Chapitre 41

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Hermione sentait la rage dévorer ses entrailles. Ce n'était pas aussi horrible que le meurtre mais il n'avait pas hésité à sacrifier l'avenir de son meilleur ami pour son petit plaisir.

— « Je suis désolé... » murmura la brune en caressant doucement les cheveux de son amie.

Tom regardait la scène avec impuissance. Il ne connaissait pas la Weasley mais il savait qu'elle comptait énormément pour sa petite amie et c'était bien assez pour susciter un début de compassion.

Avec douceur, il alla fermer la porte et lança un sort qui anima les tasses posées un peu plus loin. Quelques minutes après, Ginny était assise dans un des canapés de la pièce principale, une tasse de thé fumante dans les mains.

Hermione continuait de passer lentement sa main dans son dos tandis qu'elle adressa un regard de remerciement au propriétaire de l'appartement. Il était installé dans le fauteuil en face des deux jeunes femmes mais sa présence n'était pas dérangeante. Au contraire, il s'effaçait à la perfection mais son aura avait quelque chose de rassurante.

— « Comment est ce que c'est arrivé ? »

Ginny renifla bruyamment avant de boire une gorgée de son thé. Ses yeux rouges s'embuèrent tellement qu'elle n'y voyait plus rien.

— « Malefoy avait préparé une lettre à l'intention des parents de Blaise et... elle devait être envoyé si jamais les choses tournaient mal pour lui au procès... Si tu... Si tu savais comme je le déteste ! »

Ses sanglots rendaient l'explication presque incompréhensible mais la haine qui en chuintait était tellement palpable que ce n'était pas difficile à déchiffrer.

— « Ils sont venu chercher Blaise il y a une heure pour le ramener chez eux. J'ai essayé de les retenir, de leur expliquer mais... Je ne suis qu'une traître à mon sang... »

Elle avait déballé cette dernière affirmation en souriant tristement. Le cœur de Hermione se serra si fort qu'elle en eut le souffle coupé. Malgré tout, elle encouragea Ginny à continuer. Il fallait qu'elle parle, qu'elle se libère.

— « De ce que j'ai compris, ils vont l'envoyer finir l'année à Durmstrang. Ils ont eu honte de lui et lui ont promis de ne pas le déshériter s'il me quittait. »

La mâchoire de Tom se contracta férocement. Il n'avait pas d'enfants mais était sûr d'une chose : jamais il ne ferait subir une pareille douleur à la chair de sa chair. Comment pouvait-on être aussi cruel ?

— « Et... qu'a répondu Blaise ? » se risqua Hermione en ayant peur de la réponse.

— « Qu'il préférait finir à la rue que de continuer à vivre avec des égoïstes comme eux. Je n'ai jamais été aussi fière de lui mais je sais qu'il a foutu en l'air tout son avenir par ma faute. »

Soulagée, la Gryffondor leva les yeux au ciel pour remercier Merlin. Après cette satanée journée, elle n'aurait pas été prête à entendre une nouvelle atrocité.

— « C'est toi son avenir, Ginny. »

— « Ça semble si facile dans ta bouche, Hermione... Il a renoncé à son héritage, je n'ai moi même pas les moyens financiers pour partir de la maison tout de suite et si je veux faire des études, je ne pourrais pas me payer le luxe d'avoir un appartement même si on partage le loyer. Je suis bloqué tout comme lui. On ferait mieux de tout arrêter. »

Scandalisé, Tom se leva vivement avant de s'accroupir devant la rousse qui sembla seulement remarquer sa présence dans la pièce.

— « Vous ne devez pas baisser les bras, Miss Weasley. Ne laissez pas ce salaud de Malefoy gâcher votre histoire. Imaginez si j'avais cédé au premier obstacle ! Jamais je n'aurais pu connaître ce bonheur, ce bien-être que je partage avec Hermione. Les obstacles ne doivent pas être des barrières, seulement des haies à franchir. Vous même, vous avez aidé et soutenu votre amie lorsqu'elle a fini par vous avouer notre liaison. Ces gens sont peut être arriérés mais ils ne doivent pas vous empêcher d'être heureuse si vous l'êtes avec Monsieur Zabini. L'êtes-vous, oui ou non ? »

Professeur JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant