8 ~ Les foudres de Kenny

2.6K 179 45
                                    

Une semaine plus tard, notre punition est enfin levée et nous avons à nouveau le droit de nous entrainer avec les autres. Suite à mon évanouissement, nous avons passé le reste de la semaine à récurer tous les endroits possibles et imaginables et, de ce fait, nous avons eu moins de tours de terrain à effectuer. Fort heureusement, les soldats haut gradés sont repartis le lendemain de leur arrivée, ils sont simplement venus en coup de vent. Je n'ai donc plus croisé le caporal Livaï depuis notre dernière altercation dans le couloir, et tant mieux !

Je pousse un cri de joie en virevoltant entre les hauts arbres, reprenant goût à cette liberté qui m'a tant manqué durant cette semaine interminable. J'aperçois la silhouette d'un leurre sur ma droite et fonds dessus. Sans aucune hésitation, j'entaille profondément le renfort situé sur sa nuque, suivie de près par Jean.

– Putain ! peste ce dernier. C'était mon titan ça !

– T'es trop lent, tête de gland, chantonné-je en m'éloignant.

Je le sème rapidement pour qu'il me perde de vue et prends de la hauteur pour mieux le repérer. De base, je comptais faire mon entrainement seule, mais sa réaction lorsque j'ai touché la cible avant lui m'a donné envie de le taquiner. Cachée dans les feuillages, je le laisse passer devant moi et le suis à bonne distance pour ne pas être repérée.

Je constate qu'il accélère légèrement la cadence, signe qu'il a probablement repéré un leurre. Je plisse les yeux et finis par le voir à mon tour, alors je pousse mon gaz au maximum et dépasse Jean comme une flèche pour m'attaquer au titan en bois et entailler profondément ce qui lui sert de nuque. Je repars ensuite en coup de vent sous les cris de Jean.

– Putain Rose tu fais chier !

Je lui adresse un doigt d'honneur sans même le regarder et m'enfuis dans la pénombre de la forêt. J'abats trois autres leurres avant que le coup de canon ne retentisse, signant ainsi la fin de notre entrainement pour aujourd'hui.

Comme à mon habitude, je voltige en hauteur entre les arbres. J'ai toujours préféré me déplacer le plus haut possible, pour que rien ne puisse arriver par surprise au-dessus de moi. Un peu plus loin en-dessous de moi, j'aperçois Jean qui prend son temps pour rentrer au camp. Un sourire espiègle prend alors place sur mon visage. Et si je lui faisais une petite blague ?

Je change de cap et diminue peu à peu mon altitude de vol, tout en veillant à rester aussi silencieuse que possible. Il continue à filer tout droit, signe qu'il ne m'a probablement toujours pas repérée. Je prends alors mon courage à deux mains et fonds droit sur lui en poussant un énorme cri de guerre. Il sursaute et n'a pas le temps de se retourner pour me voir arriver que j'ai déjà percuté son dos. J'interromps ainsi sa course et nous faisons plusieurs roulés boulés sur le sol avant de nous immobiliser. J'explose de rire face à sa mine déconfite et, quant à lui, il explose de rage.

– Mais t'es complètement malade, espèce de demeurée ! J'aurais pu sortir mes lames et te blesser si j'avais été plus rapide.

– Alors ça, ça ne risque pas, ricané-je. Tu es aussi lent qu'un escargot, tête de gland.

Je me remets sur mes pieds et repars rapidement en direction du camp, suivie par un Jean plutôt bougon. Je suis exténuée et bien contente de poser pied à terre une fois arrivée dans la cour. Après une semaine à nettoyer tout ce qui est possible et imaginable, j'ai oublié à quel point l'entrainement est exigent physiquement.

Courbaturée de partout, je traine les pieds jusqu'au sous-sol où sont entreposés les équipements. J'ôte le mien avec soulagement et le range à sa place avant de me diriger vers la salle d'eau pour prendre une longue douche bien chaude amplement méritée.

A l'ombre des murs [Livaï x OC] | Wattys 2021 | Wattys 2022Où les histoires vivent. Découvrez maintenant