Chapitre 50

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À bout de forces, nous retournons à la surface. Là où nous arrivons encore à étouffer sous nos apparences trompeuses l'attirance qui nous lie. Pour ma part, il est de plus en plus difficile de dissimuler ce désir tenace, alors que lui y arriver sans problème. J'ai constamment envie de le toucher, de l'étreindre, de l'embrasser. La frustration me dévore comme une allumette que l'on craque à de multiples reprises mais qui refuse de s'allumer. Je ne veux plus de simples étincelles, je veux qu'il m'embrase d'une flamme éternelle jusqu'à ne plus pouvoir le supporter. Je lui aurais déjà servi ma virginité sur un plateau doré si cela n'engendrait pas le fait qu'il me quitte prématurément. Je veux profiter de chaque instant avec lui, jouir de la moindre seconde qu'il nous reste.

Une fois installés sur le jet, Adam prend les commandes cette fois. Je m'accroche aussi fort qu'il m'est possible à lui, et au peu de temps qu'il nous reste, et nous fonçons droit devant sans aucune limite.

— Où veux-tu aller ?

— C'est à toi de me le dire, je te rappelle que c'est ton tour aujourd'hui.

— Au diable les règles.

Sa miséricorde soudaine me fait douter sur ses intentions. Comme j'aimerais pouvoir lui ouvrir le crâne pour y extirper ses pensées. 

— Pourquoi tu ferais ça ?

— Parce que c'est la meilleure des tactiques pour arriver à t'acquérir, plaisante-t-il à moitié en tournant la tête vers mon visage.

J'ouvre la bouche choquée qu'il ait encore osé me traiter comme un objet et me mets à pincer ses côtes en espérant qu'il soit chatouilleux, mais il ne me laisse pas le temps de vérifier. Il accélère sous mes assauts et j'hurle en m'accrochant de toutes mes forces à ses abdos bombés pour ne pas tomber. J'imagine son sourire vicieux en coin qu'il esquisse à chaque fois qu'il gagne et ne peut lutter à étirer le mien alors que je devrai le maudire.

— Alors ? demande-t-il en criant contre le vent.

— Dans la ville la plus proche !

Il accélère de plus belle et je le serre plus fort encore. Le visage lové sur son omoplate, je ferme les yeux et le laisse me conduire sur les routes de ce paradis.

Une fois arrivés au port, nous sommes rejoints par Eddy qui nous ramène le sac de vêtements demandé d'un coup de téléphone par Adam pendant le trajet. La vie de stars est tellement simple, facile. Il lui suffit de réclamer ce qu'il désir pour l'obtenir au moment même où il le souhaite. Je comprends qu'il n'aime pas attendre, le mot concession ne doit pas faire partie de son vocabulaire.

J'enfile en deux secondes chrono la robe fluide et légère par-dessus mon maillot, et prends la main d'Eddie qu'il me tend pour m'aider à monter sur le quai, ce qui me surprend agréablement. Je le remercie chaleureusement, lui et sa chemisette à fleurs bleus et blanches. Il semble lui aussi plus détendu ici. Moins à l'affut du moindre danger.

— Bienvenue à Tahiti ! lance Adam le plus enjoué qu'il puisse être.

Tahiti... Ville qui fait rêver rien qu'à l'énonciation de son nom. Je regarde aux alentours et commence à avancer quand Adam me demande :

— Que veux-tu faire ?

— Juste, marcher pour le moment.

Nous longeons la berge sous les cocotiers quand une bonne odeur appâte mon ventre affamé. Je me dirige vers le camion proposant des repas sur le pouce et me laisse tenter par le poisson à la Tahitienne. L'homme très avenant me tend une assiette remplie de crudités et morceaux de Thon cru baignant dans du lait de coco, un cornet de frite maison et une boule de pain coco. Adam commande la même chose et nous choisissons un endroit pour nous installer. Je m'amuse de le voir tiquer sur la table et les chaises en plastique, puis la minute d'après, oublier ses manières en dégustant avec plaisir son assiette pleine pour presque rien. Le plat est frais et délicieux, une parfaite harmonie de saveurs et de couleurs que je dévore passionnément.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant