Priceless'Girl

Chapitre 26

Cet énorme mensonge laisse incrédule Le père d'Adam. L'homme m'observe avec indignation avant de se forcer à rire :

— Ta fiancée ! Tu n'as pas pu te payer mieux que ça ? se moque-t-il juste sous mon nez.

— Je ne te permets pas, grogne Adam en s'avançant dangereusement vers son père.

Je le tire en arrière pour lui éviter de faire une bêtise.

— Toujours aussi incontrôlable à ce que je vois... Combien vous a t'il payé mademoiselle pour l'accompagner ? Je double la mise si vous me dites la vérité et que vous partiez sur le champ, qu'importe son prix.

Décidément les hommes de cette famille surestime le pouvoir de l'argent, et ont un problème avec la taille de leur portefeuille.

Je sens le cœur d'Adam augmenter de rythme contre ma main mais son visage ne reflète rien. J'imagine qu'il a peur que je le choisisse plutôt que lui, que je révèle notre arrangement pour de l'argent lui faisant perdre la face au passage. C'est mal me connaitre. Je relève la tête.

— Rien du tout Monsieur, en fait c'est moi qui l'ai encouragé à m'emmener ici. Je voulais connaitre sa famille et ne comprenais pas pourquoi il était si réticent à me la présenter. Je comprends mieux maintenant... dis-je en le regardant à mon tour de haut en bas, fier de l'avoir remballée en lui disant la stricte vérité.

Ses yeux se révulsent sous l'effet de la colère. En un regard, je comprends qu'il m'a blacklistée, moi qui ne suis l'ennemi de personne. Mais sincèrement, cela met complétement égal d'être la Némésis d'un être aussi rustre et impoli. Bon ok je suis légèrement mal à l'aise.

Il s'abstient de me répondre, comme si je n'en valais pas la peine et détourne sa hargne sur son fils en grognant:

— On n'est pas dans un de tes films, ici c'est la réalité, et si tu crois que je vais te laisser embobiner ta...

— Adam ! l'interrompt une petite voix aiguë derrière lui.

— Joyeux anniversaire grand-mère, lâche Adam en contenant sa joie.

La vieille femme aux cheveux nacrés s'approche de son petit-fils tout sourire et lui modèle les joues comme à un enfant avant de lui déposer un baiser sur le front. Je mords mes lèvres pour m'empêcher de rire.

— Merci mon grand, je suis heureuse que tu es pu te libérer, dit-elle enjouée avant de se retourner vers son fils pour le gronder : Je t'interdis de les embêter toi ! Et de se tourner finalement vers moi : C'est donc toi la fiancée de mon petit garçon ?

Je souris comme réponse et enserre plus fort le bras d'Adam comme pour me protéger des futures questions auxquelles j'allais devoir faire face.

— Tu es belle à croquer pas comme ces pimbêches profiteuses qui ont laissé tomber mon trésor.

Je ris intérieurement sachant que l'inverse est plus crédible et feins la tristesse à l'égard d'Adam en rentrant progressivement dans mon personnage. Il plisse les yeux taquins en lisant mes pensées.

— Tu as raisons, elle n'a rien à voir avec ces filles grand-mère et pourrait même devenir la mère de tes arrières petits-enfants.

Je m'étouffe presque en avalant ce monstrueux second mensonge et plante mes griffes dans le biceps de mon futur ex-fiancé.

— J'en serais ravie ! mais rentrez dont ne restez pas plantés dans l'entrée.

La grand-mère d'Adam nous accompagne dans le grand hall avant de saluer de nouveaux invités fraichement arrivés, j'en profite alors pour mettre les choses au clair avec Adam en l'entrainant à l'écart du monde.

— Ta fiancée ?! sérieusement ! chuchoté-je affolée.

— Tu oublis future mère de mes enfants. s'amuse-t-il sans aucune excuse.

— Pourquoi... ce besoin d'en faire toujours trop ?! souligné-je sous le coup de l'émotion.

— J'ai eu cette brillante idée peu après ton spitch navrant mais inspirant sur l'amour.

— Et cela ne t'a pas traversé l'esprit de m'en parler avant ?

— Tu aurais refusé.

— Tu es machiavélique.

— Et toi tellement plus séduisante quand on te secoue un peu.

Son compliment déplacé fonctionne à merveille, pour ce qui est de me déstabiliser en tout cas.

— Tu es peut-être un excellent comédien mais tu ne trompes personne ici. notifié-je d'une voix tremblante.

— Si tu y mets du tiens je suis sûr qu'on arrivera à les convaincre.

— Pourquoi tu tiens tant à leur mentir en simulant une vie dont tu ne veux même pas.

— Car ils m'en croit incapable, quitte à passer une journée de merde autant s'amuser un peu.

Je ne suis pas convaincue par le côté fun du truc. Moi qui comptais passer un simple et bon moment dans une fête intimiste, je me retrouve un pleine guerre familiale à devoir tricher sur mon identité pour me faire accepter.

— Je ne sais pas mentir, et je n'aime pas ça, précisé-je.

— Tu n'auras pas à le faire.

Adam retire la fine alliance argentée qu'il porte à son petit doigt.

— Oriane dont je ne connais pas le nom, veux-tu devenir ma fiancée jusqu'à ce que ton vol New-York – Marseille nous sépare ?

Mon cœur fait un bond de dix mètres à sa proposition totalement insensée. Je reste figée, incapable de répondre quoique ce soit.

— Prend ça comme un jeu de rôle rien de plus, reprit-il pour me rassurer.

— Pour toi ce n'est peut-être qu'un jeu mais pour moi c'est... plus compliqué.

— Ce n'est pas plus compliqué que deux enfants se mariant dans une cours de récréation.

— On est plus des enfants Adam. Tu deviendras l'homme qui m'a mis la bague au doigt pour la première fois et je repenserai surement à ce moment le jour de mes vraies fiançailles.

— L'idée de te hanter me plait assez...

— Je suis pas sûr qu'elle me plaise à moi.

— Si tu continues à être aussi étroite d'esprit, personne ne voudra te mettre quoi que ce soit où que ce soit, et tu finiras par regretter de ne pas m'avoir dit oui jusqu'à tes derniers jours.

Je plisse les yeux à sa remarque vaniteuse qui ne m'aide pas à lui dire oui... J'ai du mal à réfléchir prise par le temps, le trac et cette petite voix au fond de ma tête qui me dit lâche toi.

Il rajoute plus sérieusement :

— On a pas beaucoup d'occasion dans la vie de s'essayer à devenir quelqu'un d'autre, porter un nouveau costume sans que personne ne puisse nous démasquer, suivre nos émotions sans que la raison vienne interférer. Toi tu as cette chance, alors Oriane je te le demande pour la dernière fois, veux-tu jouer avec moi ?

Ces derniers mots éveillent ma curiosité. J'ai envie de m'amuser avec lui, m'y risquer du moins.

— Oui je le veux... soufflé-je sans réfléchir.

Adam sourit satisfait et prend ma main gauche dans la sienne. Je regarde ses doigts faire glisser l'anneau lentement le long de mon annulaire. Ce simple geste provoque une décharge dans ma poitrine malgré que le romantisme de la situation ne soit que fiction et me fait déjà regretter d'avoir accepté. Je suis trop honnête pour dissimuler mes sentiments et pas assez blindée pour m'empêcher de les ressentir.

La bague encercle mon doigt parfaitement comme taillée sur mesure. Je la contemple un instant avant de sourire confuse lorsque Adam me prend par la taille et me serre contre lui. Je relève la tête et n'ai pas le temps de me demander pourquoi ses lèvres sont déjà sur les miennes. Il m'embrasse tendrement puis s'écarte presque aussitôt.

— C'est la tradition... susurre-t-il à mon oreille avant de me tourner le dos et s'éloigner cruellement.