Professeur Jedusor

Chapitre 23

Deux heures plus tard, à quelques centaines de kilomètres de là, dans un sombre manoir, un cri étouffé raisonna comme le glas.
Des pas précipités se firent entendre. Un homme courrait en serrant une lettre dans ses mains, le cœur battant. Non. Ça ne pouvait pas être arrivé. Pas elle.

Tom réunit quelques affaires dans un sac sous l'œil inquiet de son elfe de maison.

— « Monsieur devrait sans doute se calmer. » tenta la créature.

— « Je n'ai pas le temps Cierra. Une de mes élèves a été attaqué et... je dois aller chez elle. »

Après quelques indications à la petite créature, Tom se rua vers son portail pour ensuite transplaner. La maison de campagne apparut devant lui, le laissant chancelant. Elle n'avait plus rien d'accueillante. Le pigeonnier était détruit tout comme une bonne partie de l'aile gauche de la demeure. Le sorcier sentit un long frisson d'horreur le parcourir des pieds à la tête.

Une légère brise le ramena à la réalité. Il devait se ressaisir. Ses pieds le menèrent à la porte d'entrée qui était miraculeusement indemne. Il y donna trois coups et attendit.

La porte s'ouvrit difficilement sur la maîtresse de maison. Elle affichait une mine fatiguée et désorientée.

— « Tom ! Vous êtes là ! » sourit-elle tout de même.

— « J'ai reçu une lettre express de Dumbledore. Est ce que... »

— « Hermione va bien. » coupa la mère de la jeune femme tout en sachant que c'était ce qu'il s'apprêtait à demander.

Tom sentit un profond soulagement le saisir, comme un poids qu'on lui enlèverait de l'estomac.

— « Où est-elle ? »

— « Au pied de son arbre. Vous devriez aller la voir. » indiqua la femme en posant sa main sur son épaule.

Le jeune homme hocha la tête et se rendit à la mare. Comme l'avait indiqué Madame Granger, sa bien-aimée était bien là, saine et sauve.

Hermione regardait dans le vide, perdue. Elle n'avait pas entendu le nouveau venu arriver.

En s'avançant encore, Tom fit craquer une fine branche sous sa chaussure. La sorcière sursauta et pivota dans sa direction. Son cœur s'accéléra lorsqu'elle reconnut son professeur.

Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux alors que sa jolie bouche se déforma dans une grimace de désespoir.

Le brun se rua sur elle et la serra dans ses bras.

— « Je suis là, mon amour. Tu ne risques plus rien. » chuchota-t-il en caressant la chevelure de l'être si fragile contre lui.

Hermione s'accrocha à sa cape avec une profonde détresse. Le parfum rassurant de l'homme qu'elle aimait emplissait ses narines avec douceur. Il lui avait manqué. Plus qu'elle ne l'aurait cru.

Plusieurs minutes s'écoulèrent, le professeur serrant son élève contre son corps, désireux de la protéger de tout.

— « Raconte moi... J'ai reçu une lettre alarmante du directeur, je ne savais même pas si tu étais encore en vie... »

La brune se cala un peu mieux dans les bras de l'ancien Serpentard et fixa un point invisible.

— « Malefoy a attaqué la maison avec son groupe de dégénéré. Ils ont détruits une partie comme tu as pu le voir et ensuite ils s'en sont pris à mes parents. J'ai réussi à les protéger tant bien que mal. La fouine allait m'avoir lorsque j'ai envoyé un patronus à Dumbledore. Cinq minutes plus tard, il était là avec les Potter, les Weasley et d'autres sorciers. Ils ont combattus avec moi et on a réussi à repousser la milice. Mes parents ont failli mourir, Tom... »