Merope 3-3

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La salle de classe était trop petite. Du moins, c'était ce que pensait Merope.
L'air semblait se raréfier entre les deux jeunes gens qui se fixaient en chien de faïence.

— Alors je n'ai pas halluciné, chuchota Dimitri en la détaillant de haut en bas.

Merope frissonna sous ses yeux et au son de sa voix. Elle paraissait plus grave que dans le royaume des morts.

Dimitri ne réalisait toujours pas. Elle était face à lui.

Sans comprendre ce qu'il faisait, il posa sa main sur l'épaule dénudée de la sorcière et la glissa délicatement le long de son bras. Il observa comment la fine bretelle de sa robe ne bloquait pas son geste et comment sa poitrine sous le profond décolleté qu'elle avait se soulevait plus rapidement.
Il étudia le grain de sa peau et enregistra le moindre grain de beauté dans sa mémoire.
Il respira le parfum fruité qui émanait de sa chevelure à grandes goulées.

Ce n'était pas un rêve.

Au bout de sa route, ses doigts enlacèrent ceux de Merope avec prudence.

— Tu es vraiment là, murmura Dimitri.

La jeune femme n'était plus que frisson.

— Oui, je suis là.

Dimitri soupira et l'attira contre lui. Il la serra si fort dans ses bras que Merope se demanda si elle allait réussir à pouvoir respirer.

— Tu... Tu n'es pas en colère ?

Le brun éclata de rire mais ne la lâcha pas pour autant.

— Pourquoi est-ce que je...

Il n'avait pas terminé encore une fois et s'était littéralement statufié.

— Dimitri ?

Le jeune homme ferma les yeux en entendant la façon dont elle prononçait son prénom. Le son semblait différent dans ce monde. Cette constatation n'amenuisa en rien sa terreur.

— La Mort... Elle va nous séparer, pas vrai ? Elle avait dit qu'elle ne voulait pas qu'on se rencontre...

Merope l'éloigna doucement d'elle et prit son visage en coupe.

— Ne t'inquiète pas, elle ne fera rien de tout ça.

Dimitri posa ses mains sur les siennes.

— Comment tu peux en être sûre ?

Elle se mordit la lèvre. Il suivit ce geste des yeux et déglutit péniblement. Elle en savait plus que lui.

— Elle... Elle me l'a dit.

— Quand ça ? Quand tu t'es enfuie de la salle ?

Cette fois, Merope s'éloigna complètement de lui et alla s'appuyer contre un pupitre.

— Le jour où ta délégation est arrivée à Poudlard.

Le beau visage d'albâtre du sorcier passa par une multitude d'émotions. Celle qui gagna, ce fut la colère.

— Tu veux dire que tu sais depuis quatre jours maintenant que je suis là et qu'on ne risque rien à se voir ? Mais bon sang, Merope ! Pourquoi est-ce que tu n'es pas venu me voir plus tôt ?!

La Gryffondor leva les mains devant elle tandis que sa lèvre inférieure tressautait dangereusement.

— J'avais peur, d'accord ?! J'avais peur de ta réaction et de la mienne !

— Peur ?! On passe nos nuits ensemble depuis des années maintenant ! Je.. Tu sais à quel point c'est dur d'être son protégé ? Tu sais à quel point c'est dur pour moi ?! J'aurais voulu...

Professeur JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant