Chapitre 41

2K 146 10
                                    


Ça y est, je foule enfin le sol new-yorkais ! Je suis si excitée à cette idée, que rien ni personne ne peut me retenir. Pas même monsieur grincheux qui traine des pieds derrière moi.

L'air frais du matin réveille ma peau engourdie par ma courte nuit. Je lève le nez et cherche en vain le soleil qui joue à cachecache entre les gigantesques gratte-ciels. Mais la bande de ciel bleu au-dessus de ma tête m'indique que le temps devrait être clément. Je me laisse étourdir par la hauteur des bâtiments quand quelqu'un me rentre dedans brusquement. Il s'excuse vaguement et continue son chemin d'un pas rapide. Une seconde personne m'évite de justesse et je remarque alors le flux incessant de personne pressée autour de moi, à vaquer à leurs affaires.

— New York vie à un autre rythme que chez toi. Les trottoirs ne sont pas faits pour flâner, mais pour marcher. Que choisis-tu, droite ou gauche ?

J'ignore sa mauvaise humeur et scrute les deux côtés avant de choisir d'aller vers la droite.

J'ouvre la marche, éveillée par ce lieu encore inexploré par mes yeux. Adam est sur mes talons, la tête basse pour éviter qu'on le reconnaisse, mais d'après ce que j'aperçois, les gens ont mieux à faire que de regarder les autres. Je crois ne pas avoir croisé une paire d'yeux depuis la centaine de personnes qui me sont passées à côté. Mais il faut dire aussi que je suis si absorbé par le décor, que je ne vois pas le feu piéton passé au rouge...

Adam me tire de justesse en arrière par le coude avant qu'un de ces fameux taxis jaunes ne me percute.

— On n'est pas dans ta campagne ici, tu ne peux pas te balader sans regarder ou tu marches ! m'aboie-t-il dessus, ses doigts toujours plantés dans ma chaire.

Même si je trouve son ton trop dur, je sais que c'est pour mon bien et ne lui en tiens pas rigueur. Je m'excuse et le remercie de m'avoir sauvé la mise encore une fois, avant de lui demander :

— Tu peux me rendre mon bras s'il te plait ?

— Je ne préfère pas.

Exaspéré de me voir si distraite, et de nous faire remarquer, il vole ma main et refuse de me la rendre. Je lève les yeux au ciel pour marquer le fait qu'il exagère, mais cela ne me déplait pas en réalité. Je serre la sienne et l'embarque de l'autre côté de la rue une fois le feu redevenu vert.

Je m'arrête net quand mes yeux gourmands tombent nez à nez avec une multitude de Donuts bombés au glaçage multicolore. Je ne peux pas rivaliser avec mon estomac qui crie famine. Exaltée, je lance à Adam :

— Petit-déjeuner !

Je commande pour lui et moi quelques beignets, et deux cafés à emporter, car le peu de sièges présents sont déjà tous occupés, ici on ne prend pas le temps de manger non plus apparemment. Nous marchons en partageant ces délicieuses merveilles bien grasses et sucrées devant les nombreux magasins de luxe sur la fameuse cinquième avenue.

— Rien ne te fait envie ? me demande-t-il avec intérêt.

— Tu veux parler de ce sac minuscule ou cette fantastique robe à plus de mille dollars? Non absolument pas... ( je mens, ils sont magnifiques)

Je le soûle d'un millier de questions sur à peu près tout ce que je vois, quand nous passons par chance à côté de la cathédrale St Patrick. Bien que celle-ci soit immense, elle semble étriquée face aux géants de béton qui l'entoure, et hors du temps du fait de son style gothique. Nous continuons notre chemin pressé de découvrir un maximum de chose en un minimum de temps. Adam me guide vers le Rockfeller center que j'aurais loupé sans son intervention. Je le laisse me conduire le reste de notre virée en le voyant s'investir et prendre de plus en plus plaisir à faire cette visite avec moi.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant