échangent sur les étoiles, je me contente de les écouter. Je ne fais aucun commentaire. Alwin et ma mère sont en train de discuter, ils s'entendent très bien. Cette situation est vraiment bizarre. Ils agissent comme s'ils avaient l'habitude de parler alors que ce n'est pas le cas.

Cicatrices LunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant