Chapitre 23

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Nous buvons nos cafés en silence, tous deux pris par nos propres réflexions. Pour ma part, je me demande comment j'ai pu réussir à le convaincre d'aller à cet anniversaire alors qu'il n'en avait pas du tout l'intention.

— C'est bien parce que je compte gagner. dit-il comme s'il avait déchiffré mes pensées.

J'ai du mal à garder mon calme quand il associe la perte de ma virginité à sa victoire et exhibe la moitié de son corps si bien sculpté devant mes yeux pour les pervertir un peu plus. Il essaie de me déstabiliser et ça marche, mais je dois être plus forte que ça.

— Je n'ai pas dit que j'acceptais, mais que je serai très légèrement plus ouverte sur le sujet. Relevé-je pour m'assurer qu'il ne se fasse pas de fausses idées.

— Et peut-on savoir qu'elles sont tes attentes pour que tu t'ouvres complètement ?

Je croise les jambes machinalement à sa question, comme pour étouffer le cris de mes hormones en manquent.

— Tu veux dire par apport à toi ou en général ?

— En général. Je composerai pour ce qui est de mon cas.

J'hésite un moment avant de lui confier mes secrets intimes. D'une part parce que je ne le connais pas assez, et de l'autre, car je sais que mes attentes sont hors norme pour notre époque et qu'il se fera un plaisir de les juger. Mais étant donné qu'il joue franc jeu avec moi, je décide de me lancer et d'assumer mes idéaux :

— Trouver le grand amour, célébrer nos fiançailles pour l'annoncer au monde, nous unir par le mariage pour l'ancré au temps et pour finir une lune de miel pour fusionner nos âmes. Tout ce que tu ne pourrais m'offrir même si tu avais l'éternité pour essayer.

— C'est d'un cliché, et d'un ennui mortel...

— C'est ton point de vu. Et moi je trouve que coucher avec une fille différente chaque soir est bien plus routinier, tu fais du sur-place sans jamais évoluer au niveau supérieur.

— Crois moi je ne fais pas du « sur place » et les niveaux que j'atteins sont de loin supérieur à ce que tu pourrais espérer.

— Je n'espère rien de toi désolée, mais ton amour propre est si ENORME que tu devrais pouvoir t'auto-suffire.

Un sourire diaboliquement sexy étire ses lèvres à ma répartie. Il joue au chat et je suis la sourie qui lui échappe.

— En tout cas, je n'ai pas le temps de m'ennuyer. Mes journées sont bien remplies et je m'évade un peu plus chaque nuit, dit-il en essayant de me convaincre.

— Ou tu fuis...

— Je ne sais pas qui de toi ou moi fuyons le plus, je ne vois pas l'ombre du prince charmant dans ta misérable vie.

— C'est peut-être parce que je ne rencontre que des hommes médiocres qui se croient exceptionnels.

Ma réflexion ciblé à bien été interceptée. il se lève et s'approche de toute sa hauteur. J'ai beaucoup plus de mal à le regarder de haut mais ne baisse pas pour autant les yeux et me lève lentement entre la table et lui en laissant le minimum d'espace entre nous. Mon cœur s'emballe comme à chaque fois que son corps est prêt à rentrer en contact avec le mien. Il m'attaque je réponds, je l'atteint il me soumet. Mais pas cette fois.

Il rabat une mèche de mes cheveux derrières mon oreille, comme si cela était un geste naturel entre nous, avant de se vanter ouvertement :

— Jusqu'à ce que tu me rencontres, car je serai cet homme, celui qui te fera oublier le temps et l'espace, tes notions et principes réducteurs, et t'élèvera jusqu'au nirvana. Marquant ton existence pour l'éternité, et cela en six petits jours.

La température monte d'un cran, sa voix envoutante vibre dans tout mon corps, son charisme implacable discipline mon attention, et sa beauté envoutante le rend presque irrésistible... Il arrive comme par magie, à détourner mon esprit de ses sombres intentions, et réveille en moi des pulsions irraisonnées et difficilement répressibles. Je me rends compte qu'il pourrait sans difficulté, me faire basculer sur cette table, là-même où mes mains fébriles maintiennent encore mon équilibre.

Je laisse mon imagination s'égarer l'espace d'une petite seconde ou j'ai envie de le laisser faire, le laisser s'emparer de moi, avant de repousser cette vision et revenir enfin à la raison :

— Et moi celle qui te montrera que ton assurance n'est pas infaillible. Je te ferai ravaler ta fierté et voir que sans tes artifices et plaisirs éphémères, tu n'es et n'a absolument rien.

Je m'éloigne sans attendre qu'il ouvre une nouvelle fois la bouche et descends en route de son manège étourdissant pour ne pas lui tomber dans les bras .

***

Adam s'enferme dans sa chambre pour passer un coup de fil confirmant notre venue. Il en sort vingt minutes plus tard habillé d'un tee-shirt noir Dark Vador ou il est inscrit « Je suis ton père » ; d'un jean troué et coiffé de deux tresses africaines lui tombants derrière les oreilles.

— Oh ton look est... surprenant. Déclaré-je troublée de le voir habillé en ado rebelle alors que hier encore il portait un costume.

— Merci, j'aime jouer la carte de la provocation, mon père va adorer ! assure-t-il avec sarcasme.

J'écarquille les yeux en me rendant compte n'avoir aucun vêtement ici.

— Il faudrait que je retourne à l'hôtel pour pouvoir me changer...

— Je suis prêt à te payer si tu acceptes de rester en pyjama pour y aller.

— Même pas en rêve...

— Gabriel va t'y conduire, j'ai une course à faire de toute façon.

— Génial, ils vont encore bien rigoler quand ils vont me voir débarquer comme ça...

— J'en suis sûr, ricane Adam. 

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant