Professeur Jedusor

Chapitre 27

Le retour à Poudlard fut brutal pour les deux jeunes gens. Passer une semaine l'un avec l'autre avait été une bénédiction mais devoir reprendre les vieilles habitudes, veillant à une distance respectueuse n'a fait plaisir à aucun des deux.

Hermione était dans la Grande Salle à remuer de sa fourchette ses épinards. La morosité la gagnait petit à petit et elle n'osait glisser un regard vers son professeur. La brune n'avait même pas pris le train avec ses amis et était arrivée un peu plus tôt avec son beau ténébreux. Elle allait soupirer pour la énième fois lorsqu'une tornade rousse se jeta sur elle sans aucune pitié.

— « Hermione Jean Granger ! » commença Ginny, visiblement énervée.

Bien. C'était la dernière seconde de vie de la Lionne. Tom, dis aux enfants que je les aime, pensa-t-elle. D'accord, c'était peut être un peu exagéré. Un peu beaucoup.

— « Ginny ! Je suis contente de te voir ! » sourit malgré tout la brune avec innocence.

La dernière des Weasley pointa un doigt accusateur vers elle et elle se demandait tout à coup si Ginny n'avait pas tout compris de sa relation avec le professeur.
La panique grandissait en elle pour le grand plaisir de son amie.

— « Comment oses-tu me cacher des choses ? Tu n'es pas venu au Terrier la deuxième semaine et tu n'as répondu à aucun de mes hiboux ! En plus de ça, maman savait où tu étais mais elle refusait de me le dire ! Je suis ta meilleure amie ! »

Hermione soupira de soulagement en se disant que sa mort serait probablement pour plus tard.

— « Gin... Je ne peux vraiment pas te dire où j'étais mais... Bon d'accord, je vais te dire ce qu'il s'est passé mais avant installe toi. »

La rousse obtempéra, rouge pivoine. La colère la rendait vraiment attirante, enfin c'est ce que se disait Blaise Zabini un peu plus loin.

— « J'ai... J'ai été attaqué par Malefoy pendant la première semaine des vacances. Il a déboulé avec sa clique d'imbécile à la maison de campagne de mes parents. La maison est partiellement détruite et j'ai été envoyé ailleurs avec ma famille pour notre sécurité. Je ne peux pas te dire où, le lieu doit absolument rester secret. » chuchota Hermione à sa voisine après s'être assuré que personne ne les écoutait.

La bouche de son amie formait un O parfait. Elle se sentait honteuse. Hermione avait passé des vacances horribles et elle, elle la pourrissait d'entrée de jeu... On ne peut pas faire pire comme soutien.

— « Je suis désolé, Hermione... Je ne savais pas et... »

Elle ne put continuer que la lionne la coupa d'un geste.

— « Tu n'as pas à te sentir mal, tu ne pouvais pas savoir. L'essentiel, c'est qu'il n'y ait pas eu de blessé. »

Ginny coula un regard vers la table des Serpentard et s'aperçut que le Prince manquait à l'appel.

— « Pourquoi est ce qu'il s'acharne sur toi comme ça ? »

— « J'en sais trop rien. Le fait d'être une née moldue doit lui suffire. »

Les deux amies discutèrent encore un moment avant de voir un Harry Potter rouge débarquer à son tour.

— « Hermione ! Par Merlin ! Où est ce que tu étais ?! »

Hermione allait une nouvelle fois se justifier mais Ginny prit les devants.

— « Calme toi Potter, c'est réglé. »

La tête effarée de Harry fit rire les deux jeunes femmes. Il s'installa en face d'elles et posa quand même ses questions.

Un peu plus loin, un soupir de soulagement se fit entendre. Tom avait été anxieux en voyant les camarades de sa petite amie fondre sur elle comme des vautours. Il l'aimait énormément mais il fallait avouer que cette idylle n'était pas de tout repos. Il avait cru que l'un d'eux avait trouvé le pot aux roses. Heureusement, c'était une fausse alerte.