Chapitre 12

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Je mordille nerveusement mes lèvres muettes pendant que les secondes s'écoulent. Faisant mine pour gagner du temps d'admirer la décoration antique de la pièce, ses nombreux tableaux aux épais cadres de bois et ses murs recouvert de tapisserie défiant les décennies.

Mon co-contractant prend alors appui contre le bureau et joue de ses doigts sur la planche en noyer signe de son agacement.

—Tu voulais me dire quelque chose, ou tu comptais faire ça maintenant ? s'amuse-t-il avec effronterie pour masquer son impatience.

Son comportement m'écœure, il a beau être une star, je n'ai pas à supporter ses caprices.

— Non en réalité je comptais plutôt annuler le contrat. m'exprimé-je le plus clairement du monde, satisfaite de voir dépérir son air prétentieux.

— Qui crois-tu être pour refuser quatre millions de dollars ?

— Une personne convaincue que la valeur des choses ne s'arrête pas à son prix mais à ce qu'elles représentent.

—Et tu penses valoir plus que cette somme ?

— Oh, j'ai blessé ton égo surdimensionné on dirait, mais je te rappelle que c'est toi qui m'as choisie et non pas l'inverse ! La colère s'insinue dans ma voix, je perds pied alors que lui arrive à garder son sang-froid.

— Et toi qui vends ta virginité «inestimable» au plus offrant. Alors quoi tu pensais tomber sur mieux que moi peut-être pour te l'acheter ? Se moque la gueule d'ange au cœur démoniaque.

— Je... ALIX ! Je crie mentalement, pinçant mes lèvres entre mes dents de ne pas pouvoir la dénoncer.

— Je n'étais pas moi-même quand je me suis mise en vente et... j'ai regretté l'avoir fait juste après. Ça na rien à voir avec toi.

— Et tu comptes tout de même cracher sur une telle somme et sur la possibilité d'avoir ta première fois avec moi pour ... ?

— Pour l'offrir à un homme qui me respectera et m'aimera pour qui je suis. Et tu n'es certainement pas cet homme-là... il ricane.

— Tu es prête, à donner, à un homme qui te brisera le cœur, ce qui a apparemment le plus de valeur pour toi, plutôt qu'à moi et une somme considérable qui te rendra assurément heureuse toute ta vie. Je parle de l'argent et de l'acte en lui-même.

Je grimace, dégoutée par tant d'orgueil. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne joue pas la comédie avec moi, conscient que le papier que j'ai signé m'oblige à rester muette sur sa vrai nature.

— C'est le fait de me vendre sans en avoir envie qui me dérange. J'ai l'impression de mettre à mort mon âme, en préméditant mon propre viol.

— Je ne suis pas un violeur, grogne-t-il.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je sais que ma signature est sur ce foutu contrat, mais j'ai, juste changé d'avis... une larme coule sur ma joue, fatiguée de devoir me justifier. Je baisse alors la tête pour camoufler mon visage dans mes cheveux.

Je l'entends marcher vers moi jusqu'à ce que ses pieds touchent presque les miens. Il relève mon menton avec le flanc de son index et plonge son regard dans le mien.

— Je ne te forcerais pas à l'honorer, tu as le droit de te rétracter je cherche seulement à découvrir pourquoi et j'avoue être légèrement vexé, grimace t-il sur ces dernier mots. Tu me vois comme un con prétentieux mais je suis plutôt quelqu'un de très occupé et sur la réserve qui a vécu un paquet de choses pour savoir que l'amour est une perte de temps, et je n'ai pas le temps pour les niaiseries. Il essuie la larme de ma joue avec son pouce et retourne s'appuyer contre la table les bras croisés.

— Je ne vais pas te faire perdre plus de temps alors... Je suis sincèrement désolé pour tout le bazar que j'ai engendré... Tu n'auras qu'à dire aux autres que je ne conviens pas à tes attentes et que c'est toi qui décide d'annuler la vente.

— Ma fierté te remercie. 

— Je vais essayer d'avancer mon départ comme ça tu pourras peut-être te faire rembourser la suite.

Il ne répond pas à ma proposition, perdu dans ses réflexions. Il fronce les sourcils, réfutant une idée surement, avant de se résoudre à se lever.

— Tu peux rester et en profiter, c'est moi qui t'ai fait venir jusqu'ici en fin de compte et tout ça pour refuser mon offre. Il marche vers la porte et pose sa main sur la poignée.

— Merci pour ça, et pour m'avoir comprise.

— De rien et non je ne te comprends pas, je respecte seulement ton choix... bye four millions dollars baby.

— Bye Dr Jekill. Je souris, avec un léger pincement au cœur.

Il entrouvre la porte stoppe son geste et la referme aussitôt.

— Ok, et si tu avais tort ?

— Non. Dis-je rebutée

— Comment le sais-tu ? Tu n'as même pas essayé.

— Quoi !?

— Je suis prêt à me remettre en question et essayer de comprendre ton point de vue, serais-tu prête à en faire de même ?

— Je ne comprends pas.

— Je te lance un défi. Passe cette semaine avec moi comme c'était convenu. Je te ferai visiter mon monde et tout ce qui s'y rattache. Laisse-moi te donner envie d'en faire partie et essayer de te convaincre que cet acte charnel peut être un désir commun et gratifiant pour chacun d'entre nous sans qu'il n'y ait le moindre sentiment ni le moindre regret. Tu me laisseras accéder à ma requête et toi tu obtiendras les quatre millions ; Ou bien convainc moi du contraire, prouve moi que l'argent n'achète pas le bonheur et je te laisserai partir avec des souvenirs inestimables et une facture salée pour ma part. Enonce-t-il d'une voix suave tournant autour de moi comme un butin inabordable. il aiguise néanmoins ma curiosité.

— Tu es bien trop sûr de toi...

— Et toi bien trop peu, on peut peut-être s'entre aider. lance-t-il convaincu par son propre laïus

— Et pour le contrat ?

— Mon avocat changera les termes avant que nous le signons.

Malgré son arrogance il a quelque part raison... peut être ne trouverais-je jamais l'homme en question à force d'idéaliser un peu trop l'amour de mes parents. Je n'ai après tout aucune obligation, rien à perdre à me laisser tenter et qui sait, aurais-je une leçon à en tirer...

J'affronte son regard, cherchant désespérément les raisons de son obstination, curieuse de savoir jusqu'où il serait prêt à aller pour obtenir ce qu'il convoite tant, lorsque je lui annonce timorée:

— C'est d'accord...

— Tu n'as pas l'air convaincue ?

— Je reste sur la réserve.

— Des filles payeraient pour m'offrir leur virginité et je te supplie presque... souffle-t-il en levant les yeux au plafond.

— Au fait, c'est quoi ton prénom ? je grimace désolée de ne plus m'en souvenir.

Il secoue la tête, atterré par cette question dont il n'avait certainement pas eu à répondre depuis des années.

— Je m'appelle Adam.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant