Chapitre 22

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J'ouvres les yeux aux premiers rayons du soleil et laisse lentement mon esprit embrumé revenir à la réalité. Les souvenirs de la veille se bousculent dans ma tête. Je décide de m'excuser pour la gifle et dois m'habituer à ce que ce type soit aussi bien un gentlemen qu'un enfoiré de première. A moi de découvrir lequel de ces aspects reflète le plus sa véritable personnalité.

A pas de louve, je sors discrètement. Il n'y a pas un bruit, Adam doit surement encore dormir. Curieuse, je décide de visiter cet immense appartement après un bref passage à la salle de bain. Je laisse derrière moi le long couloir où se trouve les chambres, et entre dans la grande salle de vie.

Ce qui me frappe en premier est le volume excessif et prétentieux de la pièce. En second, la décoration froide et trop ordonnée à mon goût. Cette endroit colle parfaitement à l'image de son propriétaire.

A ma droite, un canapé noir en cuir fait face à un écran de télévision gigantesque séparé par une table basse en verre vide de tout objet. En face de moi, la grande table de la salle à manger, assortit à la table basse et tout aussi épurée. Elle est bordée de six chaises en fer forgé aux courbes droites et à l'aspect rude. Et pour finir, à ma gauche, une cuisine ouverte ultra moderne noire et grise qui comporte à mon avis bien trop d'élément pour un homme vivant seul.

Je m'attarde une nouvelle fois sur l'absence d'objet personnel, pas un seul vase, rideau, coussin, cadre photo... la pièce est triste aussi bien qu'elle puisse l'être.

Je m'approche de la fenêtre et regarde New York s'éveiller doucement quand une sonnerie retentit dans la pièce. L'objet semble sonner des quatre coins de la pièce. Je cherche d'où peux provenir ce son, ne voyant aucun combiné téléphonique aux alentours, quand il s'arrête enfin pour laisser place à la voix d'un homme :

Adam c'est ton père. Je t'appelle pour te prévenir que la réception pour l'anniversaire de ta grand-mère est aujourd'hui. Non pas que je souhaite ta présence mais comme elle m'a demandé plusieurs fois si tu venais et qu'elle m'a fait promettre de t'appeler... enfin tu fais comme tu veux comme d'habitude... Ce ne sera pas la première fois que tu la décevras mais ça pourrait bien être la dernière en revanche.

L'homme aigri à la voix pleine de reproches raccroche. Je reste interdite avant d'avoir l'envie pressante de retourner dans ma chambre pour ne pas être là quand Adam l'écoutera. Je recule de quelques pas sans regarder derrière moi et me heurte à une surface dure mais pas assez pour être un mur. Je devine être contre le buste d'Adam a son parfum musqué qui met de plus en plus familier et à la chaleur de son corps qui se diffuse jusqu'à sous ma peau et me fait frissonner à l'inverse de me réchauffer.

Embarrassé et le cœur en alerte, je ne bouge pas un instant comme si cela pouvait me rendre invisible, mais non... Je lève le nez au-dessus de mon épaule et lui souris honteuse.

—   ­Je vois que tu as fait la connaissance avec mon père ?

Ouf, il le prend mieux que ce que j'aurais cru.

—   Désolé je ne voulais pas...

Je m'écarte pour lui faire face.

—   Ce n'est rien, je n'invite jamais personne ici en temps normal. J'aurais dû couper le haut-parleur.

—   Pas même tes amis ?

Je sais c'est indiscret, mais c'est sorti tout seul.

—   Je vois mes amis à l'extérieur. New York ne manque pas de restaurant, de clubs et surtout de chambres d'hôtels pour les soirées qui s'éternisent...

—   Dont la mienne, pensé-je à voix haute en fronçant mon nez, le coupant au passage.

—   C'est ma préférée... répond-il satisfait que cela me gêne. Personne ne sais où je vis, je préfère garder le peu d'intimité qu'il me reste secret, pour déjeuner et y dormir en paix.

Priceless'GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant