Chapitre 15

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Je suis assise sur cette petite banquette en attendant que Sandra revienne des toilettes. Nous sommes de nouveau dans ce café, un vendredi après-midi à la fin des cours. Cette petite pause en fin de semaine est vraiment agréable. J'avais déjà beaucoup apprécié la dernière fois alors y retourner de nouveau en cette fin de journée me fait plaisir. Se détendre pour clore la semaine est une très bonne idée qu'avait eu Sandra. De plus nous ne sommes plus dans la même classe cette année et donc ne passons plus autant de temps ensemble qu'avant à part les midis et lorsqu'on arrive à se croiser lors des récréations ou bien encore quelques cours que l'on a en commun. Même lors de ces moments que j'ai cité cela reste assez compliqué car nos emplois du temps peuvent être totalement décalés. Il suffit qu'une de nous deux ai eu heures de pause pour qu'elle rentre chez elle et ainsi nous n'avons pas la possibilité de nous voir. Lors des pauses méridiennes ce n'est pas mieux, parfois je n'ai qu'une heure de pause alors qu'elle en a trois ou bien l'inverse. Et tout ceci change en fonction de la semaine dans laquelle nous sommes.

Mon amie revient enfin et s'installe en face de moi. Elle m'adresse un grand sourire et je sais déjà qu'elle va me raconter quelque chose qui la rend heureuse ou dont elle est plutôt contente.

- Thémis ! Il fallait que je te raconte du coup ma rencontre avec le nouveau copain de ma mère.

Je me redresse et me penche légèrement en avant prête à l'écouter. D'un petit sourire je l'invite à continuer. Au vu de son expression ça a du bien se passer. Je sais que ma meilleure amie est terrorisée depuis qu'elle a découvert la vérité sur ce que je vivais avec mon père. Elle m'a déjà avoué qu'elle avait affreusement peur que sa maman tombe sur un homme comme mon géniteur qui leur ferait du mal, c'est aussi pour cela qu'elle n'apprécie pas le fait que sa mère change régulièrement de copain. Chaque personne est un nouveau potentiel danger pour elle. Je ne peux que la comprendre et être compatissante. Je ne souhaiterais à personne de vivre ce que ma mère et moi avons vécu.

- Donc, samedi midi il est venu chez nous pour manger. Au début, j'étais sceptique. Cet homme m'a laissé des doutes, j'ai eu peur que ce soit un gros macho, bourrin. Sans vouloir entrer dans les clichés il a une carrure un peu imposante, j'ai vraiment cru qu'il était ce genre de personne égocentrique et se croyant supérieur à tout le monde.

- Je vois. Et finalement ? Est-ce qu'il est gentil ?

- Je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs et aller trop vite. Je n'ai aucune envie me faire de faux espoirs pour finalement vite déchanter.

Elle soupire tout en gardant un petit sourire. Je suis tellement désolée pour elle, depuis qu'elle est divorcée, sa maman est tombée chaque fois sur un homme qui n'était pas le bon. Par conséquent Sandra est maintenant sceptique à chaque nouvelle rencontre. Elle n'a plus confiance aux copains de sa mère.

- Mais cette fois-ci ça m'a l'air d'aller, continue-t-elle. Je crois que c'est quelqu'un de bien et de bon. Il a été très sympathique avec moi. De ce que j'ai vu il prend bien soin de ma mère.

Je souris, je suis vraiment contente.

- J'espère que ça continuera comme ça.

- J'espère aussi.

Elles méritent toutes les deux de retrouver un minimum de stabilité dans leurs vies. Je suis parfaitement au courant que mon amie en a sérieusement assez de voir passer différentes personnes chez elle tous les deux ou trois mois.

- Il s'appelle comment ?

- Hans. Je sais ce n'est pas un prénom commun. C'est un Allemand qui est expatrié.

- Ils se sont rencontrés comment ?

D'habitude je n'aurais pas posé de question mais avec Sandra je sais que je peux le faire, c'est même elle qui la plupart du temps m'incite à ne pas garder toutes mes interrogations pour moi-même. D'après elle je m'écrase trop, je ne m'affirme pas assez.

Cicatrices LunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant