Mes paupières s'ouvrent difficilement lorsque les rayons du soleil viennent s'y répercuter. Pourquoi le soleil est-il aussi lumineux ? Je plisse les yeux et tente de m'habituer à la clarté aveuglante de la pièce silencieuse. Je me redresse péniblement sur les coudes et balaie la pièce du regard. Je ne vois personne, ni infirmière, ni patient, si ce n'est le caporal Livaï, toujours assis sur la même chaise. Je me râcle faiblement la gorge mais il ne réagit pas, signe qu'il est probablement assoupi.
Ses bras sont croisés sur son torse et sa tête est légèrement penchée en avant, faisant tomber quelques mèches rebelles sur son front. Ses traits semblent plus détendus que d'ordinaire, il a l'air si calme et paisible. Il est d'une rare beauté froide lorsqu'il n'est pas occupé à me rouer de coups ou à me lancer des répliques cinglantes. Je le préfère définitivement quand il dort.
Perdue dans ma contemplation, je sursaute presque lorsque mon ventre gargouille. J'ai une faim de loup. Le soleil haut dans le ciel m'indique qu'il est passé midi. J'ai donc dormi aussi longtemps que ça ? Je cherche du regard de quoi me sustenter, mais il n'y a rien dans cette foutue infirmerie. Mon estomac crie famine de plus belle, me poussant à intervenir.
Avec regret, je quitte la douce chaleur de ma couverture et pose mes pieds sur le parquet froid. Je me mets debout, non sans grimacer en sentant une lancinante douleur s'emparer peu à peu de moi. Je mords ma lèvre et avance lentement, très lentement, jusqu'à la porte de l'infirmerie. Chaque pas me demande un effort colossal et me donne l'impression de marcher sur des lames de rasoir, mais je continue d'avancer. Rien ne se mettra entre moi et la nourriture.
– Si tu ne ramènes pas immédiatement tes fesses sur ce lit, je te brise les deux jambes.
Tiens, on dirait que le caporal rabat-joie est enfin réveillé. Toujours aussi charmant à ce que je vois. Oui, je suis définitivement convaincue que je le préfère quand il dort. Je me tourne lentement vers lui, tente de ne pas ciller sous la douleur et lui lance un sourire faux.
– La belle au bois dormant est enfin réveillée ? plaisanté-je.
Le caporal ne semble pas apprécier ma boutade, il se lève de sa chaise et me regarde d'un air grave. Il pousse un long soupir tout en se pinçant l'arête du nez et je redoute ce qui va suivre. Il désigne finalement le lit en claquant des doigts.
– Couché, m'ordonne-t-il.
J'arque un sourcil avant d'exploser de rire, ce que je regrette très rapidement puisqu'une tension apparait dans mes abdominaux. Je serre les dents et tente de masquer ma souffrance, même si je dois probablement avoir l'air d'une constipée.
– Et si je refuse ? le provoqué-je.
Son regard dur me donne des sueurs froides, et je regrette presque instantanément ma phrase. Je reste captivée par ses prunelles grises et ne parviens pas à m'en détacher.
– Tu iras rejoindre tes trois petits copains dans les cachots. Maintenant tu poses ton cul sur ce lit parce que si c'est moi qui viens te chercher, ça va barder.
Son ton cassant finit de me convaincre et je rapplique en boitillant jusqu'à mon lit. Je grimace à chaque pas et suis soulagée lorsque je retrouve enfin la douceur de mes draps. Je croise cependant les bras une fois installée pour signifier mon mécontentement au caporal, ce dernier s'en moque d'ailleurs éperdument. Un rictus orne ses lèvres et il tapote délicatement ma tête.
– Bonne fille, ricane-t-il.
Je chasse sa main d'un geste brusque, trop brusque d'ailleurs puisque je réveille la douleur dans tout mon flanc gauche et grimace. Je fusille le gnome de mon regard le plus noir mais, comme d'habitude, ça ne lui fait aucun effet. En même temps, qu'est-ce qui lui fait de l'effet ?
VOUS LISEZ
A l'ombre des murs [Livaï x OC] | Wattys 2021 | Wattys 2022
FanfictionRose Stark, alors âgée de dix-neuf ans, est chargée par Kenny Ackerman d'infiltrer l'armée pour le compte d'un mystérieux employeur. Sa mission : Sympathiser avec Eren Jäger et récolter des informations sur lui, et plus particulièrement sur un mysté...