Priceless'Girl

Chapitre 17

Je regarde alors les spectateurs partir en attendant que la salle se vide pour les suivre à mon tour, lorsque Adam apparaît soudain juste devant moi accompagné d'une fille.

- Tu es là ! lache-t-il victorieux.

- Oui au rendez-vous comme prévu par contre toi tu n'y étais pas. Lui reproché-je froidement en essayant de garder mon calme.

- Tu la laisses te parler comme ça ?! se moque la gourde aux cheveux rouge pendue à son bras aussi pétillante que la quantité de champagne qu'elle a dû ingurgiter.

- J'ai eu un imprévu qui s'est éternisé... (la fille se mêt à ricaner de plus belle), mais ne t'inquiète pas, la fête n'est pas terminée, la soirée de clôture est bien plus amusante., sort la star comme si son retard n'avait aucune raison de m'affecter. Deux amis à moi doivent encore nous rejoindre.

Je croise les bras et me mord la lèvre pour m'empêcher une nouvelle fois de l'ouvrir, heureusement pour lui j'ai vraiment apprécié le défilé.

- Cette journée t'as réussit, tu es sublime, rajoute-t-il en me dévisageant de la tête aux pieds, même quand tu es en colère.

Lui aussi a dû boire au vu de son attitude plus détendue que d'habitude.

- Merci... et toi tu es joliment accompagné, répond-je sur la réserve.

- C'est une amie, dit-il en essayant de garder son sérieux mais ses yeux vitreux le trahissent.

- Une amie très gentille ELLE, compléte-t'elle avec vantardise.

- Je crois... je serre, que je vais m'en aller, passez une bonne soirée, lancé-je avant de m'écarter rapidement, mais Adam me rattrape au vol, agrippe ma main et me tire avec force vers lui. Je perds l'équilibre et heurte son torse, m'accrochant à ses épaules pour ne pas tomber au sol. Ses larges mains encercle ma taille et la presse pour me relever.

- Lâche-moi ! crié-je en le repoussant violemment pour me libérer de ses bras.

- Reste, m'ordonne-t-il avec insistance, plantant ses yeux dans les miens comme pour prendre le contrôle de mon esprit.

- Hors de question. Je pense que tu m'as assez humilié comme ça pour aujourd'hui... ma gorge se noue douloureusement.

- Humiliée... dit-il d'un air agacé, je t'ai habillée, coiffée, maquillée et permise d'assister à un défilé unique, tu devrais me remercier!

- Remets-la à sa place cette ingrate, lance la garce superficielle.

- Ferme la pour changer Kim... Retorque-t-il désabusé sans me quitter du regard.

- Pas la peine j'y retourne avec plaisir. répond-je avec affront.

Gardant en joue ma colère contre lui, je tire sur la fermeture éclair de ma robe et sans réfléchir, laisse glisser le tissu à mes pieds avec audace, avant de descendre de mes échasses.

Je me libère ensuite des bracelets qui menottent mes poignées, du collier qui cerne mon cou et les ajoutent au tas, me retrouvant uniquement en sous-vêtements qui heureusement se trouvent êtres les miens.

— Tu déclare déjà forfait.

— Ce n'est pas moi qui suis en train de perdre Adam. Ma remarque le déstabilise.

— Pourtant tu te retrouves sans rien.

— Ma liberté vaut mille fois tes richesses. je n'ai peut-être pas tes moyens ou ton fan club mais je suis libre d'aller ou bon me semble et de faire ce qu'il me plait sans aucune contrainte ni devoir obéir à qui-que-ce-soit. Les gens avec qui je vie m'aime pour qui je suis et non pour le poids de mon image en or.

— Adieu Adam. je crache ses mots malgré son regard assassin et jubile intérieurement d'avoir eu le courage de lui tenir tête.

Sa mâchoire se crispe, il reste muet et ne tente plus de me retenir lorsque je me dirige vers la porte par laquelle je suis entrée.

Ma sortie allait être magistrale, étant hors de question d'attendre dans la salle que les paparazzis déguerpissent en compagnie du diable et de sa poule de luxe, je fais le choix insensé de filer à moitié nue et à grandes enjambées devant les célébrités se faisant interviewer et tirer le portrait, affrontant les regards écarquillés, curieux ou outrés ; passant peut-être pour une prétentieuse opportuniste mais la seule vérité est que je veux m'éloigner de lui le plus rapidement possible. Lui qui arrive à me rendre dingue et je ne sais pour quelle raison à me faire du mal quand il me suffirait de partir et l'oublier.

Une berline arrive à mon niveau et roule au pas.

- Montez mademoiselle s'il-vous plait...

Je ne réponds pas fatiguée qu'on me dise ce que je dois faire et continue à marché quand la pluie d'eau fraiche se met tout à coup à tomber sur mon corps dénudé, comme si le temps s'en mêlé et me poussé à rentrer dans cette fichue voiture.

- Oriane s'il vous plait...

- Non Gabriel, l'aventure s'arrête ici pour moi, je fais demi-tour et ne veux plus rien avoir à faire avec Adam de près ou de loin, le prix à payer est bien trop élevé pour moi.

- Vous risquez de vous faire agresser en pleine nuit dans cette tenue !

- Je prends le risque.

Gabriel continue de rouler à ma hauteur en faisant klaxonner plus d'une voiture derrière lui.

- C'est lui qui vous a demandé de me suivre ? demandé-je

- Oui... confirme-t-il désolé.

- Répondez-lui que je veux qu'il me laisse tranquille. Le comble pensé-je en serrant les dents.

- Il répond qu'il vous laissera tranquille une fois que vous serez en sécurité. A ces mots mon sang ne fait qu'un tour encore sous l'effet de cette rage qui m'empêche de réfléchir. Il ne décidera plus rien à ma place. J'emprunte une ruelle piétonne parallèle à la route et m'évanouie dans la nuit en laissant derrière moi l'écho de mon prénom s'éloigner, et les ténèbres m'accueillir.