Chapitre 48

1.8K 120 0
                                    


Quelques minutes plus tard, nous amarrons le bateau au quai de l'hôtel. Je découvre un lieu calme et paisible se fondant harmonieusement dans la nature environnante. À des milliers de kilomètres des immenses tours modernes de New York City alors que ce matin j'y séjournais encore. Tout va tellement vite, je ne saurais dire l'heure qu'il est, ma montre est toujours réglée au fuseau horaire français... Les décors défilent, et nos journées sont si remplies qu'elles paraissent être des semaines écoulées en un éclair. Mais même si cela est déroutant tout ceci reste extrêmement excitant.

Le directeur de l'hôtel vient en personne nous saluer, accompagné de deux hommes censés prendre les bagages que nous n'avons pas.

— Bienvenue Adam! Nous sommes heureux de vous avoir une nouvelle fois parmi nous, le voyage s'est bien passé ? demande-t-il avec tant de fougue que l'on pourrait les croire liés d'amitié.

— Oui très bien, merci, c'est toujours un plaisir de revenir. J'aurai déjà acheté cet endroit si vous n'y teniez pas autant, assure très sérieusement mon acolyte alors que son interlocuteur rit en le prenant pour une plaisanterie.

— Et vous devez être la future Madame Rivers je présume ? me serre-t-il la main ravit.

Je me rends compte à cet instant que c'est la première fois que j'entends son nom de famille. Ceux qui est assez ironiques pour une pseudo fiancée au pays des voyages de noces... J'éclaircis ma gorge gênée par cet énorme mensonge (même si je commence à m'y habituer), hoche de la tête, et lui réponds d'un sourire timide :

— En effet...

— Je vous souhaite la bienvenue sur notre Atoll ! Puisse-t-il vous apporter tout ce dont vous désirez. Et pour le reste, vous n'aurez qu'à faire appel à moi, clame-t-il d'une voix posée.

L'homme remet les clés de notre chambre à Adam qui ne tient pas à ce que l'on nous y accompagne. J'ai à peine le temps de dire au revoir, qu'il me tire par la main et m'embarque sur un ponton de bois dérobé. Nous marchons ainsi sur le chemin bordé de végétation humide et luxuriante à l'ombre des cocotiers pendant un peu moins de dix minutes sans croiser âme qui vive. Silencieux sous le chant des oiseaux et charmés par cette nature sauvage avant de retrouver la douce chaleur du soleil sur notre peau et de tomber devant une bâtisse splendide. Je reste béate en observant cette magnifique demeure montée sur deux étages faite de bois, de grandes baies vitrées et d'un toit épais de feuilles de palmier séché.

— Notre chambre est dans cette partie ?

— Non, cette partie est notre villa. Un endroit rien que pour nous, sur une ile presque déserte et paradisiaque. Sans paparazzi, amies cinglées, ni personnes pour nous déranger. Seulement toi et moi, n'est-ce pas ce que tu voulais ?

Je reste sans voix. À l'instant où j'ai dit que j'aimerai m'envoler sur une ile déserte, je me voyais plutôt dans une tente sur une plage à faire griller des Chamallows... pas dans un palace à quatre chiffres la nuit. Mais ces derniers mots qu'il a prononcés animent un sentiment euphorique chez moi qui me fait oublier que je ne suis pas censée désirer tout cela, pourtant je baisse ma garde et me laisse séduire par l'idée que tout ceci est pour moi, pour nous.

— C'est bien plus que cela...

Je réponds à peine, stupéfaite par le paysage qui défile devant mes yeux en tournant le dos à la maison. J'y découvre une piscine à débordement rien que pour nous avec une vue époustouflante sur le lagon.

— ...Ça dépasse de loin toutes mes espérances.

Je ne sais plus où regarder, tiraillée entre me précipiter de visiter le pavillon, faire un saut dans le jacuzzi, piquer de la noix de coco et des fruits fraichement coupés sur la table ou courir jusqu'à l'océan pacifique, mais ne fais aucune des choses que j'ai envisagées. Je me retourne et m'élance impulsivement au cou d'Adam qui me soulève au vol par les hanches comme un porté bien réceptionné et nous fait tourner sur nous même histoire de me faire un peu plus perdre la tête. Je lâche un éclat de rire incontrôlé avant qu'il ne me repose doucement au sol sans desserrer ses mains ni dévier ses yeux où les miens ont préféré plonger.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant