Chapitre 14

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Le lendemain matin, Heidi me réveille doucement en laissant entrer progressivement la lumière dans la pièce avant de me saluer d'une voix douce:

— Bonjour croqueuse de diamant.

— Bonjour Heidi... Pourrais-tu effacer de ta mémoire ce surnom débile et m'appeler Oriane s'il-te-plait ? soufflé-je.

— C'est réglé Oriane.

— Merci.

Je me dirige vers la penderie, choisie une robe noire fleurie et file me préparer dans la salle de bain. J'attache mes cheveux en chignon haut et laisse pendre quelques mèches quand un coup sur la porte me fait sursauter.

— Quoi ! crié-je sous le coup de l'émotion.

— Il faut que tu me laisses la place.

— Hors de question je suis déjà en retard pour rejoindre mon petit vieux.

— Laisse-moi entrer ou tu vas avoir une surprise devant la porte ! s'empresse Alix

Ayant fini, je lui laisse la place, mais sans trop me presser.

Je m'agenouille sur le canapé du salon et regarde en bas du building les gens vivre à cent à l'heure avec l'envie irrésistible de me mêler à eux.

— Heidi ? une idée vengeresse me traverse l'esprit.

— Oui ?

— Peux-tu tirer la chasse s'il-te-plait ?

— Bien sûr.

Je tends l'oreille et attends avec enthousiaste sa réaction lorsque j'entends son hurlement strident traverser les murs. J'éclate de rire un moment en l'imaginant les fesses trempées, cela fait tellement longtemps que je n'ai pas ri et ne me suis comportée comme une enfant.

J'essuie d'un revers de mains mes joues trempées et m'efforce de dissimuler ma joie en entendant ses pas dans le couloir.

Je la questionne lorsque elle apparait dans le salon l'air furax.

— Qu'est-ce qu'il t'est arrivée ?

— Cette putain de chasse d'eau s'est déclenchée toute seule alors que j'étais encore sur le trône !

J'éclate de plus belle, fière d'avoir trouvé une utilité amusante à cette option absurde.

***

Je me rends au parking et attends la voiture qui s'arrête à ma hauteur peu de temps après. Gabriel sort de la voiture à la hâte pour me devancer sur la poignée.

— Bonjour Gabriel, souris-je.

— Bonjour mademoiselle.

Je prends place sur le siège arrière et salue monsieur muscle assis devant qui me répond à peine. Adam lui est assis au bout de la banquette en pleine conversation téléphonique. J'attache ma ceinture quand l'effluve de son parfum m'envoute une seconde fois, invoquant les souvenirs de la veille au moment même où il avait essuyé mes larmes. Cet homme dont je ne sais rien, a réussi à me faire sourire et pleurer dans la même journée, je me demande bien ce qu'il me réserve aujourd'hui...

Ignorant totalement ma présence j'en profite pour l'observer. Il porte un tee-shirt blanc bariolé de bleu marine et noir sur un jean foncé. Plusieurs bagues argentées ornent ses doigts  qui tiennent son smartphone. L'une d'elle représente un aigle en vol ; une autre en forme de pyramide avec des hiéroglyphes égyptiens gravés dessus. Je remarque sur ses phalanges plusieurs cicatrices, stigmates d'anciennes bagarres je suppose, ou travaux manuels mais je ne le vois pas cuisiner ou travailler le bois et la ligne blanche qui marque le tracé de ses sourcils m'oriente vers ma première théorie.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant