– Je n'y arriverai jamais, me lamenté-je.
– Mais voyons ne dis pas ça, Rose, il ne faut pas te décourager ! me rassure Hanji.
Cela fait maintenant une semaine que, chaque jour, j'ai rendez-vous avec Hanji pour apprendre à marcher avec cette saleté de prothèse. Seulement voilà, en une semaine, j'ai l'impression de n'avoir fait aucun progrès. A chaque fois que j'abandonne mon support, je n'enchaine même pas deux pas avant de me rétamer.
A l'aide de quelques planches qui trainaient par-ci par-là, Hanji a fabriqué deux barrières en bois afin qu'elles me servent de support pour apprendre à me déplacer. Je m'appuie essentiellement sur mes bras et pratiquement pas sur mes jambes tant j'ai peur de tomber. A chaque fois que je diminue mon appui sur mes mains, mes jambes flagellent et peinent à supporter mon poids.
Pour couronner le tout, le caporal Livaï a, une fois de plus, décidé de nous faire honneur de sa présence et de ses remarques acerbes. Tous les jours sans exception, il est venu nous observer, et on peut dire qu'il n'a pas gardé sa langue dans sa poche. Ses répliques cinglantes m'ont blessée tout au long de cette semaine, mais je n'ai rien laissé paraitre pour ne pas lui donner la satisfaction de me briser mentalement. Cependant, plus il me fait de remarques, plus j'ai de mal à me concentrer et moins j'arrive à marcher.
Fermement décidée à clouer le bec au caporal fouille-merde, je prends mon courage à deux mains et lâche les deux barres de bois qui me servent de support pour me tenir sur mes deux pieds. J'inspire profondément et fais le vide dans ma tête, ignorant du mieux que je peux le regard brûlant du caporal fermement braqué sur moi.
Allez, Rose, tu peux le faire !
Je fais un premier pas de ma jambe gauche car c'est le plus facile pour moi. Le moment fatidique arrive alors, c'est toujours à cet instant que je chois : lorsque je dois lever mon pied droit. Je souffle et lève ma jambe pour la reposer rapidement un peu plus loin. Un éclair de douleur fuse dans ma jambe gauche mais je serre les dents pour mieux la supporter. Mes lèvres s'incurvent en un faible sourire lorsque je constate que je tiens toujours sur mes deux jambes.
Ragaillardie par cette petite victoire, je reprends confiance en moi et continue à avancer. Cependant, lorsque je m'appuie une deuxième fois sur ma jambe gauche, celle-ci se dérobe sous mon poids et je tombe lourdement sur mes genoux. Je grince des dents et étouffe une plainte lorsqu'une douleur lancinante s'empare peu à peu de ma jambe gauche. Le caporal ricane suite à ma chute et je lui lance un regard des plus noirs pour calmer ses ardeurs.
– Ça valait bien la peine de te fabriquer cette prothèse si tu ne sais même pas marcher avec, ricane-t-il.
Je plante mes ongles dans la paume de mes mains et inspire profondément pour contenir ma rage. Je ne dois pas lui répondre, c'est ce qu'il attend de moi. Il me lance des remarques acerbes dans l'espoir de me déstabiliser pour pouvoir se délecter de mes chutes et de mon énervement. Je dois absolument conserver mon calme.
– Tu es au courant que les ingénieurs ont bossé nuit et jour pour que tu aies cette prothèse le plus rapidement possible ? Et toi, qu'est-ce que tu en fais ? Tu n'es même pas capable de faire deux pas sans t'écrouler.
Ne. Pas. Répliquer. Je ne dois pas répliquer. Je serre les dents et me remets difficilement debout. Je parviens à faire abstraction des réflexions blessantes du caporal trou-du-cul et tente à nouveau d'aligner quelques pas. Comme précédemment, je m'effondre sur mes genoux et grince des dents. Putain !
– Tu es vraiment pathétique, souffle le caporal.
Là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je tourne lentement mon visage vers lui pour le fusiller d'un regard exprimant toute ma rage.
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A l'ombre des murs [Livaï x OC] | Wattys 2021 | Wattys 2022
FanficRose Stark, alors âgée de dix-neuf ans, est chargée par Kenny Ackerman d'infiltrer l'armée pour le compte d'un mystérieux employeur. Sa mission : Sympathiser avec Eren Jäger et récolter des informations sur lui, et plus particulièrement sur un mysté...