Chapitre 55

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Il y a des moments dans la vie où le temps semble s'arrêter. Il est comme suspendu pendant quelques secondes, quelques minutes, qui paraissent en réalité des heures, une éternité.

Cela pouvait arriver lorsqu'une bonne nouvelle arrivait ou quand une surprise inattendue, une hésitation, une petite frayeur, un accident ou encore la découverte du décès d'un proche, survenait.

Tom Jedusor était à ce moment précis emprisonné dans les couloirs du temps, entre deux minutes qui ne voulaient pas le laisser s'échapper. Son regard désormais vide était fixé sur le corps inerte de sa petite amie.
Cette jeune femme qu'il s'était imaginé épouser un jour, avec qui il s'était projeté au point de vouloir fonder une famille avec elle. Cette sorcière qui avait su le voir comme il était vraiment : un jeune homme perdu et blessé. Elle s'était évertué à lui montrer que la vie méritait d'être vécue même si l'on avait tout perdu.

Mais aujourd'hui ? Comment allait-il bien pouvoir survivre à nouveau ? Comment pouvait-il encore penser à rester en vie alors qu'il venait de perdre celle qu'il aimait tant ?
Une fois, il s'était dit que Merlin lui avait fait un cadeau en joignant leurs deux destins. Pourquoi le lui avoir arraché aussi brusquement dans ce cas ? C'était à se demander s'il ne prenait pas du plaisir à le voir souffrir. Merlin, sadique ? Tom n'en doutait plus à cet instant.
Était-il maudit pour que ça n'arrive qu'à lui ?

— « Tom ? » murmura Harry, inquiet de ne pas le voir réagir.

Le Gryffondor s'attendait à le voir s'écrouler en larmes, à le voir hurler de désespoir, mais rien. Le professeur était aussi hermétique qu'un coffre-fort.

Au lieu de se laisser aller à son chagrin, Tom fit ce qu'il savait faire de mieux : laisser la colère l'envahir. Il lui fallait se venger, se trouver un bouc émissaire.
Heureusement pour lui, Lavande était toujours là, souriante sous la baguette de McGonagall.

Il n'en fallait pas plus au sorcier pour se jeter sur elle tout en repoussant fortement la directrice de Gryffondor.
L'homme serrait presque de toutes ses forces le cou de cette gamine qui lui avait tout pris.

— « Tom ! Ne faites pas ça ! Ça n'arrangera rien ! » s'écria Minerva, les larmes aux joues.

— « Peut être mais je veux qu'elle souffre autant qu'Hermione a souffert ! »

Il repoussa fortement contre le mur la chose entre ses mains et lui jeta un sort de magie noire. Les os de son corps se brisèrent en plusieurs morceaux tandis que ses membres commençaient à prendre des angles contre nature.
Lavande hurla à la mort lorsque l'articulation de son coude se brisa, laissant son avant-bras pendre dans le vide.

Tom se délecta de ses hurlements et ne fit même pas attention aux cris horrifiés de ses compagnons. Le seul qui ne disait rien, c'était Harry. Il ressentait en lui cette envie primaire de vouloir la tuer. Si Hermione n'était plus de ce monde, Lavande n'avait aucun droit d'y rester.

Le professeur allait continuer son œuvre lorsque des cris se firent entendre au dessus d'eux. Les Auror. Ils n'avaient pas tarder à le retrouver.

McGonagall se précipita sur Tom pour lui arracher sa baguette des mains. Le corps de Brown s'affaissa sur lui même et ne remua plus. L'enseignant savait qu'elle était morte mais aucune émotion ne vint le traverser. Ce n'était que justice.

— « Vous devez partir ! Rentrez au manoir avec Hermione, je m'occupe de retenir les Auror. » s'écria la vieille femme en lui rendant sa baguette.

Tom hocha la tête et se dirigea comme un automate vers sa petite amie. Il l'enroula dans la couverture présente sur elle et transplana une fois qu'elle fut bien installée dans ses bras.

Professeur JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant