Professeur Jedusor

Chapitre 54

La trotteuse de l'horloge accrochée au mur continuait sa course paisiblement pendant qu'un des deux occupants de la pièce bouillait de l'intérieur.
L'air lui manquait, le sang battait trop fort dans ses veines et son esprit semblait être bloqué sur cet objet commun.

— « Monsieur Jedusor ! Vous m'écoutez ?! Je le redemande une dernière fois : à quoi sert le sort que vous avez lancé chez vous ? »

Tom cligna plusieurs fois des paupières et dévisagea l'Auror face à lui d'une expression dédaigneuse.

— « Vous avez devant vous une carte du Royaume-Uni, une traînée de sang séchée qui s'arrête à un point précis et vous me posez sérieusement la question ? Est ce que vous êtes un abruti fini ? »

La colère se lut durant un instant sur le visage de l'employé du ministère qui se pinça l'arête du nez.

— « Je vous préviens, ce n'est pas comme ça que vous sortirez rapidement d'ici. »

— « Ne vous inquiétez pas, je le sais très bien. Vous êtes aussi compétent qu'un clown dans un tribunal. Que ce soit à cause de mon refus de coopérer ou de l'absence de perspicacité de votre part, j'en ai pour des heures.»

Excédé, l'Auror plaqua ses mains sur la table et se pencha vers le sorcier.

— « Qu'est ce que vous complotez ? Hein ?! Un attentat, une insurrection ? Mieux, une révolution ? Dites le moi ! »

Tom leva les yeux au ciel et pria Merlin pour que ce crétin soit foudroyé sur place. Impossible d'être aussi idiot.

— « Comment voulez-vous que je fasse une révolution en utilisant un simple sort de localisation ? Je me demande sincèrement si votre mère ne vous a pas trop secoué en étant nourrisson. »

Ça en était trop. Son interlocuteur lui saisit le col et approcha dangereusement son visage du sien.

— « Je vous interdis de m'insulter de la sorte ! Pour qui vous prenez vous ? Vous pensez avoir un quelconque droit prestigieux ? »

Il avait beau vouloir affirmer son autorité, l'auror n'en menait pas large face à ces prunelles glacées. Tom aurait pu le tuer d'un simple regard, c'était certain.

— « Premièrement, je vous conseille de me lâcher si vous ne voulez pas y laisser votre main. Deuxièmement, je n'ai jamais prétendu avoir un passe-droit. Je ne fais que constater les faits. » déclara le brun d'une voix tranchante.

L'autre homme le libéra de sa poigne avec lenteur tout en déglutissant. Bien qu'il était menotté, il croyait sincèrement que la menace pouvait être mise à exécution à n'importe quel instant.

— « Vous finirez bien par me dire ce qu'il en est. Le service s'occupant de l'utilisation de la magie noire travaille en ce moment même à déterminer quel sort vous avez utilisé et aussi qui est ce que vous cherchez à localiser. »

— « Peut être que si vous réfléchissez un instant, vous comprendrez tout. À votre avis, qui est ce que je voudrais bien retrouver ? Peut être ma petite amie disparue depuis presque quinze heures ? C'est un mystère. »

Un éclair de compréhension traversa le regard de poisson rouge de l'Auror. Il se rua sur la porte en beuglant après le chef de l'équipe. Parfait, il ne manquait plus que cet autre crétin.

Tom soupira et se mit à fixer à nouveau horloge. Cela faisait une demi-heure qu'il était interrogé dans cette salle.
Quarante minutes qu'il avait lancé ce sort de localisation et trente-cinq minutes que les sorciers présents au manoir étaient partis secourir Hermione.
Est ce qu'ils avait déjà réussi à la libérer ? Est ce qu'ils étaient tombé dans un piège ? Est ce que le sort avait correctement fonctionné ?
Merlin qu'il aurait voulu avoir ces réponses.