Chapitre 51

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Le vent automnal fit claquer les branches sur la façade sombre du manoir avec force. L'occupant principal se sentait comme prisonnier de sa propre vie et enviait les quelques oiseaux qui voltigeaient dans le ciel dans un balai époustouflant.

Il regardait depuis une heure ce spectacle de la nature lorsqu'une forme plus imposante que les autres fonça sur le manoir et surtout, sur sa fenêtre. Le sorcier n'eut le temps que d'ouvrir cette dernière avant que le volatile ne s'écrase au sol après s'être cogné contre la structure du lit à baldaquin.

Le messager secoua ses ailes et tituba jusqu'à l'homme qui n'avait pas bougé d'un cil. Comment cette bête pouvait-elle être aussi maladroite ?
En réalité, la question qu'il se posait, c'était de savoir qui en était l'expéditeur.
Depuis son exil forcé, il n'avait pas reçu non plus une foule de nouvelles.

L'oiseau lui tendit sa patte avec un regard qui en disait long sur ce qu'il pensait de son périple exténuant. Le sorcier sursauta et se rua vers la petite créature pour saisir la missive.

Il s'installa sur son lit et se mit à lire le contenu, ignorant la bestiole qui picorait dans son assiette de petit-déjeuner.

Ses yeux s'écarquillèrent au fur et à mesure et il se leva à la voler pour saisir sa cape ainsi que sa baguette et de filer vers le rez-de-chaussée.

Il dévala les escaliers assez rapidement pour se rompre le cou s'il venait à chuter et déboula dans le hall comme un boulet de canon. Des cris de protestation s'élevèrent parmi les portraits des membres de sa famille mais l'homme ne s'en préoccupa guère. Son seul objectif était de passer cette porte sans se faire arrêter par ses parents. Il devait agir, quoi qu'il pouvait lui en coûter.

— « Où comptes-tu aller comme ça ? » siffla une voix dans son dos.

Le sorcier serra la mâchoire et se retourna lentement pour faire face à sa mère.

— « Mes amis ont besoin de moi. Je dois aller les aider. »

La femme s'esclaffa et secoua la tête.

— « Nous t'avions prévenu que tu ne les reverrais plus. »

— « Ça n'a rien à voir avec elle. » claqua-t-il en sentant la colère monter.

— « Oh alors tu ne comptes pas la rejoindre ? »

L'attitude suffisante de sa mère l'irritait fortement. Pour ne rien apaiser, son père se manifesta à son tour.

— « Par Morgane ! Tu comptes souiller notre nom jusqu'au bout ? » s'épouvanta celui-ci en levant les yeux au ciel.

— « Non, justement. Je veux montrer à tous que les Zabini ne sont pas que des lâches ! »

Blaise Zabini se tenait fièrement face à sa famille et s'apprêtait à subir l'ouragan qui s'annonçait.

Son père s'avança vers lui, le regard furieux.

— « Comment oses-tu dire une chose pareille ? »

— « Nous avons vécu toute notre vie dans l'ombre des Malefoy, vous avez cautionné le chemin qu'ils ont emprunté et voilà où ils en sont ! Drago et toute sa clique sont à Azkaban maintenant. On a échappé de peu à la condamnation nous aussi et aujourd'hui, je veux prouver que l'on est différent d'eux ! »

— « Vas-tu nous dire ce qu'il se passe ?! » s'exclama la mère, au bord de la crise de nerfs.

Son fils avait déjà assez fait en se liant à une traître à son sang, elle ne voulait pas qu'il s'engage dans une croisade perdue d'avance.

Professeur JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant