Chapitre 13

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Je reste devant la petite mare à observer les poissons y nager. Je les trouve hypnotisant. De plus, il n'y a personne autour de moi pour briser ce calme et cette tranquillité relaxantes. Depuis que je suis passée dans ce petit parc j'en suis devenue fan, jamais je n'ai vu un petit jardin public aussi beau. Je ne voudrais que ça partout.

Je sors mon téléphone de ma poche et clique dans les messages sur Maman. Je vais lui en envoyer un qu'elle ne s'inquiète pas.

[A Maman : Je rentrerai un peu plus tard, je suis allée prendre l'air. Longue journée... Bisous.]

Ma journée a effectivement été longue, j'ai l'impression que mon cerveau va bien se décomposer si on y fait parvenir une information de plus, j'ai eu deux heures d'humanités, littérature et philosophie puis une heure de philosophie pour combler les trous j'ai eu une heure d'histoire et une autre d'anglais.

Mon portable vibre dans la main, je souris en voyant la réponse.

[Maman : Ça marche, ne rentre pas trop tard, surtout avant que la nuit tombe. En plus j'allais faire des cookies avec des vermicelles en sucre dessus !]

Ces gâteaux sont mes préférés depuis que je suis petite, on en mangeait tout le temps quand on était que toutes les deux, c'était notre petit moment de paradis au milieu de l'enfer.

Le petit air frais qui m'effleure est assez froid pour me faire fermer mon manteau, mais la fraîcheur ne me dérange pas, cela fait du bien. J'inspire l'air, remplissant mes poumons. L'eau vibre sous la petite brise. Je me sens bien comme ça, mon cerveau se vide peu à peu des noms des philosophes. Je repose mes yeux sur l'eau et me remets à ma précédente activité.

- Pégase.

Je sursaute en entendant parler et sentant la présence de quelqu'un dans mon dos. Alwin vient de me terrifier. J'étais trop absorbée par ce poisson jaune qui nageait tout seul, à l'opposé du reste de ses congénères, faisant des ronds dans son coin, seul. Il me fait un peu de la peine.

- Griffon.

Je souris à cause de la manière dont il m'a appelée. Ce surnom me fait rire. Il ne va définitivement pas le lâcher, alors j'en fais de même, je l'appellerai Griffon tant qu'il m'appellera Pégase.

- Désolé je ne voulais pas te faire peur.

Je lève la tête vers lui et hausse les épaules. Je me décale un peu à ma gauche pour l'inviter à venir à côté de moi, s'appuyer sur la barrière pour regarder la petite faune aquatique. Il semble comprendre mon geste car il se met à m'imiter en observant les mouvements dans l'eau.

- Pas de problème, j'étais trop concentrée à regarder ces poissons.

- Je vois.

Un nouveau courant d'air me fait frissonner.

- Bonne journée ?, lui demandé-je.

- J'aurais plutôt dit banale et toi ?

- Lourde, mon cerveau est sur le point de s'arrêter.

Il rigole légèrement.

- Tes parents vont à la réunion des profs ?

Il se crispe légèrement. Je crois que j'ai dit une bêtise.

- J'habite seul, alors non. Tes parents y vont ?

Je vois, c'est sûr que cela rend la chose plus difficile. Le fait qu'il habite seul me rend sceptique. Il est majeur alors il n'y a aucun problème mais pourquoi est-il seul même chez lui ? Je trouve que toute sa vie est particulière. Presque plus que la mienne si ça se trouve. À moins que je ne me trompe totalement et qu'il ait une copine et que ce soit pour ça qu'ils vivent ensemble.

Cicatrices LunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant