Professeur Jedusor

Merope 1

Le train devait partir à 11 heures. Merope attendait impatiemment d'arriver à la gare. Le Poudlard Express allait l'emmener vers sa toute première année à l'école des sorciers.

Elle trépignait littéralement sur place et c'était avec une joie à peine dissimulée qu'elle courra vers le mur de brique sans même avoir peur.

Derrière elle, Tom et Hermione Jedusor secouèrent la tête en souriant. Elle était beaucoup trop courageuse pour ne pas aller à Gryffondor.

De l'autre côté, Merope écarquilla les yeux. Le train était depuis un moment en gare et elle était émerveillée. Il était si majestueux.

— Est-ce que tu as tout dans ta malle ? redemanda Hermione pour la énième fois.

— Bien sûr maman, affirma la jeune fille en levant les yeux au ciel. Tu as vérifié au moins dix fois depuis hier matin.

Tom étouffa un rire et fit semblant de tousser sous le regard noir de sa femme.
Il sourit simplement et se baissa à hauteur de son enfant.

— Ta mère veut simplement s'assurer que tu ne vas manquer de rien là-bas. Elle s'inquiète parce qu'elle t'aime, tu le sais bien.

Merope adressa un petit sourire d'excuse à Hermione qui soupira. Elle ne pouvait pas résister à son adorable bouille.

— Tu vois, elle ne t'en veut pas. Tu n'es jamais partie aussi loin de nous, papa aussi s'inquiète. Mais tu es ma fille, je sais que tu es forte comme un roc.

La jeune fille hocha vigoureusement la tête. Elle cherchait plus à se convaincre elle-même que de confirmer ce que son père lui disait. Secrètement, elle était effrayée à l'idée de se retrouver toute seule. Même si... elle ne l'était jamais.

Justement, un fantôme passa à côté d'elle en la saluant d'un levé de chapeau melon.
Un soupir lui échappa. C'était devenu naturel pour elle mais pas pour les autres. Elle effrayait tout le monde si bien que personne ne parvenait à la comprendre.

Elle offrit un sourire de façade à l'homme accroupi en face d'elle et répondit simplement :

— Merci, papa.

Tom lui fit un clin d'œil et laissa la place à son épouse. Hermione réajusta l'écharpe blanche de Merope et lui embrassa le front.

— N'oublie pas ça, indiqua la mère en lui tendant des écouteurs ainsi qu'un baladeur. Tu pourrais en avoir besoin.

Effectivement, c'était très moldu. Mais c'était aussi la seule façon qu'avait trouvé Merope pour être au calme même quelques instants. Les fantômes étaient partout et ils quémandaient tous la même chose : qu'elle les accompagne vers l'au-delà pour les libérer de leurs errements permanents.

— Merci.

Elle s'assura d'avoir le convertisseur magique pour le recharger et finit par prendre ses parents dans ses bras.

— Vous allez me manquer.

Hermione retint ses larmes tandis que Tom se mordait la joue. Les deux étaient des vraies poules. Ils n'avaient jamais passé un seul instant loin de leur bébé.

— Toi encore plus, souffla Tom en lui embrassant la tempe.

Le sifflet du train retentit au moment où ils se lâchèrent.

— Dites au revoir à grand-père et à grand-mère pour moi !

Hermione acquiesça en songeant qu'elle parlerait seule dans le jardin en rentrant. Les âmes des parents Jedusor n'étaient pas assez fortes pour voyager dans l'espace. Ils n'avaient pas pu les accompagner. C'était bizarre de se dire qu'ils étaient là depuis le début sans qu'ils le sachent.