Chapitre 24

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J'arpente les couloirs de la honte caché derrière les lunettes de soleil qu'Adam m'a gentiment prêté et entre enfin dans la suite quand je suis prise en flagrant délit par Alix :

— Par la couille gauche de Satan !

— Et merde...

Elle me scan littéralement des pieds à la tête bouche ouverte. 

Je jette un œil dans le miroir à ma droite et constate les dégâts.

Mes cheveux sont en bataille je ne porte qu'un haut de pyjama qui ne couvre que la moitié de mes cuisses, mes genoux sont blessé et je me ballade pieds nue. Le look prête pour l'asile. Je reste planté devant mon reflet choquée de ne pas y avoir plus prêté attention quand Alix m'en détourne :

— Tu as tué le vioc ?!

— Quoi ?! non !

— Alors c'est que tu as du passé une putain de bonne soirée avoue !

— Comment tu peux en conclure ça ! Elle parait plutôt désastreuse au vu de mon état... dis-je en passant mes mains dans mes cheveux pour les arranger un peu.

— Tu es blessée ? s'inquiète-t-elle soudain l'air grave.

J'évite le passage de la tentative de viol pour ne pas l'affoler et le remets à plus tard si je veux arriver à l'heure.

— Ce n'est pas grand-chose, je suis tombée en trébuchant.

— Raconte-moi tout ! se réjouit-elle à nouveau.

— C'est une longue histoire, et là je suis assez pressée désolé...

— Fais court où je ne te laisse pas franchir cette porte.

Prise en otage, j'inspire à fond et déballe à toutes vitesses ces mots :

— Relooking, défiler Victoria Secrète, chambre d'amis du riche petit vieux, petit déj, et là maintenant.

— Je te déteste, depuis quand ta vie est plus passionnante que la mienne!

— Ah oui et j'ai perdu mes affaires, d'où le fait que je n'ai pas pu te prévenir.

— Elles sont ici, quelqu'un les a faites livrer.

— Ça s'est la meilleur nouvelle de la journée ! m'emballé-je excitée de retrouver mon téléphone.

— Tu plaisante... ?

— Non, il y a toute ma vie à l'intérieur et il en sait plus sur moi que moi-même. Il est mon oracle. M'extasié-je en le serrant contre mon cœur.

— T'es timbrée...

— Tant que je ne le suis pas plus que toi... la taquiné-je en lui tirant la langue avant de rajouter, Il faut absolument que je me prépare, je suis déjà en retard.

J'entre enfin dans ma chambre ou il ne me faut pas longtemps pour mettre la main sur une tenue adéquate pour l'occasion. J'enfile ma robe blanche en dentelle à la fois simple et élégante et qui a l'avantage de cacher mes genoux encore tuméfiés. J'attrape rapidement mes talons aiguille blancs dentelés assortis et les chausses une après l'autre sur le chemin vers la sortie quand je manque de me retrouver à quatre pattes par terre.

Maudit soit ces fichus talons !

Alix est aux premières loges de mon rattrapage navrant et s'en moque ouvertement.

— Tu as été l'inspiratrice de la ballerine dans une autre vie.

— Ça va ! grondé-je

— Au fait, ça y est tu t'en es débarrassée ? demande Alix d'un air obscène.

— Non je passe la journée avec lui.

— Je parle de ta virginité...

— Non ! m'offusqué-je

— T'as raison, ne fait rien sans avoir le fric sur ton compte.

— Alix !

— Je plaisante, c'est bon vas-y, lance-t-elle en libérant l'entrée afin de me laisser passer, et si tu as besoin du mode d'emploi je suis là ! crie-t-elle dans le couloir en mimant l'acte sexuel avec ses doigts.

Je souris une fois retourné pour éviter qu'elle me voit et lève en l'air mon majeur bien haut tout en me dirigeant vers l'assesseur.

— Mais qui êtes-vous jeune dépravée ? rendez-moi ma meilleur amie ! s'écrie Alix.

Je rie et m'empresse de rejoindre enfin la voiture.

Sur le chemin du retour, je repère une boutique de fleurs et décorations d'intérieur et demande à Gabriel de s'y arrêter. J'achète une élégante composition de fleurs blanches dans un vase tubulaire et un magnifique carillon à vent comme cadeau pour l'anniversaire avant de retourner à l'appartement.

L'ascenseur s'arrête et s'ouvre sur Adam qui regarde avec aversion l'énorme bouquet qui me dépasse.

— C'est quoi ça ?

— Des fleurs...

— Merci je m'en étais aperçu, ce que je voulais dire c'est qu'est-ce que cela fait chez moi ?

— C'est un cadeau, ton appart m'a fait de la peine j'ai voulu l'égayer un peu.

— Je suis allergique.

— Oh, C'est vrai ? demandé-je déçue.

— Non.

Je lève les yeux au plafond, devant son air narquois qui m'amuse et m'agace à la fois.

— Enfin en quelque sorte. Tu es la depuis moins de vingt-quatre heure et tu redécores déjà mon logement.

— Ce n'est qu'un banal bouquet qui aura fané quand je serais partie.

Je le pose au milieu de la grande table et constate tout de suite la différence.

— Tu vois il suffit de pas grand-chose pour égayer un peu la pièce.

— Je ne vois que des végétaux fraichement assassinés qui vont se décomposer et pourrir à l'endroit même où je mange.

— Un merci hypocrite aurait suffi.

— Merci, sur-joue-t-il esquissant un sourire déguisé qui me fait grimacer.

Il part dans l'ascenseur et je l'y rejoins aussitôt. Froissée que mon cadeau n'est pas eu l'effet escompté, je l'ignore et reste froide à son égard. Moi qui m'était faite une joie de le lui apporter pour le remercier du repas...

J'aperçois du coin de l'œil qu'il me dévisage des pieds à la tête, avant qu'il n'ouvre à nouveau la bouche :

— Tu es superbe, me complimente-t-il, les yeux rivés maintenant sur la porte battante en métal.

— Merci, et toi détestable.

— Je parlais à mon reflet dans la porte, mais tu n'es pas mal non plus... plaisante-t-il avec espièglerie.

Je me mets à rire soudain épuisée émotionnellement de passer par l'envie, la rancœur, les rires la rage et les pleurs. Je ne sais plus sur quels pieds danser. Il passe d'un rythme à l'autre sans transition et j'ai du mal à le suivre.

— Tu es sure de vouloir aller en enfer ? lance-t-il d'un air plus sérieux cette fois.

— Oui. Après tout, j'ai le meilleur des guides.

Son corps se crispe mais il n'émet aucune objection et reste silencieux tout le long du trajet.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant