Chapitre 30

2.2K 136 4
                                    


Pris dans les monstrueux embouteillages de la ville, nous arrivons à mon hôtel pour que je puisse récupérer des affaires en vitesse. 

— Bonjour, enchantée ! vous devez être la femme de ménage je suppose ? m'accueille Alix avec son sarcasme légendaire et seulement vêtue d'un déshabillé transparent  laissant apparaitre son opulente poitrine. Je lui répond désolée:

— Je sais... je ne suis pas souvent là, et je m'en retourne d'ailleurs.

— Tu sais que je m'inquiète ? Moi ! Ça ne m'était jamais arriver et c'est hyper chiant j'ai l'impression d'être toi !

— C'est ce que je vois, ironisé-je en saluant l'homme assis sur le fauteuil à l'expression étrangement victorieuse, en prenant soin de parler Français pour ne pas qu'il me comprenne.

— Il fallait bien que je me change les idées ! Je te trouve très impliquée dans cette histoire pour quelqu'un qui était si révolté à venir ici ? demande-t-elle d'un air suspicieux.

— Je ne fais que suivre tes conseils, éludé-je en marchant vers ma chambre.

 Je tique sur mon lit défait pour ne pas dire totalement désosser... je me retourne furax sur Alix en attendant une explication.

— Ta chambre était la plus proche... après le canapé, et le sol.

Son air trop désolé pour être sincère ne me fait pas décolérer mais je n'ai pas le temps de contrer sa plaidoirie. J'attrape des rechanges et les mets en boule dans mon sac à main.

— Tu me nettoieras tout ça !

Je l'ordonne d'une voix excédée en pointant du doigt son soutien-gorge accroché sur une des pales du plafonnier avant de me diriger vers la sortie.

— Tu n'avais qu'à être là ! lance-t-elle avec amertume de loin, au moment où je ferme la porte.

***

J'expire bruyamment après avoir refermé la portière de la voiture, Adam me regarde étonné avant de me demander :

— Quelque chose ne va pas ?

— Non, ma meilleure amie a décidé de me faire payer le fait que je ne sois pas avec elle en invitant un inconnu dans la suite pour s'amuser avec lui et répandre leurs fluides jusqu'à dans mon lit... la routine quoi.

Il grimace faisant mine de ne pas comprendre avant de demander :

— Comment une fille comme toi peux avoir une amie comme elle ?

— L'amour n'a pas que des bons côtés. (Il fronce les sourcils) Laisse tomber...

— Tu peux prendre la chambre d'amis pour ce soir si tu veux, me propose-t-il si gentiment qu'il ne me vient pas à l'idée de refuser.

— C'est d'accord, merci !

Une fois les portes de l'ascenseur ouverte, j'inspire dans le salon l'agréable parfum des roses fraiches qui composent le bouquet acheté ce matin. Si Adam n'apprécie pas mon cadeau, moi au moins il me plait.

Après une bonne douche, j'enfile le haut de pyjama, bleu nuit cette fois, qu'Adam m'a savamment laissé là. J'espère secrètement que lui n'en portera que le bas et ne peux m'empêcher d'étirer mes lèvres quand je le croise dans le couloir et découvre que c'est le cas. Nos regards s'illuminent de la même expression satisfaite.

— Cette tenue sur toi ferait pâlir les plus grands couturiers.

Je suis agréablement surprise par son compliment même s'il est dit sur le ton de la plaisanterie et mords l'intérieur de ma lèvre pour m'empêcher de trop le lui montrer avant d'essayer de l'endoctriner :

— Tu vois, les choses les plus simples sont souvent les meilleurs.

— Celui-là m'a coûté trois cents dollars environ, rétorque-t-il en pulvérisant dans son camp, la balle que j'avais si bien envoyé.

J'ai du mal à déglutir l'information, trois cents dollars pour un pyjama...

Je décide de commander chinois. Adam rechigne sur la fraicheur de la viande de rat à New York mais comprend vite que je ne cèderai pas à ce qu'il paye lui un repas gastronomique. J'ai toujours eu envie de découvrir et déguster le contenu des boites cartonnées que l'on voit dans ces films et séries américaines, et comme c'est à mon tour de lui offrir à dîner... Après tout, cela ne va pas le tuer de manger, pour une fois, des plats à dix dollars au lieu de cinquante...

Notre commande arrivée, je dispose les boites blanches à l'odeur alléchante sur la table basse pendant qu'Adam nous met de la musique en fond. Je m'installe confortablement dans son canapé et attends qu'il me rejoigne tout en lorgnant son corps d'Apollon du coin de l'œil. Ce mec est beau comme un dieu il doit avoir un panel de fille impressionnant à ses pieds, je me demande bien pourquoi il s'acharne encore à m'avoir moi...

Il prend des baguettes et un carton au hasard en soupirant, balance la tête de droite à gauche puis me lance un regard qui en dit long. Il s'affale dans le dossier et commence à manger la première bouchée comme s'il était juge d'un grand concours culinaire. Puis sans commentaire, engloutit la boite entière quand moi je n'ose à peine ouvrir l'emballage de la mienne de peur de salir son canapé et son tapis qui doivent être hors de prix.

— Alors ? demandé-je avec curiosité, contente de partager quelque chose avec lui qui nous est inconnu à tous les deux.

— Mouais...

— Mais encore... ? pour ma part je trouve ça délicieux.

— Pour quelqu'un qui mange les meilleurs produits cuisinés par des chefs de renoms dans les plus grands restaurants du monde depuis son enfance, je dis que ce n'est pas mauvais surtout quand on a les crocs, et il se trouve que je suis affamé.

Il engloutit en moins de deux sa part et je rie avec allégresse lorsqu'il essaye par tous les moyens de piquer dans mon assiette pour goûter ce que j'ai choisi avant de finir mes restes. Je suis heureuse qu'il est apprécié ou du moins fait l'effort de me le faire croire.

Je me lève pour débarrasser la table. Quand je reviens de la cuisine je suis saisie par son regard indiscret appuyé sur mon corps. Il remonte mes jambes s'attarde sur le haut de mes cuisses puis rejoint mes yeux. Ma pudeur légendaire veut tirer sur le chemisier pour cacher un peu plus mon anatomie mais ma fierté naissante s'y refuse. J'aime qu'il apprécie ce qu'il voit et me convoitise alors qu'avant je ne voyais aucun intérêt à l'être. Je ressens le besoin de continuer à attiser le feu dans ses yeux qui brûlent jusqu'à dans mes reins. 

Je détourne le regard comme si de rien n'était, me concentre sur ma démarche en prenant garde de ne pas trébucher et reprends ma place sur le canapé, laissant le tissu en soie découvrir un peu plus mes jambes.  

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant