Priceless'Girl

Chapitre 28

Nous nous approchons de l'attroupement tout en restant en retrait. Un serveur nous propose un verre au moment même où la grand-mère d'Adam élève la voix pour remercier ses invités de leur présence et leurs attentions.

Mon regard se porte alors sur la montagne de cadeaux débordant de la table ronde prévue à cet effet et plus particulièrement sur l'immense paquet rectangulaire dominant tous les autres.

— Je parie que le plus gros c'est le tiens, affirmé-je en chuchotant à l'oreille d'Adam.

— Je lui ai pris la télé, la plus grande que j'ai pu trouver. Elle s'est plainte un jour de ne pas me voir assez, là au moins elle pourra me regarder en taille réel... avoue-t-il d'un sérieux irrationnel.

— Tu es désespérant, dis-je en roulant des yeux, amusée par sa bêtise.

— A une longue et heureuse vie, santé à tous ! finit celle pour qui nous somme ici en levant son verre.

L'assemblé suit son geste et la musique de l'orchestre retentit après qu'elle est bue sa première gorgée.

Éprise par la musique, je suis frappée par une question à laquelle il me faut rapidement une réponse.

— Tu n'as pas peur de lire l'annonce de tes fiançailles demain dans les journaux ? demandé-je inquiète moi-même d'y paraitre.

— Non, Personne ne se risquerait à parler s'ils veulent continuer à être invités aux sauteries de ma famille, et j'ai les meilleurs avocats de New-York.

Rassurée, je prends soudain conscience de sa notoriété et de ce que cela implique pour lui mais aussi pour moi. Je ne voudrai en aucun cas devenir une bête curieuse aux yeux du monde.

Tout va si vite... Je n'ai pas le temps de regarder en arrière que le futur me réserve déjà des surprises auxquelles je ne me suis en aucun cas préparée à encaisser. Dérivant peu à peu de ma petite vie ordinaire, réfléchie et sous contrôle, l'inconnu et ses aléas aussi prévisible qu'une partie de colin-maillard.

Je décide de lui faire part de mon ressenti mais mes lèvres reste figées lorsque son regard se lie à nouveau au mien, faisant disparaitre le doute et la crainte de continuer à dériver les yeux bandés au risque même de couler...

Il me tend sa main, paume vers le haut et m'ordonne d'une voix rauque et inflexible :

— Danse avec moi.

Les battement de mon cœur s'intensifient. Cet homme a l'habitude d'obtenir tout ce qu'il veut et j'ai de plus en plus de mal à lui refuser ses moindres désirs, qu'il ne prend même plus la peine de demander.

Je ne dois pas lui montrer cette faille qu'il crée en moi et qui s'étend à mesure qu'il se rapproche mettant mon cœur à nue. Je dois la lui cacher car il pourrait pour arriver à ses fins, en profiter pour s'y engouffrer et détruire tout sur son passage. Il ne doit pas la découvrir, jamais...

— Demande le moi.

Je l'exige sur le même ton qu'il a employé avec moi. Cela me donne l'impression de reprendre quelque peu le contrôle, même si je sais qu'au fond ce n'ai qu'une illusion.

— M'accorderiez-vous cette danse, PRINCESSE ?

Je le regarde en coin et essuie sa moquerie.

— Il va me falloir plus de champagne...

Adam me propose son verre encore plein.

— Tu ne bois plus ?

— J'aimerais garder les idées claires pour une fois.