Professeur Jedusor

Chapitre 40

Le temps avait quelque chose de mystérieusement inconnu. Parfois, il s'écoulait d'une façon terriblement lente, semblable à une longue torture. À l'inverse, il pouvait filer entre les doigts comme le plus fin des sables.
En cette fin de journée, il semblait complètement arrêté. Hermione se sentait bloqué dans une faille temporelle si bien qu'elle ne sentit pas les deux mains fermes sur ses épaules. Ce n'est qu'après quelques secousses qu'elle avisa le regard sombre de son professeur.
La réalité la surprit si bien qu'elle en sursauta furieusement.

Tom passa une main sur la joue de celle qu'il aimait et lui adressa un léger sourire.

— « Tu es vraiment une femme imprévisible. » chuchota-t-il en secouant la tête.

Comme muée par cette voix qu'elle connaissait par cœur, Hermione se jeta dans ses bras en tremblant.

— « Merlin... Je suis désolé... Ils savent tout maintenant. »

L'incrédulité passé, le professeur caressa doucement le dos de sa compagne.

— « Ce n'est pas de ta faute. Dumbledore avait plus ou moins abordé le sujet de toute façon. Bien que je me demande pourquoi, je sais qu'il n'aurait pas fait ça sans une bonne raison. »

— « Qu'est ce qu'il va se passer maintenant ? »

Tom se perdit un instant dans la contemplation du mur devant lui tandis qu'il la tenait toujours contre lui. Honnêtement ? Il n'en savait rien. Le vieux barbu n'avait pas voulu trop en dire de son plan. Il ne savait même pas que sa relation avec son élève allait être dévoilée de la sorte. L'enseignant avait été simplement averti de l'existence d'un vice de procédure. Heureusement pour eux, les Malefoy n'avaient pas préparé de parade à une telle affirmation sans quoi, l'issue aurait pu être différente.

— « J'imagine que nous allons attendre et réunir des preuves comme l'a demandé le Président Sorcier. La machine est déjà lancé, Hermione. Nous ne pouvons plus reculer. »

— « Il n'y a pas de preuves, Tom. Malefoy n'était pas du genre à laisser des comptes-rendus de ses missions mortelles sur le canapé du salon. »

— « Mais... Tu as dit que tu pouvais prouver son implication... »

— « Je voulais le déstabiliser. En réalité, je n'ai que des bribes de conversations. Zabini a peut être quelques éléments mais ce ne sera pas assez pour le rendre coupable à 100%. »

Hermione enfouit sa tête dans le cou de son partenaire. Elle respira pleinement son odeur en empêchant les larmes de couler. Si Malefoy s'en sortait, elle était morte. Aucune alternative n'était possible.

— « Tu as vécu avec lui, chérie. Je suis convaincu que tu en sais assez pour le faire coffrer. »

— « Je prie Merlin pour que tu aies raison sinon... »

Tom frissonna en terminant mentalement sa phrase. Hors de question qu'il la perde. Il embrassa avec tendresse le haut de son crâne et se contenta de la bercer contre lui. Un léger silence s'installa mais il n'était pas désagréable. Après des jours et des jours sans pouvoir s'approcher, ils étaient enfin réunis.
Dans d'autres circonstances, Tom se serait sans doute jeté sur elle afin de rattraper le temps perdu mais pas ici. Il la connaissait assez pour savoir qu'elle avait besoin de temps pour réfléchir et surtout, qu'elle allait se concentrer pleinement sur le procès.

— « Dumbledore n'a pas voulu que j'intervienne après que tu aies avoué pour nous. »

Lentement, elle releva la tête.

— « Tu crois qu'il a une idée derrière la tête ? » demanda-t-elle en se reprenant.

— « Il a l'air d'un vieux papy mais cet homme n'est pas des plus passifs. Si tu veux mon avis, il a toujours une idée qui lui trotte dans le crâne. »