Professeur Jedusor

Chapitre 50

Hermione retint un frisson lorsqu'elle avisa le long couloir sombre qui devait la mener à la cellule de Drago. Merlin qu'elle était terrifiée.

— « Vous ne risquez rien, Miss Granger. Nous assurons votre sécurité. » crut utile de dire l'un des Aurors.

La jeune femme se retint de lever les yeux au ciel. C'était le lieu en lui même qui fichait la trouille, pas ce crétin de Malefoy.
Pour faire bonne figure, elle se raccrocha à l'idée que son chez elle l'attendait, que Tom l'attendait. Une fois ça terminé, ils pourront entamer une vraie relation et non plus la liaison secrète qu'ils avaient jusqu'alors.

Plus que quelques mètres... Hermione se fit la réflexion qu'il faisait vraiment un froid polaire dans cette fichue prison. Dans un sens, ils le méritaient tous mais on pouvait sérieusement se poser la question du respect de la dignité de l'Homme ici.
M'enfin. C'était un autre débat.

— « Vous y êtes. Malefoy ! Visite ! » s'exclama un autre Auror en donnant un coup sur les barreaux de la cellule.

Hermione s'avança lentement, comme lorsque l'on approchait un animal sauvage, et chercha la silhouette de son ex faux mari.

Elle le trouva enfin, affalé sur le sol, ne ressemblant plus qu'à une masse informe.
Quelques jours qu'il était là et il n'était déjà plus que l'ombre de lui même. Drago Malefoy avait nettement perdu de sa superbe.

— « Malefoy ? » couina la brune en s'accroupissant.

— « Ne vous approchez pas trop. » conseilla un des hommes de son escorte.

La Gryffondor fit signe qu'elle avait compris et donna un petit coup sur les barreaux afin de le faire réagir.

Lentement, comme une poupée désarticulée, le blond se redressa et dévisagea la nouvelle arrivée de ses yeux aciers creusés et bordés d'une horrible teinte violacée.

— « Par Merlin... » souffla Hermione en se couvrant la bouche de ses mains.

Son mouvement de recul avait été si brutal qu'elle en était tombé sur les fesses.
Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi ?

Drago se traîna jusqu'aux barreaux et passa ses mains presque translucides entre eux pour les saisir.

— « Granger ? »

Il avait l'impression d'entendre une voix d'ange au beau milieu de l'enfer. Ce qui n'était pas faux, réflexion faite.

— « Oui. C'est moi. »

Alors qu'elle s'attendait à le voir fondre en larmes, se morfondre et demander pardon à la Terre entière, il fut pris d'un rire si dément qu'il fit frissonner l'ensemble des personnes présentes.

Hermione échangea un regard flippé avec l'Auror qui lui avait conseillé de ne pas s'approcher tout à l'heure.

— « Tu es venu ! Honnêtement, je ne pensais pas que tu le ferais. »

Malgré le fait qu'il ressemblait presque à un tas de chiffons, il n'avait pas perdu sa saleté d'arrogance.

— « Comme tu le vois, je suis là. Tu voulais me parler, non ? Je t'écoute. » cingla la lionne en croisant les bras.

Merlin. Elle n'aurait pas dû venir. Elle serait resté tranquillement au lit avec Tom ce matin et sa journée aurait été parfaite.

— « Tu crois que j'ai des remords, des regrets ? Je ne t'ai pas fait venir pour que tu pleures avec moi sur mon sort. Oh ça non ! Je t'ai fait venir pour te dire que ça ne sera jamais fini ! Il y aura toujours quelqu'un comme moi pour éradiquer les erreurs de la nature dans ton genre ! Tu vas mourir, Granger ! Quoi que tu fasses, où que tu te caches avec ton pédophile de petit ami, tu vas mourir pour la cause !
Je ne regrette rien. Rien du tout. »