Chapitre 57

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Notre heure a sonné, celle de la fin de notre histoire. Ou devrais-je dire plutôt, est en train de bourriner la porte d'entrée.

Après une longue minute à me dévisager de ses yeux perplexes, Adam se décide à répondre au martèlement qui résonne dans toute la maison. Je me lève du lit, enfile un kimono et me tiens sous le chambranle de la chambre d'où je peux voir Adam ouvrir à monsieur muscle. Ce dernier rentre, le dos bien droit, et le visage plus fermé et froid que jamais. Ses cernes ont l'air plus marqués que d'ordinaire pour quelqu'un qui vient d'avoir quatre jours de congés. J'espère qu'il n'est pas resté à rôder autour de la maison pour assurer notre sécurité...

— Monsieur Rivers, je sais que vous m'avez expressément demandé de ne pas vous déranger, mais la situation est assez critique pour que cela m'ait poussé à le faire.

— C'est à moi d'en juger, continue, lui répond froidement Adam.

— Votre agent est inquiet de ne pas pouvoir vous joindre, et ne cesse de me harceler pour que je lui révèle où vous êtes.

— Ce n'est pas suffisant...

Adam commence à refermer la porte entre eux quand Eddy la bloque du plat de sa main sans difficulté.

— Une folle furieuse prénommée Alix, le menace de tout dévoiler sur votre transaction avec mademoiselle si elle n'arrive pas à lui parler dans l'heure.

Oh bordel de merde, non pas elle.

Je me liquéfie et écarquille tant les yeux qu'il pourrait sortir de leur orbite. Comment sait-elle pour Adam ?

Je me souviens alors des paparazzis devant le commissariat, personne ne m'aurait reconnu, si ce n'est son œil de fouine. Connaissant le phénomène et sachant de quoi elle est capable, j'attrape mon portable et l'allume sur le champ sous les regards cinglants d'Adam et de son garde du corps.

Cent-trente-deux appels en absences, cinquante-trois SMS, messagerie vocale pleine, et la pastille rouge sur l'icône de mes mails en dénombre quatorze... Tout ça venant d'Alix, ma mère et mon père.

Je suis très mal...

Après mettre mis à dos amie et famille, voilà que c'est au tour d'Adam de m'en vouloir. Je n'ose pas écouter ou lire un seul de leurs messages. Je me dépêche plutôt d'appeler Alix pour essayer de stopper l'hémorragie.

— Putain Oriane, j'espère que tu m'appelles du paradis, parce que si ce n'est pas le cas, je vais t'y expédier à l'instant où je t'aurais retrouvée ! T'ES OÙ BORDEL ?

Étonnée par l'intonation inquiète de sa voix, il me faut un instant pour assurer à mon cerveau que c'est bien elle.

— Je suis en quelque sorte au paradis...

Ma réponse douce et mélodieuse va à l'encontre de la sienne et l'agace plus que de mesure.

— Donne-moi l'adresse ou je balance tout sur ce connard de pervers qui t'a trainé en taule, te séquestre et vraisemblablement te drogue !

Je ris intérieurement de sa vision de la situation malgré le ton horrifique de sa voix.

— Je suis sur une ile, pas loin de Tahiti.

— Tu te fous de ma gueule ? Et tu vas me dire que ton téléphone a été bouffé par un requin ?

— Non, je l'ai simplement éteint...

— Oh c'est bon alors ! On n'a aucun souci à se faire dans ce cas, tout va bien pour toi et ton petit vieux hein ? Adam RIVERS PUTAIN ! Comment tu as pu me mentir à ce point ! débite-t-elle à une vitesse folle.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant