Professeur Jedusor

Chapitre 5

Hermione entama une nouvelle journée avec un très mauvais pressentiment. Elle se garda bien de le montrer à ses amis qui se serraient inquiétés pour elle.

En arrivant dans la Grande Salle, la jeune femme sentait qu'elle avait raison. Un silence de mort régnait dans cette pièce pourtant si accueillante d'habitude. Quelques élèves la regardèrent avec un air triste tandis que d'autres souriaient, mauvais.
Il n'y a pas besoin de préciser qui sont ces derniers.

Ignorant les regards de pitié, elle rejoignit sa place et se stoppa en voyant les gros titres du journal.

Une nouvelle attaque venait d'avoir lieu cette fois-ci dans un quartier moldu tout entier. Il était littéralement en cendres.

La sorcière porta sa main à sa bouche, choquée.

— « Ce n'est pas celui de tes parents mais... ce n'est pas très loin non plus. » murmura Ginny, terrifiée.

Hermione eut un haut le cœur. Il devait bien y avoir eu une cinquantaine de morts. 

— « Qu'est ce que le ministère attend au juste ? Un génocide ? » s'énerva-t-elle en se saisissant de la Gazette du sorcier.

Comme l'avait dit son amie, l'attaque s'était déroulé à quelques quartiers du sien. La coïncidence est plutôt étrange.

Au même moment, un hibou débarqua dans la salle dans un battement d'ailes élégant. La jeune femme reconnut sans mal l'oiseau qu'elle avait offert à ses parents.

Elle se saisit de l'enveloppe qu'il transportait et l'ouvrit sous le regard inquisiteur de ses amis.

« Ma chérie,
Tu as sûrement dû voir les nouvelles dans votre journal. Nous allons bien ton père et moi, ne t'inquiète pas pour nous. Les protections que tu as posées sur la maison fonctionnent toujours et nous limitons nos sorties afin de ne pas se faire repérer.
J'espère que les choses se passent mieux de ton côté. Si tu savais comme je suis désolé pour tout ça. J'aurais voulu te donner tellement plus  mais tu es une sorcière si brillante...

Nous t'aimons très fort,
Maman. »

Hermione serrait le papier entre ses mains tout en retenant ses larmes. Sa mère s'excuse d'être une moldu. Comment est ce qu'elle peut être désolé de sa simple nature ? Cette bande de salauds mérite d'aller brûler en enfer.

— « Hermione ? » demanda Harry, dans sa diagonale.

Elle se leva et sortit d'un pas décidé tout en jetant un regard brûlant à Malefoy. Celui-ci ne se départit pas de son sourire tête à claque.

La sorcière sentait sa magie crépiter au fond d'elle, lui donnant envie d'exploser.

La brune se rua dans la cour et respira l'air automnal à plein poumons.
Il lui fallut plusieurs minutes pour se calmer et réfléchir activement.

La fouine avait dit que son tour viendrait. La proximité de l'attaque avec sa maison confirmait que c'était ses parents qu'ils voulaient. Elle en frissonna de peur.

Une vingtaine de minutes plus tard, elle se dirigea vers la bibliothèque. Il fallait trouver d'autres sorts de protection pour sa maison.

La jeune femme croula presque sous les livres lorsqu'elle les posa sur une table. Elle n'avait pas remarqué le regard sombre posé sur elle.

Tom était assis un peu plus loin et planchait sur ses propres recherches. Il observait son élève avec une curiosité nouvelle. Elle devait avoir un sang-froid monstre pour ne pas perdre les pédales dans cette situation.
Sans vraiment savoir pourquoi, il eut un pincement au cœur. Cette sorcière était trop jeune pour connaître ça. Lui même avait connu l'horreur de perdre ses deux parents et il ne le souhaitait à personne.