Chapitre 42

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Je plonge ma fourchette dans l'assiette que le serveur vient de m'apporter. Ma mère m'a emmenée au restaurant. Je suis certaine que ce n'est pas juste comme ça. Il y a probablement une raison à ce repas.

— Pourquoi on est là ?

Elle me sourit, termine sa bouchée avant de me répondre.

— On fête la fin de ton bac blanc !

Que ça ? Je pensais qu'elle allait enfin m'annoncer qu'elle sortait avec mon professeur ou quelque chose de très important mais non, rien de ça. Ce n'est pas grave, ça me convient parfaitement. En effet, cette semaine je l'ai passé à faire mon bac blanc. Ce fut éprouvant. Je suis contente d'avoir terminé ces épreuves. Les révisions aussi n'ont pas été reposantes.

— Comment ça s'est passé alors ?

Je souris face à l'excitation de Maman.

— Très bien, je pense. Enfin, mes deux spécialités et la philosophie se sont parfaitement déroulées. J'avais pas mal révisé alors ça devrait être bon.

Alwin et moi avons fait nos révisions ensemble, on s'interrogeait tour à tour, s'aidait sur les points que l'on ne comprenait pas. Ces petites séances m'ont permis de connaître presque par cœur mes cours. Par conséquent, je n'ai eu aucun problème pour réussir les épreuves.

— Et les autres ? Tu avais quoi ? Histoire, langues, philo et... sciences ?

Je fuis son regard à l'évocation des enseignements scientifiques. Je préfèrerais ne pas aborder ce sujet. J'ai un peu révisé avec Alwin mais j'ai toujours et encore ce problème. J'ai fermé les yeux dessus tous ces derniers mois.

— Oui. C'est ça. Ça s'est plutôt bien déroulé.

Je sens que ma mère a les yeux posés sur moi. Elle a très bien compris que je n'avais pas du tout assuré. Comme d'habitude.

— Les sciences...

Je ne réponds pas. Quel est l'intérêt ? Elle sait aussi bien que moi que je suis une catastrophe en sciences. Rien ne changera.

— Je vois. A quel point ? Échec total ou vraiment moyen ?

— Au milieu. Peut-être un peu mieux que d'habitude mais de très peu.

Elle hoche la tête, boit une gorgée de son verre de vin blanc. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu toucher à de l'alcool. Maman ne buvait plus à cause de mon père. Boire le faisait devenir d'autant plus violent. Ce fait lui avait mis des barrières. Mais apparemment elle n'a plus ce blocage. Monsieur Leroux y est sûrement pour quelque chose. A force de sortir avec lui - car je suis sûre que c'est le cas - elle a dû recommencer à prendre un verre, de temps en temps.

— Ce n'est pas grave. Ce ne sont que des examens blancs. Tu pourrais enfin demander de l'aide à ta prof qui t'en avait proposé. Comme ça pour les épreuves dans deux mois t'es prête.

Je secoue la tête. Me retrouver avec ma prof pendant plusieurs heures serait un enfer pour moi. Mon cerveau ne supporte pas ces matières. Au pire je demanderai de l'aide à Alwin. Je préfère passer les autres heures à étudier l'histoire ou la philosophie.

— Thémis...

— Je me débrouillerai, je la coupe. Je trouverai des solutions mais je veux que ça reste ma solution de secours.

Elle me fixe longuement avant d'approuver.

— Je te fais confiance.

Sur ce, nous changeons de sujet et continuons notre repas. J'observe ma mère avec attention. Quelque chose cloche. Elle me paraît nerveuse, elle n'est pas tout à fait comme d'habitude. J'ai l'impression que plus le temps passe, plus elle est stressée. Par quoi ?

— Maman, est-ce que tout va bien ?

Elle m'offre un faux-sourire et m'assure que oui. Je sais immédiatement qu'elle ment. Je connais toutes ses réactions. Elle avait ce même comportement quand elle m'a appris que mon géniteur était dans le coma. Ainsi que quand elle me cachait qu'elle ne pourrait plus jamais marcher normalement après le coup de couteau qu'il lui avait mis dans la jambe.

Ma mère veut m'annoncer quelque chose. Je n'avais pas tort. Au dela de la fin de mon bac blanc, elle m'a emmené ici pour une toute autre raison. Je pense très bien savoir ce que c'est.

— T'as quelque chose à me dire. Tu ne mens pas très très bien, je lui avoue en riant.

J'arrive à lui arracher un sourire. Elle triture sa cuillère de manière nerveuse.

— Tu peux me le dire, je n'ai plus deux ans.

— J'ai peur que tu m'en veuilles après.

Je ne peux pas réprimer le rictus sur mes lèvres. Si j'avais des doutes auparavant quant au fait que ça concerne Georges Leroux ou pas, maintenant j'en suis sûre.

— On est pas venues que pour tes examens. Je voulais te dire quelque chose. Je me suis trouvé quelqu'un, tente-t-elle timidement.

Je hoche doucement la tête en attendant la suite.

— C'est Georges. Écoute, je sais que c'est ton professeur, que de plus tu es proche de lui et je suis désolée de te mettre dans une situation aussi compliquée. Mais je devais te le dire. Je ne voulais pas continuer à te le cacher. Excuse moi, vraiment.

Je lui souris franchement. Elle n'a aucun souci à se faire à ce sujet.

— Il n'y a aucun problème avec ça. C'est vrai que c'est mon prof de grec et que ça rend la situation délicate. Pourtant ça ne me dérange pas. Du moment que votre relation n'interfère pas dans mes cours.

— Bien sûr. Il n'y a aucune raison que cela arrive. Je suis désolée d'avoir dû te le cacher.

On échange un signe de tête entendu.

— Ta vie sentimentale ne me regarde pas si tu ne veux pas m'en parler. Tu fais ce que tu veux, Maman.

Je vois bien qu'elle est reconnaissante que ma réaction soit aussi neutre.

— Ça fait combien de temps ?

— Un peu plus de trois mois. En fait, la première fois où il est venu chez nous, peu de jours après on était en couple. Je sais ça fait longtemps.

Je souris, leur histoire est mignonne. Je pense qu'ils sont heureux ensemble. Ils ont tout pour s'entendre. Mais je reste étonnée de la durée de leur relation. Je savais que ce n'était pas une simple amitié innocente entre eux mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils sortent ensemble depuis autant de temps.

— Si t'es heureuse avec Georges c'est tout ce qui compte.

— Je suis très heureuse avec lui, me rassure-t-elle.

Alors je suis heureuse pour elle. C'est tout ce qui m'importe. La seule chose importante c'est qu'elle soit avec un homme qui l'aime vraiment, prend soin d'elle et la remplie de bonheur bien plus que le faisait mon père. Elle mérite au moins ça.

— Je me doutais déjà de votre relation, je lui avoue.

Elle écarquille les yeux par surprise puis se met à rire en chœur avec moi.

— Comment tu l'as deviné ?

— Déjà quand il est venu à la maison, je voyais bien que vous vous appréciez un peu plus que comme des amis. Mais c'est surtout que tu sortais bien plus qu'avant. Tu parais plus... épanouie.

— Je vois, tu n'as pas voulu m'en parler avant ?

Je hausse les épaules. Cette idée ne m'a même pas traversé l'esprit.

— Ça ne me regarde pas.

Je n'avais pas à aller la forcer. Je considérais qu'elle m'en parlerait quand elle se sentirait à l'aise avec le sujet. Ce n'était pas à moi de lui forcer la main. Et elle me l'a enfin dit. Car elle était prête.

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Hellooo !

Alors ? On sait enfin que la mère de Thémis et son prof sortent officiellement ensemble. Sa mère vient tout juste de lui avouer, mais quand Thémsi avouera-t-elle à son tour à sa mère à propos de sa relation avec Alwin...

Bisous bisous <3

Cicatrices LunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant