Chapitre 40

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Il est cinq heures trente du matin, et je tente depuis cinq minutes de réveiller Adam sans succès. Je chuchote à son oreille, le tapote sur l'épaule et le soupçonne de m'ignorer exprès quand je décide enfin d'utiliser la manière forte. Déterminé, j'essaye de lui arracher l'oreiller qu'il s'est fixé sur la tête, mais ses bras robustes refusent de lâcher. Je l'enjambe par-dessus la couette qui ne lui couvre que le bas du corps, et m'assois sur ce que je devine être ses fesses sous la ouate épaisse. Ayant un meilleur appui, je tire de toutes mes forces l'oreiller et parviens enfin à le lui dévisser du crâne quand il se retourne subitement sous moi, exhibant son torse nu « trop parfait », que je m'efforce d'ignorer.

— Tu n'abandonnes jamais ? me demande-t-il d'une voix grave et lasse.

De t'embêter ou de te résister ?

— Tu veux être démasqué par mon enragée de meilleure amie qui connait la raison pour laquelle je suis actuellement ici, assise sur une star de cinéma au lieu de sur mon canapé? rétorqué-je avisée.

— Pas assez près à mon goût.

Je ressens une pointe d'excitation à cette idée mais me ravise aussitôt. Je m'empare du coussin à nouveau, et l'écrase sur son expression perverse avant de me lever. D'un geste, il le balaye, se tourne sur le côté, pose sa tête sur son bras accoudé, et me suit du regard. Il m'observe un moment en train de chercher ce que je vais bien pouvoir me mettre, quand je ne jette que des coups d'œil curieux dans sa direction. Il est magnifique, un parfait connard à qui j'ai du mal à en vouloir.

— Où comptes-tu m'amener ? me demande-t-il enjoué.

— Nulle part, je vais très gentiment t'aider à prendre la porte, mon sarcasme étire son sourire narquois.

— Très bien alors je reste, assure-t-il en s'allongeant confortablement sur le dos.

— Tu ne peux pas !

— Ce n'est pas moi qui en pâtirais si l'on découvrait notre petit secret, au pire, je démentirai. Mais vous...

— Du chantage, sérieux Adam! Tu n'en as pas déjà assez fait ?

— Je veux seulement passer cette journée avec toi, comme c'était prévu.

— Et moi j'exige que tu t'excuses, entre autres...

— C'est qui qui fait du chantage maintenant ? sourit-il triomphant.

Il sort du lit avec allure et se plante de toute sa hauteur devant moi, vêtu uniquement de son boxer.

— Je m'excuse pour hier soir.

— Sincèrement ? je penche la tête exagérément pour marquer mon scepticisme.

— Je suis sincère.

Il n'a pas l'air de mentir, mais en même temps c'est son job. Je préfère ne plus le croire sur parole, et le laisser me prouver son honnêteté... Mais ma priorité pour l'instant, est de le trainer dehors, là, maintenant. Au pire, je le larguerai une fois dans le hall.

Je le déracine de la chambre et le fais rentrer clandestinement dans la salle de bain où je suis obligé de rester avec lui pour ne pas éveiller les soupçons. À peine entré, il se déshabille juste devant mes yeux que je tourne immédiatement sans pouvoir effacer l'image qui vient de se graver dans ma tête. Je me dirige vers le lavabo pour cacher mes joues écarlates, et me préparer en attendant qu'il finisse de prendre sa douche.

Je cherche désespérément une cachette pour m'habiller, mais sans succès. Je me résigne à le faire rapidement là où je suis, en me disant que de toute façon il m'a déjà vue nue pourtant, lorsque ma nuisette tombe à terre et que je vois son regard rivé sur moi à travers le miroir, je reste figé incapable de bouger. Il sort dans un nuage de vapeur musqué sans me quitter des yeux et s'avance quand son reflet disparait soudain sous la buée.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant