Chapitre 11

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Il entre et mon coeur reçoit une brutale décharge au moment où je le reconnais.

J'ai passé plus de deux heures à regarder cet homme sauver le monde à travers mon écran durant le vol. L'une des célébrités du moment, considérée comme l'un des comédiens les plus talentueux, s'apprête à acheter ma virginité et moi à la lui refuser.

Ma prise de conscience est bien trop soudaine, trop brutale. Je bugge, mon cerveau est en court de chargement, mon corps ne répond plus, je cours vers le plantage assuré. Que vais-je dire? Que vais-je faire?!

Les battements saccadés de ma pompe aortique me rappelle que je suis en vie, moi l'adepte du "je vis ma vie par procuration devant mon poste de télévision"qui suffit à mon développement affectif. Je n'ai pas l'habitude de ressentir autant d'émotions à l'affilé et ne sais absolument pas comment les contrôler.

Je le dévisage discrètement pendant qu'il serre des mains et essuie d'éloquents compliments.

Je remarque d'abord ses longs cheveux car c'est un détail qui ne me laisse pas indifférente chez un homme. Ils sont châtains, ondulent jusqu'a ses épaules et se dégradent autour de sa solide mâchoire ornée d'une courte barbe aux contours parfaits. Ses lèvres charnues, ne bougent que très peu lorsqu'il s'exprime et son visage est presque inexpressif. Il porte une tenue plutôt décontractée pour l'occasion et semble à l'aise malgré la raison de sa présence ici. Un sexe symbole irrésistible façonné comme un Dieu Grec, Alix avait raison. J'aurais préféré un vieux pervers, au moins j'aurais eu une bonne excuse.

Je tressaille lorsque ses magnifiques yeux verts amandes se plantent dans les miens. J'essaye de fuir son regard mais en suis incapable. Je suis aimantée par son charisme magnétique, éprise par son charme hypnotique.

Il s'avance avec assurance vers moi sans me quitter des yeux, suivi de près par un grand homme carré ayant une trentaine d'années que je soupçonne être son garde du corps tant il inspecte le moindre de mes gestes depuis qu'il est entré. 

— Bonjour Oriane, lance-t-il d'une voix posée et bien trop sexy en m'invitant à lui serrer la main. Je me rends compte que je n'ai pas repris mon souffle depuis qu'il est entré et respire à plein poumons son subtil parfum musqué avant de joindre ma main à la sienne. Son contact m'électrise, je retire rapidement ma main engourdie par ce simple geste et répondre à mon tour:

— Bonjour... je suis incapable de me souvenir de son nom ou prénom et souris à la place.

— Ça va ? Pas trop intimidée ? demande-t-il à la fois prévenant mais avec une touche de fierté.

— Comme une fille ordinaire qui découvre qu'une super star veut lui acheter sa virginité. Je lâche cette confession sans le moindre complexe. Il esquisse un très léger sourire.

— Crois-moi, tu es loin d'être ordinaire. Je me demande même comment une fille aussi charmante peut être encore vierge, déclare-t-il sans retenue, attirant la curiosité des personnes présentes.

Mal à l'aise, J'ai envie de courir vers la porte et de fuir loin de cette pièce pour me cacher au fond d'un placard. La partie spéculum frottis avait été presque agréable en comparaison...

Je décide de répondre à son interrogation par une autre question.

— Je me demande moi, pourquoi un homme aussi séduisant, star de cinéma et millionnaire voudrait payer une fille comme moi pour coucher avec lui alors qu'il pourrait avoir des femmes parfaites à la pelle prêtes à tout et cela gratuitement.

Je reprends mon souffle et passe ma langue entre mes lèvres déshydratées ; il détourne rapidement son attention sur celle-ci.

— Nous serons deux à ne pas répondre alors, dit-il avec malice.

Il pique ma curiosité. Je n'aime pas ne pas avoir de réponses aux questions que je me pose. Il devient soudain quelqu'un d'intéressant à mes yeux en plus d'être beau à regarder, un problème à résoudre, un mystère à découvrir, ou bien est-ce mes cours en psychologie qui me pousse à vouloir l'analyser...

Nous nous interrogeons l'un sur l'autre quelque secondes jusqu'a ce qu'il rompt le silence.

— Je pense que nous ne devrions pas les faire attendre plus longtemps, et signer rapidement ces papiers...

Mon corps frissonne de le savoir se hâter de moi. L'excitation s'immisce sournoisement entre mes cuisses à l'imaginer le laisser faire. Je réfute aussitôt cette idée et la panique regagne mon corps engourdie quand je réalise que je peux aussi facilement perdre le contrôle face à mes émotions. Je suis sensée le repousser et c'est ce que je vais faire!

— Je peux te voir en privé avant ? il me regarde surpris.

— Si tu y tiens... Vous pouvez nous laisser une minute! s'exclame-il en s'adressant aux personnes derrière lui sans même les regarder.

L'avocat et le directeur sortent sans poser de question tandis que l'homme qui l'accompagne reste dans la pièce les bras croisés sans sourciller.

Je m'approche et chuchote ces mots pour ne pas que l'armoire à glace m'entende:

— Il compte rester là ?

— Ça dépend, tu comptes rester sage ? répond-t-il en s'approchant d'avantage tout en mimant le volume de ma voix.

Le ton grave de ses murmures raisonne sous ma peau.

— Oui. assuré-je en croisant les bras pour masquer le tremblement de mes mains.

— Tu n'es pas une de ces fans cinglées qui serait prête à m'arracher une mèche de cheveux pour faire de la magie noire ou me cloner ?

— Non, quelle idée ?! pour te dire la vérité, je peine à me souvenir de ton nom... il tique légèrement

— Ouch, ça fait mal. exagère-t-il en tapant du point sur son cœur.

— Non je ne voulais pas... ce que je veux dire c'est que je n'ai pas le temps avec mes études d'être la groupie de quelqu'un.

— Tu peux nous laisser Eddy je pense pouvoir m'en sortir si elle se jette sur moi.

Tu comptes me payer pour que je le fasse, je ne vois pas en quoi ça te dérangerait?!

Eddy émet une sorte de grognement marquant son désaccord. Ses yeux toujours en joue sur les miens, il se grandit me menace du doigt avant de se diriger vers la sortie tel un animal sauvage contraint d'abandonner sa proie.

La porte claque et l'atmosphère s'alourdit soudain, conscient l'un comme l'autre des raisons pour lesquelles nous sommes face à face. Ses pupilles glissent rapidement sur mes courbes avant de tenir mon regard, je suis comme envoutée, incapable de bouger ou sortir un mot.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant